Le mois de décembre est le mois où les consommateurs dépensent le plus. Or, la tendance a changé depuis l’apparition de la Covid-19. En plus des conséquences directes de la pandémie, l’incertitude s’est installée. Résultats : les Mauriciens se serrent la ceinture. Cette semaine, Le Dimanche/L’Hebdo a fait le tour des centres-villes pour tâter le pouls du côté des consommateurs et des commerçants.
Il est 11 heures en ce jeudi 16 décembre. À Curepipe, à quelques jours des fêtes, l’effervescence n’est clairement pas au rendez-vous. Il n’y a pas le même engouement cette année. La cause principale étant des contraintes budgétaires. Bien que les achats de fin d’année aient commencé, les Mauriciens avouent dépenser de manière plus responsable.
Kavita et Dhiran Nunkoo, qui habitent à Chemin-Grenier, expliquent que dû à la crise qu’a entraînée la pandémie de Covid-19, leur budget est beaucoup plus restreint cette année-ci. « Nous avons vécu, une année difficile et cela se reflète sur notre budget pour les achats de fin d’année. Il faut également noter que les prix sont montés en flèche. Ce qui n’arrange pas les choses.
Nous n’avons pas pu acheter tous les cadeaux qu’on souhaitait. Du coup, nous priorisions nos enfants, car nous voulons quand même leur faire plaisir. Sinon, pas de petites folies comme les autres années. La Covid-19 a tout changé », affirme le couple.
Même son de cloche chez Ashwin Thakoor. Ce dernier, père de famille, confie que les petits plaisirs de Noël ne seront réservés qu’aux enfants cette année. « Nous ne pouvons pas priver nos enfants. Toutefois, il est indéniable que le budget est beaucoup plus limité et que le nombre de présents sous le sapin va s’en ressentir », souligne-t-il.
Un sentiment que partage Sylvie, une habitante de Curepipe. Avec la hausse des prix et la crise liée à la Covid-19, elle confie devoir faire un énorme sacrifice pour pouvoir faire plaisir à ses enfants. « La Noël, c’est la fête des enfants. Si habituellement, on consent à un petit sacrifice pour leur faire plaisir, cette année c’est un double sacrifice qu’on va devoir faire.
De facto, les produits de technologies derniers cri seront rayés de la liste… », dit-elle.
Prudence
Ce n’est pas Christel qui dira le contraire. D’ailleurs, cette dernière est catégorique quant au budget qu’elle a fixé pour les achats de fin d’année. Pas question de le dépasser. « Cette année, nous avons déjà fait part aux membres de notre famille que seuls les enfants auront des cadeaux. Vu la conjoncture particulière avec la Covid-19, nous devons être plus prudents par rapport à nos achats. On ne sait pas ce que nous réserve le futur », explique la jeune femme.
Deepak Caliaberah de Vacoas rejoint Christel sur ce point. Ce dernier, venu faire ses achats de fin d’année à Rose-Hill, avoue avoir réduit son budget de moitié cette année. « Nous attendons tous la période festive avec impatience. Cela afin de nous changer les idées et de goûter à des petits moments de bonheur. C’est surtout l’occasion de faire plaisir à ses proches. Cependant, en ces temps de pandémie, nous le faisons de manière plus responsable. D’ailleurs, nous avons réduit notre budget pour les achats de moitié. Cette année la priorité, c’est la famille. Nous devons économiser, car avec la pandémie et les nouveaux variants, l’incertitude règne », fait-il ressortir.
Embellie
Chez les commerçants, le sentiment est mitigé. William Ah-Ling Ah-Kee, directeur de Ah-Ling Wonderland dit avoir constaté une embellie dans la fréquentation de son commerce depuis de la semaine de distribution du boni de fin d’année. « Nous nous attendions à ce que les ventes décollent un peu plus tard, mais avec la distribution du boni de fin d’année, nos ventes ont augmenté dans tous nos magasins », dit-il. Et d’ajouter que malgré la crise liée à la Covid-19, les consommateurs répondent présent et les ventes sont stables. « Le budget des ménages a définitivement été impacté par la Covid-19, mais les Mauriciens dépensent toujours. Malgré une hausse des prix de 15 à 35 %, ils sont disposés à faire un effort et à acheter des cadeaux pour leurs enfants à l’occasion de Noël. Les produits les plus prisés sont des jeux éducatifs et les classiques comme les poupées et les jeux de construction », estime le directeur de Ah-Ling Wonderland.
Même son de cloche du côté de Nancy, directrice du magasin de jouets Original. Elle explique qu’au niveau des jouets, la vente est plus au moins assurée. « Depuis samedi dernier, nous avons vu une certaine l’affluence au magasin. Les plus prévoyants et ceux qui peuvent se le permettre ont commencé à acheter les jouets tôt, en raison de l’incertitude par rapport à d’éventuelles restrictions dues à l’arrivée du nouveau variant Omicron à Maurice », explique-t-elle.
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