Santé : vers la modernisation des services

Divers projets sont en gestation au ministère de la Santé. Ils visent à améliorer la qualité du service et des soins. Le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, se fait fort de tout concrétiser d'ici 2019.

New ENT Hospital

Après des années passées dans un hôpital délabré, le personnel et les patients nécessitant des traitements en otorhinolaryngologie auront, d'ici 15 à 18 mois, un hôpital moderne avec des équipements à la pointe de la technologie. Les travaux pour le New ENT Hospital démarrent début janvier 2018. Les bâtiments vont être démolis pour faire place à un hôpital plus spacieux et fonctionnel selon les recommandations de l'Hospital Services Consultancy Corporation (India) Ltd qui mettra sur pied les divers projets du ministère de la Santé mauricien. Cela suite à l'accord signé en août dernier.

Le nouvel hôpital sera d'une superficie de 16 000 m2. Il comprendra six salles d'opération et 200 lits. L'hôpital disposera également d'équipements hi-tech. Ce qui devrait permettre la pratique de diverses interventions non-praticables jusqu’ici faute d'équipements, selon le Regional Health Director de l'hôpital Victoria, Dr Bhoosun Ori. Le coût du projet : Rs 800 millions .

New Cancer Centre

Avec le nombre de nouveaux cas de cancer en hausse et l'exiguïté du département d'oncologie de l'hôpital Victoria, C’est une nécessité de dédier un établissement au traitement des cancéreux. Le site choisi est l'ancienne clinique MedPoint à Solférino. Les travaux démarrent en janvier prochain. De nouvelles salles seront ajoutées au bâtiment existant afin de pouvoir accueillir le plus grand nombre de patients.

Les travaux comprennent la construction d’un bunker pour contenir les effets des radiations. Il y aura aussi tous les équipements de pointe pour le traitement du cancer, dont deux accélérateurs linéaires (appareil utilisé pour les traitements de radiothérapie externe chez les cancéreux), d'une Position Emission Tomography (PET) Scan (Technique d'imagerie fonctionnelle de médecine nucléaire utilisée pour observer les processus métaboliques dans le corps) et d'une Stem Cell Transplant Unit (appareil utilisé pour la greffe de cellules souches de sang et de moelle osseuse afin de remplacer les cellules souches défectueuses par des cellules saines), entre autres. Rs 1,5 milliard ont été déboursées pour cet établissement de santé.

Nouvel hôpital de Flacq

La capacité d'accueil de l'hôpital de Flacq devrait tripler d'ici quelques années. L'établissement de l'est dispose de 339 lits actuellement. Le nouvel hôpital, dont les travaux devraient démarrer en 2018, en comptera un millier. Le New Teaching Flacq Hospital, d'une superficie de 20 000 m2, s’érigera sur un terrain de 25 arpents. Le coût des travaux est estimé à Rs 5 milliards.

Sera bientôt en construction, le nouvel hôpital ophtalmologique de Moka. L'actuel bâtiment ne répond plus santé moderne et l'annonce pour de nouvelles infrastructures a plusieurs fois été annoncée.

Medicliniques

Le désengorgement des hôpitaux régionaux à travers la délocalisation des soins dans les Community Health Centres, Area Health Centres et Medicliniques, fait partie des projets du ministère de la Santé. à ce propos, trois nouvelles médicliniques seront mises en chantier dans le courant 2018 à Bel-Air, Quartier-Militaire et Stanley.

E-Health

L'E-Health devrait définitivement être une réalité en 2018. Longtemps annoncé, le projet sera mis sur pied par l’Hospital Services Consultancy Corporation. Avec la numérisation des dossiers, l'historique médical d'un patient sera disponible peu importe le centre de santé où il se présente. Ce qui devrait permettre une meilleure prise en charge et suivi des patients. Un nouveau bâtiment est aussi prévu pour le stockage des médicaments avec un système informatique pour un meilleur contrôle et éviter tout gaspillage à travers des produits abimés ou expirés.

Dr Vinesh Sewsurn, président de la MHOA : «L’amélioration du service passe aussi par l’éducation des patients»

Construire de nouveaux hôpitaux c'est bien, mais améliorer les infrastructures existantes, c'est mieux. C’est le constat du Dr Vinesh Sewsurn, président de la Medical and Health Officers Association (MHOA).

Pour Dr Sewsurn, en sus de la diversification des services, l'achat de nouveaux équipements et la formation du personnel, l'éducation des patients est aussi importante. C'est dans cette perspective que le service de santé pourra être amélioré à Maurice, dit le médecin. « Il y a de nombreuses reproches de la part des patients concernant des infrastructures délabrées. »

Ajouté à cela, il y a encore beaucoup qui peut être fait pour améliorer l'hygiène dans les divers établissements de santé. « La propreté dans les hôpitaux et les autres centres de santé est importante, car une bonne hygiène permet d'éviter les infections nosocomiales. » Un risque qui est présent particulièrement à l'heure des visites, selon lui. « Il faudrait limiter le nombre de visiteurs par patient et s'en tenir à ce nombre », conseille Dr Sewsurn.  Conscient que c'est une pratique qu'il sera difficile à établir, il prône l'éducation des patients et de la population dans son ensemble afin qu'ils mesurent le risque d'infections qu'ils peuvent contracter ou propager.

Malgré les efforts consentis par le ministère de la Santé concernant l'achat des équipements, Dr Sewsurn affirme que le secteur nécessite encore des appareils pour assurer un service adéquat dans les cas d'urgences. « Le département de réanimation est venu en partie pallier ce problème mais il faut améliorer le service et étendre ses horaires. » Pour l'heure, il n'est opérationnel que de 9 à 16 heures.

L'amélioration du service de santé passe par la sécurité du personnel mais aussi des patients, soutient Dr Sewsurn. « Les abus, verbal et physique, doivent cesser. Personne n'aurait aimé être insulté sur son lieu de travail. » Le président de la MHOA conclut en disant qu'un service efficient de santé dépend de bonnes structures et d'organisation. « Le service de santé est un ensemble et son amélioration passe autant par l'amélioration des infrastructures, l'achat des équipements et la formation du personnel que l'éducation des patients », affirme-t-il. Il recommande aux membres du public de se rendre d’abord dans les centres de santé primaire avant de se présenter à l'hôpital qui est réservé aux urgences et autres soins spécifiques.