Faits Divers

Arnaque en Angleterre: Rs 2,7 M disparaissent du compte d’une retraitée

Laval Nallacooty croit dur comme fer que sa mère, âgée de 80 ans, qui vit en Angleterre, est sous l’emprise d’un promoteur mauricien. Il pense que l’homme lui aurait soutiré une somme de 50 000 livres sterling, soit Rs 2,7 millions. Le promoteur nie ces allégations et assure qu’il s’occupe de la retraitée, car plusieurs personnes en veulent à son argent. Qui dit vrai ? À Interpol de démêler l’écheveau…
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/div> La cellule Interpol aux Casernes centrales est en présence d’une plainte concernant une affaire d’extorsion. Laval Nallacooty, un ancien laboureur de 63 ans, habitant Mahébourg, a fait une déposition, mercredi (4 mai) au Central Criminal Investigation Department (CCID) de Port-Louis. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il a des raisons de penser que sa mère, Marie Lucienne Anodin, une veuve de 80 ans, n’est plus en sécurité au pays de Sa majesté, où elle vit seule dans une grande bâtisse à Forest Gate. Selon lui, Marie Lucienne Anodin est sous le joug d’un couple de Mauriciens, dont le mari Jason serait un promoteur. Le déclarant est d’avis que sa vieille mère se fait arnaquer et que le promoteur essaie de lui faire vendre sa demeure, qui vaut une fortune, pour lui soutirer des sous. Ses soupçons sont confortés par le fait que sa mère lui a dit que 50 000 livres sterling avaient disparu de son compte bancaire sans qu’elle ne sache comment. La police a ouvert une enquête et entre-temps, Laval a entamé des démarches pour rejoindre sa mère au plus vite en Angleterre. Selon Laval Nallacooty, sa mère, devenue veuve, a épousé, en secondes noces, Claude Anodin. À la mort de son époux, elle hérite de sa résidence à Forest Gate et d’une forte somme d’argent. La maison étant trop grande pour une dame de son âge, elle en loue une partie à un Mauricien, un dénommé Kevin, et à une Indienne, une certaine Amita. « La femme s’occupait également de ma mère », relate l’ancien laboureur.
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[row custom_class=""][/row] [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16737","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-28288","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"870","height":"1448","alt":"090516-betting"}}]] [row custom_class=""][/row] Il y a quelques mois, Marie Lucienne Anodin fait part à son fils qu’elle veut rentrer à Maurice. « Mama ti dir mwa li santi li tro tousel e ki li le retourn Moris. Monn dir li pa gagn traka, mo pou fer so demars pou van lakaz la e fer so pansion verse Moris. Mo pa ti trakase parski mo ti kone ena dimoun pe okip li e ki li pa tousel », dit le fils. Et d’ajouter qu’il a reçu un appel de Kevin quelque temps après. « Il m’a dit qu’un dénommé Jason était venu vivre chez ma mère en compagnie de son épouse et de ses trois enfants. Ils ont expulsé Kevin et Amita. J’ai appelé ma mère. Linn dir mwa li korek, me selma £ 50 000 in perdi lor so kont ek li pa kone kuma ». Laval Nallacooty dit avoir contacté Jason pour lui demander des explications. Selon lui, le promoteur lui a dit que c’est son épouse et lui qui allaient s’occuper de sa mère désormais. « Ils allaient aussi gérer son compte bancaire. J’ai appris que cette personne était en situation irrégulière. Monn senti kiksoz pa normal ek ki zot pe viz kas mo mama », soutient le fils de Marie Lucienne Anodin. Laval Nallacooty s’indigne aussi des agissements de Jason. « Sans qu’il ne me tienne au courant, il a installé ma mère à Crawley, en dehors de Londres. Il m’a ensuite appelé pour me dire que ma mère ne pouvait plus habiter la maison de Forest Gate. Je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de faire une chose pareille, mais il m’a raccroché au nez. J’ai essayé de le rappeler à plusieurs reprises, mais en vain. à la mi-avril, il m’a informé qu’il allait faire le nécessaire pour que ma mère puisse rentrer à Maurice. Monn dir li pa fer sa, li pa gagn drwa. Linn koup telefon e depi sa mo pa gagn kontak ek mo mama ».

De £ 54 648 à £ 8,90

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Le Dimanche/L’Hebdo est parvenu à mettre la main sur un relevé de compte de l’octogénaire. Celui-ci, émanant de la Barclays Bank, indique clairement que d’une somme de £ 54 648,86, disponible en février 2016 (voir Document 1), il ne restait, au 22 avril, que moins de £ 9 (voir Document 2). Un coup d’œil sur les transactions nous permet de constater que des milliers de livres sterling (au moins £ 42 000) ont été payés à plusieurs sociétés engagées dans les paris en ligne en mars (voir Document 3). Notons aussi l’achat de vêtements de marque, où une somme de £ 584, entre autres, a été débitée. Ce qui fait qu’en deux mois, plus de Rs 2,7 millions ont été dépensées. Nous apprenons aussi, de sources fiables, que l’argent de Marie Lucienne Anodin a été utilisé pour financer les frais de déplacement et d’hébergement d’artistes mauriciens qui se sont produits à Londres.

Marie Lucienne: « Jason s’occupe bien de moi »

Nous avons aussi pu discuter un moment avec la vieille dame. Pour elle, il n’y a pas eu vol. « Jason et son épouse prennent bien soin de moi. Li pann kokin mwa, mo kone linn servi kass la. Linn amen mwa promne pou mo pa res tousel. Li get mwa kan mo malade », dit-elle.

Jason: « Je la protège, car on en veut à son argent »

Jason est âgé de 39 ans. Il est en Angleterre depuis 10 ans avec sa famille. Nous l’avons contacté pour y voir plus clair dans cette affaire. D’emblée, il nie les allégations portées contre lui par Laval Nallacooty. Concernant le déplacement à Crawley, le Mauricien soutient que sa famille et lui y étaient pour des vacances. « On y a installé Marie Lucienne pour qu’on puisse prendre soin d’elle. Comme plusieurs personnes en voulaient à son argent, j’ai décidé de gérer son compte. Elle est au courant de toutes les transactions que j’effectue. Je suis un promoteur, j’ai fait venir des artistes en Angleterre. J’ai conduit Marie Lucienne au poste de police, vendredi, pour qu’elle explique qu’elle est pleinement consciente de ce qu’elle fait et qu’elle le fait de son plein gré ». [row custom_class=""][/row]

En Angleterre depuis 1960

Laval Nallacooty est le fils unique de Marie Lucienne Anodin. Ayant perdu son premier mari après quelques années de mariage – Laval n’était qu’un bébé – elle refait sa vie avec un Mauricien nommé Claude Anodin, qu’elle épousera par la suite. « C’était peu avant 1960. Claude travaillait dans le camp militaire anglais à Vacoas. Il a ensuite embarqué pour l’Angleterre et ma mère est allée le rejoindre en 1960. J’ai été élevé par mes grands-parents. Ma mère est venue me rendre visite vers 1974, puis en 2001. En 2008, à la mort de Claude, je suis allé lui tenir compagnie à Forest Gate. Elle avait hérité d’une grande maison. J’y suis resté six mois. En 2009, j’ai passé deux mois dans la capitale anglaise. Faute de moyens, je suis rentré à Maurice et nous ne communiquions que par téléphone. »

 

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