Navin Ramgoolam : « La présidente est une victime collatérale de Pravind Jugnauth »

C'est sous les acclamations de ses partisans que Navin Ramgoolam a pris la parole ce dimanche 11 mars à Kewal Nagar, lors des célébrations de l'Indépendance par le Parti travailliste (PTr). Il a vertement critiqué le gouvernement et a longuement commenté la crise au sommet de l’État entre la présidente Ameenah Gurib-Fakim et le Premier ministre Pravind Jugnauth.

Sur un point en tout cas, il a concédé que Pravind Jugnauth et lui sont sur la même longueur d'onde : « Le Premier ministre dit que la présidente doit partir et on est d'accord : elle doit partir parce qu'elle a fauté. »

Toutefois, Navin Ramgoolam estime que dans l'affaire Sobrinho, Ameenah Gurib-Fakim n'est qu'une « victime collatérale de Pravind Jugnauth ». « Vre koupab, vre soutirer, se Pravind Jugnauth », a-t-il lancé sous les applaudissements d'une foule acquise à sa cause.

Le leader des rouges s'est également appesanti sur le fait que le Premier ministre a été « incapable de faire partir la présidente » avant la fête nationale. Pour lui, c'est un aveu de « faiblesse ». Navin Ramgoolam est d'avis qu'Ameenah Gurib-Fakim a « humilié » le chef du gouvernement.

L'ancien Premier ministre a mentionné son père, sir Seewoosagur Ramgoolam, « qui disait : 'l'unité dans la diversité' ». « Nous respectons toutes les cultures et les religions dans notre pays. Mais le gouvernement actuel tolère quelqu'un comme Showkutally Soodhun, qui a pourtant été très critiqué pour ses propos contre une communauté. Soodhun n'est plus ministre mais il est toujours président du MSM. Si ti fer sa ek mwa, koudpie ti pou gagne. Si Pravind Jugnauth fer erer met Soodhun prezidan, nou desann lor simin », a mis en garde Navin Ramgoolam.

Le leader travailliste a promis que le PTr allait « changer, apporter du sang neuf » et irait seul aux prochaines élections législatives. Il a aussi promis de réduire l'écart entre les riches et les pauvres. Et d'ajouter : « Avek mwa, ou lakwizinn pou roule. »