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Wakashio : cinq mois plus tard, retour sur le littoral sud-est paré de son éclat 'carte postale'

Cette semaine, on embarque pour des retrouvailles. Spécialement pour vous faire redécouvrir les sites du littoral sud-est, qui ont repris leurs belles couleurs de carte-postale. Après avoir été souillés par le déversement d’hydrocarbures provenant du naufrage du MV Wakashio dans le lagon de Pointe-d’Esny en août 2020. Et après des difficiles opérations de nettoyage. 

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À l’Île-aux-Aigrettes, propreté retrouvée 

C’est à Pointe-Jérôme vers les 9 heures, ce jeudi 14 janvier 2021, que les assesseurs et l’Incident Commander de la société Polyeco, mandatés par le propriétaire du MV Wakashio, nous donnent rendez-vous pour une visite des sites nettoyés. Savates aux pieds et crème solaire, nous prenons place à bord du petit bateau à moteur de Jean Coulon, un habitant de la région âgé d’une soixantaine d’années. Casquette vissée sur la tête, il est chargé de nous emmener sur les sites nettoyés, en compagnie de l’assesseur Ryu Sengen, du Japanese P& I Club. Dans un premier temps, cap sur l’Île-aux-Aigrettes. En faisant le tour de cet îlot qui s’impose comme une étape obligée pour les passionnés de nature, on est surpris par l'extrême propreté. Ryu Senghen explique que les responsables de nettoyage ont tout fait pour lui redonner son image naturelle, en collaboration avec la Mauritius Wild Life Foundation. 

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À Rivière-des-Créoles, Mouchoir-Rouge et sur le front de mer de Mahébourg, équilibre délicat 

Ensuite, nous prenons la direction de Rivière-des-Créoles, à l'origine l'un des sites les plus contaminés par la pollution d’hydrocarbure. De loin, l’eau semble boueuse. Jean Coulon, qui est un habitué des lieux, indique pourtant que ce sont les récentes pluies des jours précédents qui en sont la cause. Ryu Senghen reprend ses explications, tout en nous montrant des photos d’avant et d’après que nous comparons de visu. Il indique que la difficulté pour nettoyer ce site a été de trouver la balance par rapport aux techniques de nettoyage. Notamment pour préserver autant que possible les mangroves qui y poussent et qui jouent un rôle important dans la biodiversité marine des lieux. Après ça, nous reprenons le large pour passer rapidement sur le lagon de Mahébourg, histoire de contempler Le Mouchoir Rouge et son décor de carte postale. 

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Mais encore voir de loin le front de mer de Mahébourg, qui a retrouvé son éclat. 

Pointe-Jérôme, site livré avec un mois d'avance
De retour à Pointe-Jérôme, l’Incident Commander Nikolas Vlachos nous montre certaines techniques utilisées pour le nettoyage à haute pression des sites ainsi que les opérations de nettoyage les plus difficiles. Il rappelle qu’après le déversement d’hydrocarbure du MV Wakashio, Polyeco a mobilisé une équipe d'experts hautement qualifiés et que des équipements OSR à la pointe de la technologie ont été utilisés pour l'intervention en mer. Et la dépollution subséquente du littoral. 

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« En lien avec toutes les parties prenantes, un plan a été tracé et les personnes impliquées dans les opérations ont pu réaliser des activités de nettoyage efficaces, aux normes internationales les plus élevées », renchérit-il. Nikolas Vlachos  indique que les travaux de Polyeco ont été menés non seulement à Blue-Bay, à Rivière-des-Créoles, à Pointe Brocus, au Mouchoir Rouge, mais encore à l'Île-aux-Aigrettes et l'Île-aux-Fouquets. De plus, conformément aux instructions du propriétaire du MV Wakashio, Polyeco a aidé à la collecte des déchets non-contaminés le long du rivage déjà nettoyé. 

« Au cours des cinq derniers mois, le propriétaire du Wakashio a offert son soutien et, ensemble, nous avons pu atténuer les risques de contamination des rivages pour terminer les activités à temps ». Et somme, les opérations de nettoyage ont débuté le 23 août et se sont achevées le 31 décembre 2020. C'est-à-dire un mois avant la date prévue du 21janvier 2021. 

« L'objectif était de rendre aux Mauriciens les sites le plus propre possible au plus vite ».

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À Bois-des-Amourettes, travail « magnifique » 
Après Pointe-Jérôme, nous reprenons la voiture pour aller à Bois-des-Amourettes. Lieu où la responsable des opérations pour Le Floch Dépollution, Pauline Morvan revient sur le travail de terrain qui a commencé le 19 août 2020 et a fini le 9 janvier 2021 avec 200 personnes en moyenne, par jour. Les secteurs : Rivière-des-Créoles, Vieux-Grand-Port, Bois-des-Amourettes, Providence, Anse-Jonchée, Bambous-Vireux, entre autres. Donc avec différents types de sédiments, de configurations que ce soit des zones de mangroves ou des sites rocheux et sableux. Les opérations ont aussi concerné des infrastructures portuaires comme la jetée de Bois-des-Amourettes, entre autres. 

« Lorsque nous sommes venus à Maurice, nous avons procédé pendant une semaine à la reconnaissance de tous les sites impactés et nous avons mis en place un plan d’action. Cela afin de mieux voir quelles techniques allaient être utilisées », souligne Pauline Morvan. Cela tout en précisant que dépendant des différents types de sédiments et de côtes, les techniques de nettoyage ont été adaptées. 

« C’était principalement le nettoyage à haute pression pour tout ce qui était rochers et infrastructures en béton. Il y a eu beaucoup de « Flushing » c'est-à-dire du brassage immergé. Cela afin de faire remonter tout le polluant enfoui sous le sable et les sédiments ». 

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Pour une bonne partie des sites, on a eu recours à des techniques d’écrémage mécanique ou manuel pour récupérer l'huile à être entreposée. Bilan, un travail « magnifique » abattu avec des opérateurs mauriciens au top avec Le Floch Dépollution pendant cinq mois. 

À savoir que Polyeco et Le Floch Dépollution ainsi que les assesseurs du Japan P& I Club sont en attente cette semaine de l’avis des experts du Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, ainsi que des autorités locales sur leurs travaux.

 

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