Les derniers résultats du Medical Registration Examination, qui permet l’enregistrement des aspirants médecins auprès du Medical Council pour exercer, sont qualifiés de « décevants ». L’heure est à l’analyse et à la réflexion afin de comprendre les causes de ce faible taux de réussite.
Sur les 72 candidats ayant participé au Medical Registration Examination, seulement 21 ont réussi aux épreuves. Ce qui représente un taux de 29 %. Cet examen, qui s’est tenu le 6 septembre 2023, permet l’enregistrement des aspirants médecins afin qu’ils soient autorisés à exercer.
Ce faible taux de réussite figure parmi les plus bas jamais enregistrés par le Medical Council pour l’enregistrement des aspirants médecins. Qu’est-ce qui explique ce fort taux d’échec ? Quelles mesures prendre pour éviter que cela ne se reproduise ?
Plusieurs experts ont été interrogés sur la question. Sans chercher à blâmer quiconque, ils plaident plutôt pour une analyse minutieuse des facteurs ayant pu contribuer à ce taux de réussite peu satisfaisant.
Le Dr Bhooshun Ramtohul, président de la Government Medical Consultant in Charge Association, se demande si le niveau des questions posées n’a pas été relevé, les rendant ainsi plus difficiles à aborder que lors des précédents examens. Le taux de réussite avait été de 46 % pour le premiers batchs des candidats cette année, contre seulement 29 % pour ceux qui ont pris part aux examens en septembre dernier.
Il s’interroge également sur le niveau de préparation des candidats. Étaient-ils suffisamment prêts pour aborder ces examens ? Avec le recul, le Dr Bhooshun Ramtohul ajoute que de tels taux de réussite extrêmement bas ne sont pas fréquents lors de ces examens.
En effet, il faut remonter à 2013 pour trouver un taux de réussite similaire, selon les données fournies par le Medical Council couvrant les dix dernières années. À l’exception du taux de réussite de 33 % enregistré en 2014, ceux des années qui ont suivi ont varié entre 46 % et 100 %.
Le Dr Bhooshun Ramtohul suggère que les aspirants médecins qui font leur internat dans les hôpitaux publics devraient suivre un programme structuré sous la supervision des consultants en charge. Il estime que les internes devraient bénéficier d’une formation plus approfondie, même s’il reconnaît que le temps des spécialistes et des consultants est souvent limité.
Dans son propre département orthopédique à l’hôpital Dr Bruno Cheong à Flacq, il soumet les aspirants médecins à des évaluations régulières pour identifier les plus doués. « Les consultants ne sont pas à blâmer pour ces résultats. Ils préconisent des analyses approfondies pour comprendre les causes de ce taux d’échec », fait remarquer le Dr Ramtohul.
Selon lui, ce serait trop simpliste de rejeter la faute sur le ministère de la Santé, le Medical Council ou les consultants. Il appelle à une réflexion plus profonde pour trouver les meilleures solutions possibles. Il fait ressortir que ces résultats doivent être frustrants pour les étudiants après de nombreuses années d’études.
Il suggère également de déterminer de quels établissements viennent les étudiants afin de s’assurer qu’ils ont été correctement formés. Le Dr Ramtohul estime que le Teaching Hospital de Flacq sera un atout majeur pour la formation des médecins.
Manque de maîtrise
Un ancien membre du Medical Council, qui a requis l’anonymat, estime que les aspirants médecins devraient maîtriser tous les aspects de la médecine avant de participer à ces examens. Il ajoute que les candidats devraient également être interviewés par un panel de spécialistes sur plusieurs aspects de la médecine avant leur examen final. Cela permettra de déterminer s’ils sont aptes à poursuivre leurs études dans cette filière.
Notre intervenant souligne également que les conditions du système de santé en Inde diffèrent de celles de Maurice. L’examen est organisé par le Medical Council en collaboration avec le Mauritius Examinations Syndicate et le National Board of Examination. Les questions sont préparées par l’All India Institute of Medical Science. Selon l’ancien membre du Medical Council, plusieurs propositions ont été faites pour revoir l’examen. Elles n’ont cependant pas été prises en considération.
Le syllabus
Le questionnaire comprenait 150 questions auxquelles les candidats du Medical Registration Examination devaient répondre pour obtenir un minimum de 75 points afin de réussir. Elles portaient sur différents aspects de la médecine, notamment la chirurgie générale, l’anesthésie, l’orthopédie, la radiodiagnostic, la radiothérapie, la pédiatrie, la médecine générale, la tuberculose et les maladies respiratoires, la psychiatrie, la dermatologie et les maladies sexuellement transmissibles, l’ophtalmologie, l’otorhinolaryngologie, l’obstétrique ainsi que la gynécologie.
Manque de préparation
Le Medical Council estime que les candidats qui ont participé au Medical Registration Examination étaient mal préparés. De plus, selon le Conseil de l’Ordre des médecins, sur les 72 candidats, 49 ont participé pour la deuxième fois ou plus à cet examen. Toutes les questions étaient principalement d’ordre clinique. Elles portaient sur différents sujets médicaux, tels que la médecine interne, la pédiatrie, l’orthopédie, l’obstétrique et la gynécologie.
Le Medical Council souligne qu’il n’existe pas de programme spécifique en médecine pour certains pays. Ce qui signifie que les diplômés en médecine peuvent choisir de travailler dans n’importe quel pays. Cependant, ce ne sera pas possible s’ils n’ont été exposés qu’à certains types de pathologies.
« Un médecin bien formé doit toujours être capable de reconnaître et de diagnostiquer une maladie, même si elle est rare », soutient le Medical Council.
Il souligne que le programme de l’examen suit généralement celui de toutes les facultés de médecine dans le monde, de telle manière que toute personne titulaire d’un diplôme de médecine de base devrait être familière avec ce cursus. En d’autres termes, le Conseil de l’Ordre des médecins n’avait jamais eu l’intention d’inclure des matières qui ne sont généralement pas enseignées dans les facultés de médecine.
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