Economie

Salaire minimal, selon la banque mondiale : un instrument peu approprié

usine.jpg Le salaire minimal à Maurice est de Rs 9 000. Ce montant comprend une subvention de l'État.

Une politique de salaire minimal n’est pas l’instrument le plus approprié pour aider des familles à faibles revenus. C’est ce qui ressort d’une récente étude de la Banque mondiale intitulée « Faire face à l'inégalité à travers un marché du travail plus équitable ».

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« Le principal argument en faveur d’un salaire minimal est qu’il aide les pauvres. Cependant, il a souvent des répercussions sur l'emploi. Il y a des gagnants et des perdants. D’ailleurs,  l’objectif de cette politique est souvent mal ciblé, c’est-à-dire qu'il vise les travailleurs touchant un faible salaire au lieu des familles à faibles revenus », soulignent les auteurs de l’étude.
Il est un fait, selon cette étude, que de nombreuses familles modestes ne comptent pas d’employés.

Ainsi, à Maurice, les familles défavorisées sont celles qui comptent le moins de membres ayant une activité professionnelle. En 2012, 73 % de la classe modeste étaient sans emploi ou inactifs sur le plan économique.

« Une politique de salaire minimal  simple et susceptible d'application est nécessaire pour protéger les travailleurs à faibles revenus. Parmi les facteurs clés à prendre en considération dans l’application d’un salaire minimal, est le seuil du minimum,  la complexité du régime des salaires et les contrôles. Quatre variables sont à considérer : la sanction pénale au manquement délibéré et les ressources accordées pour le contrôle ; les caractéristiques individuelles  des inspecteurs du ministère de tutelle ; les caractéristiques de l'entreprise incluant des antécédents ; et les  conditions locales de travail en termes de taux de chômage et de syndicalisation, entre autres », expliquent les auteurs de l'étude.

Selon ces derniers, l’environnement économique et la mise en œuvre d'une politique sociale collaborative pour soutenir une politique de salaire minimal peut affecter le respect, l’application et l’impact d’une telle politique. 

Par ailleurs, l’étude de la Banque mondiale indique que si la diaspora mauricienne était encouragée à revenir au pays, cela pourrait, dans le court terme, réduire les inégalités. « Historiquement, Maurice a été toujours concerné par l'émigration.

Environ 96 000 Mauriciens âgés de plus de 15 ans vivent ailleurs, notamment en Australie, au Canada, en France, en Italie, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni. De plus, un nombre croissant de Mauriciens partent faire des études à l’étranger.

En 2015, ils étaient11 000 à être partis faire des études supérieures. Inciter la diaspora mauricienne à revenir au pays et encourager les entreprises locales à les employer peut aider le problème de main-d'œuvre », ajoutent-ils.

  • LDMG

 

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