«Totalement inacceptable ! » C’est ainsi que Xavier-Luc Duval a qualifié la récente hausse des prix de l’essence et du diesel. Il intervenait dans l’émission « Au Cœur de l’Info » le 28 février, animée par Ruth Rajaysur.
« Nous assisterons à l’appauvrissement de la classe moyenne cette année », a soutenu le leader de l’opposition. Compte tenu de la conjoncture actuelle, Xavier-Luc Duval estime que le gouvernement devrait mettre en place des mesures pour compenser le niveau de vie des personnes au bas de l’échelle. Il a également lancé un appel afin d’éviter de gaspiller les fonds publics. « Les taxes représentent plus de Rs 25 sur chaque litre d’essence, a-t-il affirmé. Ce qui est énorme. Un gouvernement responsable réduirait immédiatement ces taxes et contributions, de même que le gaspillage. L’État a accumulé plus de Rs 30 milliards dans des Special Funds qui alimentent dans des projets inutiles comme l’hélicoptère au coût de Rs1,1milliard. »
Ehsan Juman, député du Parti travailliste, a demandé au gouvernement d’enlever du prix de vente des carburants la contribution pour financer l’achat des vaccins anti-Covid-19. Il a déploré que « toute la population, en particulier les personnes âgées, soit confrontée à des difficultés financières. Les retraités n’arrivent plus à acheter des produits de première nécessité ».
Pour le Dr Takesh Luckho, les consommateurs sont déjà affectés par la crise. Cette nouvelle hausse des prix des carburants est un fardeau supplémentaire pour les ménages. « De plus, avec le conflit russo-ukrainien, il est fort probable qu’il y aura une pénurie de gaz ménager ou une augmentation du prix de cette commodité », prévoit l’économiste.
Pour sa part, Arnaud Goder, ancien membre du Petroleum Pricing Committee, est d’avis que sur la base des facteurs externes sociaux et économiques, une hausse des prix de l’essence et du diesel est inévitable. « Le pétrole est un produit de base dont le prix est déterminé en fonction de l’offre et de la demande et cela dépend majoritairement de la conjoncture internationale », a-t-il fait ressortir.
L’effet boule de neige
Bhim Sunassee, président de la Petrol Retailers Association, a, lui, fait valoir que la marge de profit actuelle ne permet pas aux propriétaires de stations-service de faire face à l’augmentation du coût de la vie et des frais d’opération. Il ajoute que les propriétaires de la station-service ont « un manque à gagner que les autorités gouvernementales n’ont pas pris en considération ».
Selon Shameem Sahadut, secrétaire de la School Bus Association, une augmentation des tarifs semble inévitable. « Je pense que la hausse devrait tourner autour des Rs 200 pour ne pas pénaliser les parents », estime-t-il.
Quant à Nasser Moraby, de l’Association des boulangeries de Maurice, il indique que si la hausse des prix de carburant affectera définitivement le coût de production du pain et celui de la distribution, cet impact n’a pas encore été chiffré. Il rappelle, toutefois, que les ingrédients nécessaires à la fabrication du pain ont connu une majoration durant ces derniers mois.
De son côté, Sunil Jewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation, explique que la dernière révision de tarif dans le secteur du transport est intervenue en 2013. Pour soutenir les opérateurs du secteur, il juge d’important d’établir un « cashless system ».
Chiffre à retenir
Depuis dimanche, le litre d’essence coûte Rs 61,30 au lieu de Rs 55, 75 tandis que le prix du litre de diesel est passé de Rs 41 à Rs 45,10.
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