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Abolition de l’esclavage - Pravind Jugnauth : «Nous relèverons le défi d’éradiquer l’exclusion»

Pravind Jugnauth Abdoulaye Diop visitant l’Open Air Museum de Trou-Chenille, en compagnie de Pravind Jugnauth et d’Ivan Collendavelloo.
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Afin de commémorer le 185e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, une cérémonie de dépôt de gerbes a été organisée au monument de la route des esclaves, au Morne, le samedi 1er février 2020.

Des membres du gouvernement, ainsi que le leader de l’opposition y ont participé. Dans son discours de circonstance, le Premier ministre Pravind Jugnauth a mis l’accent sur l’importance d’offrir des chances égales à tous. L’invité d’honneur de ces célébrations était le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop.

« Nous devons conserver la mémoire des esclaves. Ce devoir de mémoire est nécessaire pour construire l’avenir. » Paroles prononcées par Pravind Jugnauth le 1er février au Morne. Il a ajouté que le traitement infligé aux esclaves, « traités comme des objets », a laissé beaucoup de séquelles dans la vie de leurs descendants. Raison pour laquelle il affirme se faire un point d’honneur à « créer davantage d’opportunités afin d’offrir des chances égales à tous ». Il a précisé que « l’État faisait de son mieux pour rattraper ce retard ».

Le Premier ministre s’est appuyé sur les mesures prises jusqu’ici pour éradiquer la pauvreté, à savoir le salaire minimal ou encore la Negative Income Tax. « Nous relèverons le défi d’éradiquer l’exclusion. Nous voulons ouvrir encore plus l’accès à l’éducation. L’argent ne doit plus être une barrière à l’éducation », a-t-il fait ressortir.

Il a aussi parlé du devoir de mémoire envers les esclaves. « Le village du Morne est entré dans l’histoire, car c’est le lieu sacré où nous nous rencontrons chaque année pour rendre hommage aux victimes de l’esclavage. C’est un site très important, puisque la montagne du Morne Brabant a été la forteresse pour des esclaves fugitifs. Il y a d’ailleurs des traces de tout cela. C’est la raison pour laquelle nous devons conserver la mémoire des esclaves », a expliqué le Premier ministre.

Musée intercontinental des esclaves

L’association Rastafari a commémoré le 1er-Février par un pèlerinage à Trou-Chenille.
L’association Rastafari a commémoré le 1er-Février par un pèlerinage à Trou-Chenille.

S’adressant au ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, qui était l’invité d’honneur des célébrations, Pravind Jugnauth a déclaré : « Au Sénégal, vous avez l’île de Gorée. Ici nous avons le musée de Trou-Chenille. » Il faisait référence à l’Open Air Museum, qui est la réplique d’un village d’esclaves, inauguré samedi à Trou-Chenille, au Morne.

Ce site, selon lui, servira aussi de guide aux étrangers en vacances à Maurice. « C’est le même devoir de mémoire qui m’a amené à allouer les fonds nécessaires, en 2018, pour la construction d’un Musée intercontinental de l’esclavage, qui verra le jour à Port-Louis. Le Conseil des ministres a approuvé une décision qui vise à élaborer ce projet qui se fera en deux phases. J’espère que ce musée sera bientôt opérationnel. Nous sommes en communication permanente avec l’Unesco », a dit le Pravind Jugnauth qui a, une fois de plus, rappelé qu’une partie de la structure existante, qui se situe à côté du site de l’Aapravasi Ghat, restera intacte.

« La commémoration de l’abolition de l’esclavage nous rappelle l’épisode tragique de l’histoire où les gens ont préféré la mort à l’esclavage. Cela nous rappelle aussi le combat mené par nos ancêtres. Une telle lutte ne doit pas être oubliée. Il est de notre devoir de célébrer la mémoire de ceux qui ont marqué l’histoire du pays. Au Sénégal, l’île de Gorée représente la mémoire des esclaves. Malgré les grands malheurs dont l’Afrique a été victime, le continent est aujourd’hui devenu un grand chantier », a fait remarquer le ministre sénégalais Abdoulaye Diop.

Avinash Teeluck, le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, a indiqué que, bien que Maurice et le Sénégal soient séparés par un océan, « ils ont eu le même parcours en termes d’esclavage ». Il a souligné l’importance pour chaque Mauricien de prendre conscience de la lutte de nos ancêtres. Il a, lui aussi, parlé de la réalisation du Musée intercontinental de l’esclavage.

 

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