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Kidnappé puis libéré contre une rançon - Stephano, 19 ans : «Zot ti ena zarm, me enn sans zot pann touy mwa» 

Depuis son kidnapping et son agression, Stephano craint pour sa sécurité et celle de sa famille.

Stephano, un pêcheur de 19 ans habitant Trou-d’Eau-Douce, a été enlevé mardi à la plage de Palmar. Il a passé une nuit en séquestration dans un bungalow durant laquelle il a été agressé. Il a ensuite été relâché après que son épouse a payé une rançon. Certains suspects auraient déjà été identifiés. Une femme a été arrêtée jeudi par la CID. 

Stephano, 19 ans, a vraiment cru qu’il y laisserait la vie. Le mardi 30 avril 2024, ce pêcheur habitant Trou-d’Eau-Douce a été victime d’un enlèvement à la plage de Palmar. Ses ravisseurs ont demandé à sa famille une rançon contre sa libération. Après une nuit durant laquelle il a été séquestré dans un bungalow et agressé, il a pu retrouver les siens. Le motif de son kidnapping, selon lui, serait le fait que les proches de sa nouvelle épouse désapprouveraient leur union. 

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« Zot ti ena tou sort kalite zarm, me enn sans zot pann tir mo lavi », indique le jeune homme dans un témoignage accordé au Défi Plus. Depuis cet incident traumatisant, il dit vivre dans la peur. Il craint des représailles contre lui et ses proches après la plainte qu’il a déposée à la police. Ce qu’il espère désormais, c’est que les autorités agiront rapidement pour appréhender ses agresseurs. 

C’est justement ce à quoi s’attellent les enquêteurs de l’Eastern Division. Certains suspects auraient déjà été identifiés. Des opérations pour les mettre hors d’état de nuire sont organisées. Une arrestation a déjà eu lieu. Une habitante de Palmar de 35 ans a été appréhendée par la Criminal Investigation Division (CID) le jeudi 2 mai 2024, puis présentée devant la justice le lendemain (voir encadré). 

Guet-apens 

Séparé de sa première épouse, Stephano vit avec sa seconde femme. Il relate qu’il gagne sa vie en tant que pêcheur et que de temps en temps, il s’adonne au ramassage de coquilles, telles que des huitres et des oursins, qu’il revend ensuite. 

Ses agresseurs le savaient. Ils ont bien planifié leur coup. Ils l’ont contacté pour supposément lui passer une commande de fruits de mer. Il y a quelques jours, une femme l’a appelé pour commander des huîtres, prétextant qu’elle voulait les ramener à Madagascar, où elle vit. 

Stephano ajoute que la femme au bout du fil lui a proposé une rencontre pour discuter affaires, vu qu’elle disait qu’elle projetait de passer d’autres commandes à l’avenir. « Linn dir mwa li bizin zwit ek ki li sorti Madagascar. Linn dir mwa vinn zwenn li pou diskite », explique-t-il.  

Croyant qu’il faisait une bonne affaire, Stephano s’est rendu au rendez-vous fixé mardi à la plage de Palmar. Il était loin de se douter du guet-apens qui lui avait été tendu. Sur place, il a aperçu la femme en question. Ils se sont mis à discuter affaires. « Nou ti pe bien koze kan enn sel kout mo trouv twra dimounn koste. Monn rekonet enn ladan. Li res dan landrwa », se remémore-t-il. 

Surpris, Stephano a mis du temps à comprendre ce qui lui arrivait. Les trois hommes se sont mis à le bousculer. Ils lui ont ensuite infligé des coups. Le pêcheur dit avoir été traîné sur le sable et qu’ils lui ont mis une cagoule sur la tête. « Zot inn trenn mwa lor disab ek zot inn met kagoul ar mwa. Apre zot inn fons mwa dan enn loto. »

Selon lui, ses agresseurs seraient des gros bras qui travaillent comme « agents de sécurité ». Il raconte avoir été conduit sur la plage où il a été roué de coups à nouveau. « Zot ti pe dir si mo fami pa donn kas, zame zot pou retrouv mwa », lance-t-il. 

Dès cet instant, il a craint le pire. Il ajoute que ses assaillants lui ont expliqué qu’il leur faudrait Rs 5 millions s’il voulait être libéré. « Mo enn ti traser. Kot mo pou gagn Rs 5 millions ? », s’interroge-t-il. 

Stephano indique qu’il ignore à quel endroit il a été conduit, vu qu’il avait les yeux bandés. Tout ce qu’il sait, c’est que c’était un bungalow. Sur place, il a été torturé par ses assaillants. Ces derniers ont ensuite négocié avec la nouvelle épouse du pêcheur pour la rançon. 

Lorsque les négociations ont abouti, ils lui ont pris la voiture de Stéphano. « Le 23 avril mo fek aste sa loto la. Mo finn travay dir pou sa », confie-t-il. Vers 3 heures du matin, le mercredi 1er mai, après avoir récupéré Rs 50 000 et des bijoux que leur a remis l’épouse de Stephano en guise de rançon, ils ont abandonné ce dernier dans une rue à Poste-de-Flacq. Conduit à l’hôpital, il a reçu des soins avant d’être autorisé à partir. Il a porté plainte à la police. 

Il affirme ne pas entretenir un quelconque lien avec ses assaillants, mais il précise qu’il les connaît comme des gens du quartier. Il les soupçonne d’avoir agi sur les instructions des proches de sa nouvelle épouse. « Mo finn marie ar mo deziem madam. Zot ti deza vinn tir li dan mo lakaz, me li mem linn retournn par li », souligne-t-il. 

Le jeune homme dit regretter de devoir subir de telles épreuves, d’autant qu’il a connu des moments pénibles dans sa vie. « Dan le pase mo ti droge. Me monn resi arete ek monn tir sa tifi la osi ladan. Zot pa pe dakor ar sa », allègue-t-il. 

Depuis son retour à la maison, il vit dans la peur. « Mo kone zot ankor pe rod mwa. Zot inn fini kone monn met Case kont zot », soutient-il. La police est sur la piste des autres suspects, en sus de la femme incriminée par Stephano dans sa déposition et qui a été arrêtée jeudi. L’enquête est placée sous la supervision du surintendant de police Vikash Babajee. 

Une habitante de Palmar arrêtée par la CID 

La police a procédé à une première arrestation dans cette affaire. Jeudi, lors d’une opération, la Criminal Investigation Division (CID) de Rivière-Sèche a appréhendé une habitante de Palmar âgée de 35 ans. Confrontée aux accusations portées contre elle, elle est restée silencieuse face aux enquêteurs. 

Maintenue en détention policière, elle a été présentée devant le tribunal de Flacq le vendredi 3 mai 2024. Elle fait l’objet d’une accusation provisoire de séquestration.

 

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