Le Metro Express verrait le jour en deux temps. C’est ce qui sera révélé cet après-midi lors de la signature du contrat avec la compagnie responsable du projet, à l’Hotel Hennessy Park, Ebène.
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Si l’option de deux phases est retenue, la première phase, longue de 13 km s’étalera de Port-Louis à Rose-Hill/Ebène. Elle serait achevée en 2019 pour permettre aux premiers passagers d’embarquer avant les élections générales. La seconde phase reliera Rose-Hill/Ebène à Curepipe.
L’autre option est de démarrer les travaux simultanément à Curepipe et Port-Louis avec comme point de rencontre Rose-Hill. Dans ce cas, les travaux dureront quatre ans pour prendre fin en 2022.
Un sondage effectué par DCDM Research pour le compte du gouvernement révèle que huit personnes sur dix préfèrent le Metro Express au bus, à condition qu’il prenne moins de temps que le bus pour voyager et si le ticket est au même prix que le bus.
Ce sondage a été rendu public durant le week-end alors que la signature du contrat pour la réalisation de la ligne de métro reliant Curepipe à Port-Louis se fera ce lundi après-midi.
66% en faveur
Le sondage a été réalisé du 20 juin au 25 juillet dernier sur un échantillon représentatif de 400 personnes, réparties à parts égales entre Curepipe, Vacoas, Quatre-Bornes et Rose-Hill. Ils ont répondu en face-à-face à un questionnaire des sondeurs. 56 % des personnes étaient de sexe féminin.
5 % ont indiqué qu’ils ne prendraient « définitivement pas » le Metro Express, alors que 4 % n’opteraient « probablement pas » pour le métro. 13 % choisiraient « probablement » le métro et 66 % préféraient « définitivement » ce mode de transport. 12 % sont indécis.
Au niveau de l’hôtel du gouvernement, on apprend que la transparence totale sera de rigueur lundi après-midi lors de la signature du contrat pour la mise en chantier du projet. Durant le week-end, des sources indiquaient que c’est la compagnie Afcons qui aurait la préférence sur Larsen & Toubro.
Le coût exact du projet sera révélé. Jusqu’ici, il était question d’un investissement de Rs 17,7 milliards. Cela n’était toutefois qu’une indication. « Nous ne pouvons donner le chiffre avant que le contrat soit alloué », explique-t-on au Bâtiment du Trésor, Port-Louis.
Sur le trajet de Curepipe à Port-Louis, il y aura 19 ou 20 gares si le Metro Express est prolongé jusqu’à la gare de l’Immigration, Port-Louis. Le chantier devrait démarrer en septembre prochain, plus de six mois après la cérémonie de pose de première pierre qui avait eu lieu le 10 mars dernier. Bien que les autorités estiment le projet à Rs 18 milliards, le Budget 2017/2018 prévoit Rs 20,904 milliards. Le projet sera financé par la contribution indienne. Le gouvernement puisera d’abord dans la subvention de Rs 12 milliards, une enveloppe de Rs 9,9 milliards, en plusieurs tranches. La première de Rs 4,5 milliards sera utilisée durant l’année financière 2017/2018. La seconde de Rs 3,9 milliards sera injectée l’année suivante.
Les employés des compagnies d’autobus dans le flou
À quelques heures de l’octroi du contrat, les opposants au projet Metro Express ne désarment pas. La Plateforme anti–métro (PAM), composée de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM), de syndicats et d’autres organisations comme Think Mauritius et l’Observatoire de la démocratie, organise une manifestation devant l’Assemblée nationale, ce lundi, à partir de 12 h 30.
« Notre combat ne s’arrêtera pas avec l’allocation du contrat », soutient Jayen Chellum, secrétaire général de l’ACIM et dirigeant de la PAM. Il regrette que le gouvernement n’ait pas entamé de négociations avec la société civile pour un projet qui va coûter des milliards et plonger le pays dans la spirale de la dette sur plusieurs générations.
Il a adressé une lettre au Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, rappelant que le gouvernement Lepep avait promis de tenir un référendum sur tout projet d’envergure, dans l’intérêt public. Il a fait circuler une pétition en faveur d’un référendum et avance qu’une quinzaine de parlementaires l’ont signée.
Le principal négociateur de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW), Wakill Lalloo, avance, pour sa part, que son syndicat n’est pas contre le développement du pays, mais qu’il cherche des garanties fermes concernant les emplois. Avec l’entrée en service du Metro Express, il avance que la compagnie United Bus Service pourrait souffrir d’un manque à gagner de 40 % dans ses revenus et n’écarte pas la possibilité de licenciements. Idem pour la Rose-Hill Transport et la Corporation nationale de transport.
Le syndicat réclame une table ronde, en vue d’éclaircir la situation pour les travailleurs de l’industrie du transport par autobus, toujours dans le flou quant à leur avenir. De son côté Gorah Enathally, président de l’United Bus Service Employees Union, n’écarte pas la possibilité d’une grève de la faim.
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