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Administration volontaire : Air Mauritius veut réduire davantage sa flotte

Un des deux A330-200 qui devrait bientôt quitter la flotte d’Air Mauritius.

Air Mauritius s’est séparée de deux A319 et de deux A340-300 en juin et juillet. Les administrateurs de la compagnie, qui est en administration volontaire depuis le 22 avril 2020, veulent réduire davantage la flotte. Deux A330-200 devront être mis en vente, ce qui aura toutefois une conséquence directe sur le personnel qui est déjà surnuméraire.

La flotte d’Air Mauritius est composée de 11 avions, contre 15 avant la pandémie de COVID-19 (incluant les deux A350-900 qu’elle louait à South African Airways). Parmi les 11 appareils figurent huit gros porteurs et trois petits porteurs. « C’est encore trop par rapport à notre capacité », confie-t-on du côté des administrateurs.

Le nombre de long-courriers est encore trop élevé. Air Mauritius doit encore lâcher du lest. Sattar Hajee Aboula et Arvindsingh Gokhool, qui en sont les administrateurs, mettent deux autres avions, des A330-200, sur le marché afin de faire passer la flotte à neuf appareils seulement.

Parmi ceux-ci, il y a trois ATR-72 qui peuvent se charger uniquement des vols de courte distance et qui desservent principalement Rodrigues et parfois La Réunion. « Ceux-ci ne nous posent pas problème, car ils ne coûtent pas beaucoup et leur rotation peut être élevée », explique-t-on du côté des administrateurs. Ces turbopropulseurs de 72 places ont l’avantage de pouvoir être reconfigurés en 45 minutes seulement et siéent à un usage intensif.

Pour les administrateurs, neuf avions, dont six long-courriers (quatre A350-900 et deux A330neo) sont amplement suffisants pour les opérations à venir de la compagnie nationale d’aviation. Comme il faut éliminer, ce sont les deux A330-200 qui passent à la trappe. S’en débarrasser pourrait permettre à Air Mauritius de faire des économies de Rs 300 millions environ sur chacun.

L’un des deux avions se trouve en Égypte depuis juin pour un C-Check, c’est-à-dire une révision complète. Les administrateurs ont entamé des négociations avec Doric, une compagnie allemande, au sujet des conditions de reprise de cet appareil. L’avion est dans la flotte d’Air Mauritius depuis décembre 2007, mais il appartient à Doric. Air Mauritius l’avait pris en « operational lease », c’est-à-dire en location simple sans option d’achat.

Mais au niveau de la direction d’Air Mauritius, on fait ressortir que le fait de rendre un avion avant la fin du contrat de location n’est pas chose simple et l’opération peut être coûteuse. Cela peut comporter des pénalités importantes. Une autre exigence est qu’il faut remettre l’appareil à neuf.

Les administrateurs sont donc en pourparlers avec Doric pour que celle-ci lâche du lest par rapport aux conditions de la reprise. En raison des vacances d’été en Europe, les négociations ont été suspendues. Elles devraient reprendre début septembre. Pour l’autre A330-200, les administrateurs sont en ce moment à la recherche d’un acheteur.

Qui dit réduction de la flotte, dit aussi moins de personnel. Avec la vente des quatre premiers appareils, 18 pilotes ont déjà été placés en congé sans solde pour une période maximale de cinq ans.

Avec encore deux gros porteurs en moins, la pression s’accentue davantage. Quelques mois de cela, les administrateurs avaient déjà expliqué devant l’Equal Opportunities Commission qu’Air Mauritius comptait 244 employés par avion alors que la norme internationale est d’environ 150 pour des compagnies d’aviation comparables. Deux avions de moins feront grimper encore plus le ratio du nombre de salariés par appareil.

Dans les milieux proches des administrateurs, on soutient qu’il n’y aura d’autre choix que de limoger à un moment donné. « Si Air Mauritius va en liquidation, environ 2 300 personnes perdront leur emploi. Il est estimé que si la restructuration de la compagnie, ou de son business, se fait avec succès comme un tout, cela sauvera au moins 1 000 emplois », ont-ils fait valoir dans le dossier remis au Redundancy Board début août.

Il y a ainsi une menace directe sur 1 300 emplois. Si la compagnie avait déjà un surplus d’employés avant la pandémie, la COVID-19 est venue multiplier ce facteur. Les opérations se sont fortement réduites (12 647 vols en 2019 pour 2 239 vols prévus de janvier à décembre 2021) et ne représenteront cette année que 18 % du nombre de vols opérés en 2019.

Air Mauritius est approximativement à 10 % de son chiffre d’affaires pré-COVID-19. Pour la période d’avril 2019 à mars 2020, les pertes seraient de Rs 4,3 milliards, contre une estimation de Rs 4,2 milliards pour la période s’étalant d’avril 2020 à mars 2021.

 

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