Le combat contre la drogue est perdu en raison de la corruption qui rend caducs tous les efforts des autorités avec les différentes saisies et arrestations. C’est ce qui ressort du forum-débat organisé par Radio Plus à la mairie de Port-Louis dans le cadre de la Journée contre le trafic et l’abus de substances illicites.
«Nous avons perdu le combat contre la drogue. Il est temps de revoir la politique de répression afin que de simples consommateurs ne se retrouvent pas en prison mais aient l’encadrement nécessaire pour leur réhabilitation ». C’est ce qu’a soutenu le travailleur social Danny Philippe. Pour lui, l’heure n’est plus aux discours et aux tergiversations : « On ne peut plus se contenter de faire des marches et des campagnes de prévention. Il faut une révision de nos lois ». Et, en l’absence d’un plan directeur pour le combat contre la drogue, la lutte ne pourra pas être gagnée.
Il plaide en faveur de la dépénalisation du gandia qui n’est pas une mesure pour encourager la consommation de cette drogue. Pour lui, dépénaliser ne veut pas dire décriminaliser, car le trafic du gandia restera toujours illégal. Il a aussi affirmé qu’il y a un rajeunissement et une féminisation de la consommation des drogues synthétiques à Maurice. Il a exprimé sa crainte de l’usage de drogues synthétiques par voie intraveineuse.
Ally Lazer a annoncé stoïquement qu’il connaît tous les coins et recoins où la vente de la drogue est effectuée, mais déplore qu’en raison de la corruption, le combat contre la drogue est perdu d’avance. « Le plus grand obstacle dans la lutte contre le trafic de la drogue est la corruption. C’est une situation qui peut déstabiliser un gouvernement », a-t-il soutenu.
Le chef inspecteur de l’Adsu, Narshad Maudhoo, a expliqué que cette unité de la force policière est là pour appliquer la politique du gouvernement en place. Son mandat est de pratiquer la répression à travers les saisies et arrestations mais aussi d’assurer la prévention dans divers milieux. Il a sollicité la collaboration du grand public pour dénoncer les trafiquants. Mais, selon Ally Lazer, en raison de la corruption, peu nombreux sont ceux qui vont s’aventurer à dénoncer un voisin engagé dans le trafic de la drogue.
L’ancien directeur du Bureau des narcotiques, Ajay Daby, a souhaité plus de rigueur dans les institutions scolaires afin que les élèves soient des citoyens responsables. « Il faut des éducateurs mais aussi des formateurs pour créer des citoyens à l’intérieur de l’école pour régler le problème de comportement ». Il a concédé que la discipline dans les écoles aujourd’hui n’est plus la même qu’à l’époque de la génération précédente. Selon lui, les enseignants ferment les yeux sur certains problèmes et ne prennent pas leurs responsabilités par manque de formation et de moyens.
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