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Gare du Nord : quand les jeunes mettent le feu aux poudres

Gare du Nord Elle tente de retirer un policier de force du van.Des parents se sont interposés.Ce policier menace d’utiliser sa matraque.

Des vidéos montrant des scènes de violence entre étudiants et forces de l’ordre font le buzz sur la Toile depuis le début de la semaine. Ces incidents ont éclaté essentiellement après les heures de classe.

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Tout a démarré lundi, quand un adolescent domicilié à Ste-Croix est pris à partie par un groupe de jeunes. Le lendemain, il y a eu une opération « bat de retour » entre les deux clans. C’est là que la situation a dégénéré. Des policiers sont alors intervenus et l’un d’entre eux a été roué de coups. Les hommes en uniforme ont dû avoir recours aux bombes lacrymogènes pour disperser la foule.

Deux jeunes ont été embarqués, mais mercredi, les choses se sont compliquées. Il y aurait eu d’autres provocations. « Crapo (…) Crapo (…) », auraient scandé certains jeunes à l’encontre des policiers. «Kan noun desan noun dir zot pa zoure, zot inn koumans kraz van », dit un policier. Quatre personnes sont interpellées, dont un parent.

« Ena matrak dan lame, me nou pa kapav fer nanie. Si nou servi matrak lor zot, nou pou gagn problem », lâche un policier ayant participé à ces opérations.

Les agents déplorent le fait qu’ils sont parfois « impuissants devant de telles scènes de délinquance juvénile ». « Dès qu’on fait usage de la force pour immobiliser ces jeunes, ils crient haut et fort qu’ils sont mineurs et nous empêchent de les toucher », poursuit un policier.

Un inspecteur de police, affecté dans une unité spécialisée d’intervention, pense qu’on ne peut riposter contre des étudiants en ayant recours à la violence. « Il faut être très ferme dans sa décision et les aborder sur un ton autoritaire », dit-il.

Pas une première

Ce n’est pas la première fois que des scènes de violence impliquant des étudiants éclatent à l’Immigration Square. Chaque jour, une importante foule estudiantine se retrouve à cette gare routière après les heures de classe. « Entre 13h30 et 15h30, on voit à la fois des étudiants et leurs petit(e)s ami(e)s qui s’y regroupent massivement », affirme un chauffeur de taxi opérant sur la place depuis des années. « Bien souvent, les autobus se pointent en retard et la foule grossit. Des fois, les étudiants laissent partir les bus pour passer plus de temps avec leurs amis ou petits copains/petites copines », poursuit un receveur d’autobus.

Les policiers expliquent qu’ils arrivent tant bien que mal à les disperser. « Zot rebel ar nou, zot dir nou zot ena liberte e ki taler ki zot pou al lakaz. »

Mais à la suite des incidents ayant éclaté cette semaine, la police envisage d’adopter de nouvelles mesures en vue de venir à bout de ce problème. « Nous sommes prêts à intervenir dès qu’on fera appel à nous », affirme un responsable de la Special Anti-Robbery Squad.

La drogue circule

Au niveau du poste de police de Trou-Fanfaron, on envisage d’éviter la formation des « groupes »  sur cette gare routière. « On va pousser les enfants à se mettre en file indienne pour prendre leur autobus. Ceux qui font fi de ces consignes seront conduits au poste de police », dit-il.

Ce n’est un secret pour personne que la drogue circule à cet endroit : « Depuis quelque temps, des individus portant des casques se baladent à l’Immigration Square. Certains sont des « jockeys » et fournissent de la drogue aux étudiants. Dorénavant, ces individus seront contrôlés. Si leur présence n’est pas justifiée, ils seront priés d’évacuer les lieux », explique un sergent de police.

L’Independent Police Complaints Commission enquête

Après les incidents ayant éclaté durant la semaine écoulée à la gare du Nord, les membres de l’Independent Police Complaints Bureau envisagent d’initier une enquête afin de situer les responsabilités. Pour cela, les membres de l’IPCC procèderont à la collecte d’informations à travers des témoignages et les enregistrements vidéo en circulation, entre autres. Cette instance devra déterminer si le langage employé par les policiers aurait envenimé la situation. Par la suite, elle soumettra son rapport au commissaire de police.

 

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