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Alliance de l’opposition parlementaire et extraparlementaire : les deux défis de ReA 

Rezistans ek Alternativ plaide en faveur d’un front commun uni de l’opposition.

Bien que le parti de gauche soutienne l’idée d’un front uni regroupant l’opposition parlementaire et extra-parlementaire, quelques obstacles demeurent à surmonter. L’un d’entre eux concerne notamment l’obligation de la déclaration ethnique.

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Rezistans ek Alternativ (ReA) a franchi une étape significative en acceptant, pour la première fois, de considérer une association avec les partis politiques traditionnels de l’opposition. Ce front commun, qui serait composé à la fois de forces parlementaires et extra-parlementaires, marquerait un changement majeur dans la dynamique politique du pays.

L’alliance entre le parti de gauche et des formations politiques telles que le Mouvement militant mauricien (MMM), le Parti travailliste (PTr) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) suscite cependant diverses interrogations quant à ses implications. La première préoccupation concerne la participation de ReA aux prochaines élections et l’exigence légale contraignant les candidats à déclarer leur appartenance ethnique, une règle que le parti conteste depuis 2005.

Face à la détermination affichée de mettre fin à la gouvernance du Mouvement socialiste militant (MSM) au pouvoir, qui a franchi une ligne rouge selon ReA, dans le sillage de l’assassinat de l’agent politique Soopramanien Kistnen, le parti de gauche pourrait-il faire des concessions concernant la question de la déclaration ethnique ? À ce sujet, Ashok Subron, l’un des principaux représentants du parti, explique que le combat de ReA contre cette obligation évolue en trois phases.

Tout d’abord, Ashok Subron indique qu’à la suite d’« une action légale entamée en Cour suprême contre l’obligation de déclaration ethnique pour les élections générales, la Cour a jugé que les procédures suivies par le parti n’étaient pas valides. Par conséquent, une demande d’autorisation a été adressée à la Cour suprême pour porter l’affaire devant le Conseil privé, dont la décision est encore attendue », fait-il part. Deuxièmement, ReA remet en question cette obligation de déclaration ethnique en argumentant qu’elle viole la liberté de conscience.

Troisièmement, Ashok Subron souligne que l’État mauricien est tenu de se conformer à la décision des Nations unies qui a statué sur la nécessité pour Maurice de modifier sa législation afin de mettre fin à cette obligation. Il affirme ainsi que « l’opposition parlementaire est prête à voter en faveur d’un mini-amendement constitutionnel pour abolir cette exigence ».

S’il garde espoir que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, propose une telle modification, Ashok Subron exprime néanmoins la méfiance de ReA envers le MSM en ce qui concerne toute réforme électorale. Si aucune de ces trois options ne conduit à un résultat favorable, Ashok Subron déclare que ReA étudiera la meilleure solution pour résoudre la question de la « décommunalisation » des candidatures et du système politique mauricien.

Un autre point de friction réside dans la création d’un front commun uni entre les partis de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire, qui pourrait mener à un gouvernement de transition sur une période de deux ans. ReA plaide en faveur d’un gouvernement transitoire chargé de mener des réformes systémiques et constitutionnelles dans ce laps de temps, avant de retourner aux urnes sous un nouveau système politique.

Tandis que le MMM et PTr émettent des réserves concernant cette proposition, « Rezistans ek Alternativ persiste dans sa volonté de poursuivre les discussions avec humilité. Au sein des forces extra-parlementaires, certains partis approuvent cette idée de gouvernement de transition », souligne-t-il.

Ashok Subron affirme que ReA soutient fermement l’idée d’un front commun uni, aussi bien parlementaire qu’extra-parlementaire. Le parti se joint ainsi à un projet unitaire, proposant des changements profonds et structurels à travers un gouvernement de transition de deux ans tout en précisant que rien n’a encore été finalisé.


 

 

 

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