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Affaire MBL : une plainte déposée pour administration judiciaire suspecte et démantèlement illégal

Trishna Balgobin a déposé une plainte auprès de la FCC contre l’ex-PM Pravind Jugnauth, lundi après-midi.

Trishna Balgobin a déposé, lundi après-midi, une plainte auprès de la Financial Crimes Commission (FCC) contre Pravind Jugnauth. Selon lui, l’ancien Premier ministre l’aurait menacé lors d’un appel téléphonique, et ses parents auraient ensuite subi les conséquences de cet épisode, avec la mise sous administration judiciaire de l’usine MBL. 

Le 5 juin 2017, le groupe M.B.L est placé sous administration judiciaire. La décision fait grand bruit dans le milieu des affaires. L’événement est accompagné de fuites non autorisées de relevés bancaires.

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L’administrateur judiciaire nommé, Sattar Hajee Abdoula, prend en charge la gestion du groupe. . La famille Balgobin estime qu’il y aurait eu des « transactions douteuses », notamment concernant la vente des marques phares du groupe (Findlaters) à un concurrent pour un prix dérisoire. Quid de l’usine d’embouteillage acquise par MBL en Italie en 2001 ? Évaluée à Rs 120 millions, l’usine aurait été « illégalement démantelée ». Les clés de l’usine étaient en possession de la Mauritius Revenue Authority et de Grant Thornton, la société de gestion en charge des opérations de l’administrateur judiciaire. C’est en voulant relancer l’usine — pour la production et l’embouteillage de nouvelles boissons destinées à la fois au marché local et africain — que Trishna Balgobin (du groupe MBL) constate la disparition inquiétante des équipements et de l’usine elle-même. Trishna Balgobin, qui était alors en pourparlers avec un groupe influent émirati pour investir et relancer l’usine, souligne que les conditions de ce démantèlement étaient particulièrement « suspectes ». La négligence sanitaire observée sur les lieux, fait-il comprendre, était délibérée. Les équipements ont été volés.

Il souligne également qu’il est « impossible de remettre l’usine en état de marche ». L’affaire prend une tournure politique avec les accusations de mauvaise gestion et de corruption qui pèsent sur le gouvernement alors dirigé par Pravind Jugnauth. Pour rappel, l’affaire a éclaté peu avant l’accession de Pravind Jugnauth au rang de Premier ministre du pays. « C’est sous le règne de Pravind Jugnauth comme Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Défense que MBL passera sous administration judiciaire », précise Trishna Balgobin. 

« La gestion de MBL est un symbole de la mauvaise gouvernance en matière de sécurité intérieure, de finances publiques et de gestion des entreprises publiques. Pravind Jugnauth était également responsable de la sécurité de l’État en tant que ministre de la Défense et des Affaires intérieures, qui englobent la loi, l’ordre, la sécurité intérieure et les forces armées », souligne Trishna Balgobin. Comment expliquer qu’une usine de Rs 120 millions ait été démantelée sous le nez des autorités publiques sans qu’aucune mesure ne soit prise pour enquêter sur cette disparition suspecte ? Dans sa plainte déposée auprès de la Financial Crimes Commission (FCC), Trishna Balgobin affirme détenir de nombreuses informations dans ce sens. Il dit posséder des images de l’état actuel de l’usine MBL, où l’équipement a été systématiquement démonté et où les normes sanitaires ont été violées — autant de preuves susceptibles de remettre en question la gestion de l’administrateur judiciaire.

Coïncidence ?

Mukesh Balgobin, alors président du Mauritius Turf Club (MTC), avait refusé la demande de SMS Pariaz (appartenant à l’homme d’affaires Jean Michel Lee Shim) de réduire la betting tax sur sa société. Cinq semaines plus tard, le groupe MBL est placé en receivership, ce qui soulève de nombreuses interrogations sur ce timing.

 

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