Rohan Doorjean, une des deux victimes du drame de Mare-Longue

C’est au printemps de sa vie que Rohan Doorjean est parti. À Camp-Créole, Albion, sa famille est inconsolable. D’une voix tremblant de tristesse, Vinod nous parle de son neveu.

Le temps semble s’être arrêté chez la famille Doorjean, à Camp-Créole, Albion. Rohan était le cadet de deux enfants. Son père, conducteur de chariot élévateur, n’a pas tout de suite été mis au courant du drame quand la nouvelle est tombée jeudi vers 16 heures. « Il était au travail et on ne voulait pas lui donner ce choc. Ce n’est qu’à son retour qu’il a été informé. Il s’est alors précipité à l’hôpital Victoria », raconte Vinod, 58 ans, l’oncle paternel de Rohan. « Mon frère ne cesse de pleurer. Sagrin get sa mama-la ek sa papa-la. Perdre un enfant de 22 ans, c’est une grande souffrance », dit-il.

Rohan est décrit comme un jeune homme qui respirait la joie de vie. « C’était un garçon tranquille, simple et joyeux. Comme on habite dans une cour familiale, il passait la plupart de son temps avec ses cousins. Dès qu’il rentrait du travail, ils se réunissaient et passaient des bons moments ensemble. Né le 25 décembre 2000, Rohan a quatre cousins qui sont nés la même année. Ils avaient l’habitude de fêter leurs anniversaires ensemble », poursuit son oncle.

Jeudi, au moment du drame, Vinod se trouvait à la maison. C’est un ami qui l’a prévenu. Il s’est aussitôt rendu à l’hôpital Victoria, à Candos. « J’ai alerté la mère de Rohan et l’un de mes fils nous a conduits à l’hôpital. Ti enn panik, latet fatige. Mo santi enn stress dan mwa », se souvient-t-il. C’est vers 16h30 que Vinod est arrivé sur place. « Monn bat sa lopital plis ki trwa fwa. Mo res rod mem, mo pa trouv Rohan ditou. Mo trouv zot tou zis li tousel pa trouve. Ce n’est qu’aux alentours de 19h30 que j’ai appris qu’il était mort et je l’ai enfin vu. Ti bien bien dir. »

« Mo garson pa kone si so kouzin inn desede »

Trois cousins de la famille Doorjean ont été victimes de l’accident à Mare-Longue : Rohan, Keshan, 22 ans, et Abhishek, 30 ans. Keshan, le fils de Vinod, est toujours admis à l’unité des grands brûlés de l’hôpital Victoria. Il ne sait pas que Rohan n’est plus là. « Mo garson pa kone si so kouzin inn desede paski se enn sok ki zot inn gagne. Li ankor dan enn leta de sok », explique Vinod. Il indique que Keshan a été brûlé au niveau des pieds et des mains. « Linn bien brile. Kan pe gete kot ena bandaz-la, pe trouve ki linn bien brile. Il arrive à parler mais dès qu’il bouge, il ressent beaucoup de douleur », précise-t-il. Idem pour son neveu Abhishek.