Sattar Hajee Abdoula au cœur des controverses

L’arrestation de Josian Laval Deelawon, Chief Executive Officer (CEO) de My Holidays, et d’Oomah Chandradeo (Nitish), Chief Financial Officer de la même société spécialisée dans le secteur du tourisme, suscite des interrogations sur le rôle de Sattar Hajee Abdoula. Ce dernier est le CEO de Grant Thornton, cabinet qui a assuré l’audit de My Holidays en février 2005. Dans ce contexte, certaines voix s’interrogent sur la nature de ses liens avec les cercles influents du pouvoir sous le gouvernement du Mouvement socialiste militant (MSM), dirigé par l’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth. 

Président du conseil d’administration de SBM Holdings depuis mars 2020, Sattar Hajee Abdoula a annoncé sa démission au lendemain des résultats des élections générales du 10 novembre dernier. Quelques semaines plus tôt, le 30 septembre 2024, il avait présenté le bilan financier du Groupe SBM, qui affichait des profits de Rs 4 milliards au 30 novembre de la même année. Sous sa direction, le groupe a enregistré une progression notable, alors que les profits s’élevaient à Rs 15 millions en 2020, année marquée par la pandémie de Covid-19. Ses proches estiment que sa gestion a contribué à cette transformation et à la consolidation du groupe.

Toutefois, sa présence à la tête de la SBM n’a pas été exempte de controverses. Lors de l’assemblée générale de SBM Holdings en 2022, certains actionnaires ont exprimé des réserves et demandé son départ, citant notamment la perte de Rs 12 milliards et son rôle en tant que CEO de Grant Thornton, une société de recouvrement de dettes. Son implication dans la gestion de crises financières ne s’arrête pas là. En 2021, lors de la « watershed meeting » réunissant les administrateurs et les créanciers d’Air Mauritius, il a été révélé que les honoraires professionnels et légaux liés à l’administration judiciaire de la compagnie s’élevaient à 2,2 millions d’euros, soit plus de Rs 100 millions. 

Parmi les bénéficiaires figurait Grant Thornton, dirigé par Sattar Hajee Abdoula. Cette situation a soulevé des questions dans les milieux économiques et parmi les créanciers d’Air Mauritius, notamment les employés, les banques et les fournisseurs, alors que la compagnie aérienne peine toujours à sortir de ses difficultés financières.

Par ailleurs, son rôle dans la gestion de l’affaire BAI demeure un sujet de discussion. En tant qu’administrateur nommé par l’État pour superviser la restructuration de plusieurs entités du groupe BAI après son effondrement en 2015, il a été au centre de décisions qui continuent d’alimenter le débat sur la gestion des actifs du groupe et les compensations accordées aux créanciers et anciens clients.

Nous avons tenté de contacter Sattar Hajee Abdoula pour recueillir sa réaction, mais nos appels sont restés sans réponse.