« Musique indienne, de l'Orient, de l'Occident, de l'Afrique, de Cuba ou d'autres encore, la musique est le langage universel de l’humanité et on l'acquiert de façon tout aussi spontanée que l'on apprend à parler. » Dans ce nouveau projet de Cosmic Sound Jazz Fusion, un mélange de musique indienne et de jazz fusion, Subhash Dhunoohchand propose une collaboration avec le guitariste suédois Anatholi Bulkin et Ramma Kisnah de l’Inde et Maurice à la voix et l’harmonium. Le groupe est en concert demain dimanche au Kenzi Bar, Flic-en-Flac.
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Une captivante rencontre qui permet aux musiciens de repousser encore plus loin les limites de leur langage musical aux multiples facettes. Très énergique, formé à l’origine en Suède par Subhash Dhunoohchand, le groupe Cosmic Sound Jazz Fusion est en évolution constamment. L’improvisation autour d’un mode, d’une mélodie et d’un rythme décliné à l’infini, la nuance fait sens quand on sait l’importance du thème tant dans le jazz et la musique classique indienne. Ils ont une centaine de dates à leur actif (Inde, Londres, Espagne, Suède, Danemark, France, Maurice etc.…).
Subhash Dhunoohchand s’est donné pour mot d'ordre de ne jamais s’arrêter aux barrières établies entre les styles. Le groupe crée sa musique en puisant indifféremment dans toutes les musiques d'un peu partout dans le monde, de telle sorte que chaque morceau constitue un cocktail particulier. Leur inspiration les mène ainsi à esquisser un monde tel que nous le côtoyons finalement tous les jours : métissé.
Subhash & The Cosmic Sound est l'un des principaux passeurs entre le jazz et la musique indienne, ayant apporté une couleur authentique à de nombreux musiciens. Subhash Dhunoohchand est né à Quatre-Bornes, dans une famille de musiciens. Passionné par la musique du monde et le jazz, il part pour la Suède en 1993 et se produit comme percussionniste aux côtés du guitariste virtuose Anatholi Bulkin, Sazed Ul Alam au sitar et Allahji au Kora dans la ville de Malmö. Parallèlement, il participe à d'autres aventures musicales, notamment aux côtés des artistes réunionnais avec lequel il part en tournée en Europe, au début des années 2000.
Ouverture au monde, fusion… Des thèmes chers à Subhash, fondateur du groupe : « Anatholi et Ramma sont des êtres formidables qui sur scène créent une ambiance particulière. Ce qu’il y a de génial, c’est l’improvisation, en fait, autour d’un certain nombre de thèmes et des rythmiques, dont un duo tabla et guitare à tomber par terre entre moi et Anatholi. Nous avons fait plusieurs tournées en Inde, Maurice, La Réunion et en Europe », explique le tabliste mauricien.
Anatholi Bulkin, guitariste suédois
Anatholi Bulkin joue et compose en combinant des éléments de latin, de jazz et de blues dans sa musique. À 40 ans, le guitariste, compositeur, innovateur, producteur polyvalent est un véritable magicien avec sa guitare. Il a étudié le jazz au conservatoire de la musique classique de Malmö, Suède et a été reconnu en tant que maître des arts dans la musique. Il a composé environ 400 œuvres. Ses compositions impliquent des techniques et des expériences avec des rythmes traditionnels d'Afrique, de Cuba, du Brésil, entre autres. Il a vécu avec différentes tribus en Afrique et les a enregistrées. Sa virtuosité et son instinct musical lui ont attiré les plus grands succès. Sa rencontre avec les musiciens réunionnais et indiens a enrichi ses horizons sonores déjà bien fournis. Il a enregistré et joué avec des musiciens des États-Unis, du Bangladesh, d'Afrique, du Danemark, de La Réunion, de la Suède, de la Finlande, de l’Inde, de Cuba, du Brésil, etc.
Proportion et improvisations
Il est rare de rencontrer un musicien dont le jeu atteint un autre degré d'expression et de valeur. Subhash Dhunoohchand vit la parfaite osmose avec la musique classique indienne. Comme interprète, il est devenu fameux à cause de son sens de proportion et ses improvisations. Né à Maurice, ayant fait des études en Inde, joué et enregistré en Europe, et installé à La Réunion où il est professeur de tabla au Conservatoire national de Région de l'île sœur, fils de Balram Dhunoohchand, professeur d'hindi, aussi chanteur traditionnel, il a hérité de lui la passion de la musique indienne. Il a su très tôt maîtriser toutes les techniques subtiles du tabla, le style de l’Ajrara Gharana. Sa virtuosité et sa dextérité caractérisent son style personnel.
De la musique classique indienne, Subhash s'est orienté vers la fusion avec son groupe, Cosmic Sound. « C'est une manière pour moi de mieux exposer la musique indienne. En Europe, par exemple, on connaît le son du tabla, mais pas en profondeur. La fusion permet, justement, de faire découvrir les différentes facettes de l'instrument », fait-il valoir Déjà à Maurice, il jouait avec le groupe Latanier, l'Ensemble Saregama et Zul Ramiah. À La Réunion, son chemin croise celui de Gilbert Pounia, le leader de Ziskakan, qui l'invite à participer à l'enregistrement de Mon Péi Bato Fou et Solèy glasé. « Le tabla est un instrument très rythmique qui peut s'adapter à n'importe quelle musique. Je peux dire qu'il est très apprécié, que ce soit par les connaisseurs ou les amateurs », explique-t-il.
Depuis sa rencontre avec son maître de tabla, le Pandit S.K. Saxena, professeur à l'Université de Baroda, en Inde, en 1988, Subhash se rend régulièrement dans la Grande Péninsule pour se ressourcer. Il est également à l'affiche en Inde au 30e festival ‘Bhaskar Rao Bakhlé’ où il joue en duo avec le flûtiste indien Rupak Kulkarni. Ce dernier a déjà participé à l'enregistrement de l'album Dipavali, Moonlight, Raga Marwa et Ahir Lalit. Il participe régulièrement à des festivals en Europe et en Asie avec des musiciens comme Pandit Hariprasad Chaurasia, à la flûte, les chanteurs Mahesh Vinayakram et Sushila Raman, le pandit Budhaditya Mukherjee, au sitar et L. Shankar, au violon, entre autre.
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