Partira, partira pas ? La présidente entretient le doute

Deux Tweets envoyés vendredi soir ont suffi à jeter le doute sur les intentions d’Ameenah Gurib-Fakim. Démissionnera-t-elle, comme annoncé, de ses fonctions de présidente de la République après les fêtes de l’Indépendance et avant la rentrée parlementaire du 27 mars ?

Vers 22 heures, vendredi, Ameenah Gurib-Fakim poste : « Have not resigned yet… » Une heure plus tard, elle en remet une couche en postant : « It is being reported that I am resigning… I am still in post... »

Quelques heures plus tôt, pourtant, le Premier ministre Pravind Jugnauth devait affirmer lors d’un point de presse : « Elle m’a dit qu’elle démissionnera de ses fonctions. Nous sommes tombés d’accord sur la date de son départ. Nous avons aussi convenu que cela aura lieu peu après les célébrations du 12-Mars. » C’est ce qui est ressorti de deux rencontres (jeudi soir et vendredi matin) entre les deux personnalités. Mais voilà, l’affaire semble plus complexe.

Dans l’entourage de la présidente, on insiste pour qu’elle reste et résiste. Quitte à attendre la présentation d’une motion de Pravind Jugnauth à l’Assemblée nationale pour la mise sur pied d’un tribunal spécial pour établir s’il y a eu « gross misconduct » nécessitant une démission. Ce serait l’occasion pour Ameenah Gurib-Fakim de donner sa version des faits et communiquer les éléments en sa possession.

Tant au niveau de la présidente que de son cercle rapproché, on reste convaincu qu’aucun acte méritant un départ prématuré du Réduit n’a été commis. Certes, des dépenses personnelles ont été effectuées au moyen d’une carte de crédit mise à sa disposition par Planet Earth Institute, mais c’était en 2016. Elle était alors vice-présidente et trustee de l’organisation et tous ces achats ont été remboursés en mars 2017. Voilà la position adoptée par la State House.

À l’Hôtel du gouvernement, on reste persuadé qu’Ameenah Gurib-Fakim respectera son engagement envers le Premier ministre.