La fermeture des écoles, les nouvelles restrictions et la forte progression des cas de contamination ne sont pas sans conséquence sur l’activité commerciale. Ils sont nombreux les opérateurs à devoir composer avec une baisse de clientèle. Le ‘mood’ n’est pas au beau fixe malgré les festivités qui approchent.
Ils sont engagés dans des secteurs variés, mais ils font face au même problème : une baisse de la clientèle. « Depuis la fermeture des écoles, la clientèle a chuté. La situation est pire qu’à la même époque l’an dernier », déplore Rezah Emamdhully. Le gérant du salon de coiffure Rezah Hairway enregistre 50 % de clients en moins ces jours-ci. « Ce qui a une incidence sur notre chiffre d’affaires. A ce jour, nous ne travaillons que pour payer les employés, le loyer et les factures. La situation est très inquiétante ! », fait-il ressortir.
Raj Parboteeah, directeur de la boulangerie et pâtisserie Chaudlepain, observe lui-aussi une baisse drastique en termes de fréquentation. « Comme les écoles sont fermées, il n’y pas cette obligation d’acheter du pain. Et, par ailleurs, certains se tournent vers les produits alternatifs comme les céréales par exemple, pour ne pas à se déplacer », observe-t-il. Mike Ng, manager du restaurant The City Orient à Port-Louis, est confronté à la même situation « Après une diminution de nos activités depuis un an et demie, le travail avait repris. Nous étions à 80 % du taux de remplissage. Mais, depuis les nouvelles restrictions, les gens ont peur de sortir. La clientèle a chuté de 50 % durant ces 15 derniers jours. Quelque part, c’est un bon signe qui démontre que les gens évitent les lieux publics en vue de se protéger de la pandémie. Mais, d’un autre côté, ce sont les affaires qui en pâtissent », explique l’entrepreneur qui mise sur l’option du « take away », pour compenser en partie cette baisse de clientèle.
Peur de s’agglutiner
Robert Chane, directeur de McDonald’s, est lui aussi inquiet. « Depuis la nouvelle vague, la clientèle a baissé de 30 % dans certains de nos succursales et de 50 % dans nos restaurants où il n’y a pas de « drive-thru ». Le mood n’est pas là. Les gens ne veulent pas sortir et cela se ressent sur les activités », fait-il ressortir. Chez Keg & Marlin, la baisse de la clientèle est de l’ordre de 40 % à 60 %. « Les gens ont peur de sortir. Et le fait qu’ils doivent présenter leur carte vaccinale pour avoir accès au lieu pose aussi problème. Du coup, le pic de clientèle enregistré les vendredis et samedis n’est aujourd’hui plus d’actualité », explique Atish Karoo, Marketing Manager chez Keg & Marlin. « Le variant Delta est un facteur qui explique cette baisse d’affluence. Les gens ont peur de s’agglutiner ! », renchérit-on chez Wing Tai Chong Co Ltd.
Dans les grandes surfaces, la situation diffère quelque peu. Ignace Lam, PDG de Paltoni Retail Ltd (Intermart Grand-Baie et Intermart Beau-Bassin), n’observe pas de réel changement au niveau de la fréquentation. « C’est une bonne chose car il n’y a pas de ‘panic buying’. Les gens achètent comme en temps normal », fait-il ressortir. Ceci dit, il constate une plus grande discipline chez les consommateurs. « Les clients respectent à la lettre toutes les consignes sanitaires », soutient Ignace Lam. Par contre, dans certains supermarchés, les clients sont moins nombreux. Ce n’est pas Uttam Sumaroo, secrétaire général de Masters Express, qui dira le contraire. « Depuis deux semaines, on observe une baisse de 50 % de la clientèle. Les consommateurs sont plus consciencieux et n’achètent que les produits de nécessité. De même, depuis quelque temps, on n’a plus aucun client à partir de 19 heures alors que nous fermons à 20 heures », souligne-t-il.
Quant à Asvin Bokhoree, directeur des supermarchés SaveMart, s’il ne voit aucun changement au niveau de la fréquentation, par contre, sur le plan opérationnel, il se dit affecté. « Nous travaillons avec presque 20 % d’effectifs en moins car ces employés sont en isolement, étant malades eux-mêmes ou pour avoir été en contact avec des personnes testées positives à la Covid-19 », ajoute-t-il.
Pessimisme
Du côté de Wing Tai Chong Co Ltd, on précise que la pandémie n’est qu’un facteur expliquant la baisse de la clientèle. « Les consommateurs sont aussi peu enclins à acheter car leur pouvoir d’achat a pris un sale coup avec la flambée constante des prix en raison du coût du fret. Ils achètent surtout des produits alimentaires. Et c’est le non alimentaire qui en pâtit. Ceci dit, ceux qui ont les moyens achètent actuellement plusieurs produits en marge des festivités qui approchent comme les jouets par exemple », y soutient-on.
La situation va-t-elle s’améliorer ou se détériorer dans les semaines à venir ? « On ne s’attend pas à une grosse affluence comme pour les années précédant la pandémie », soutient-on chez Wing Wing Tai Chong Co Ltd. Quant à Atish Karoo, il est catégorique : la reprise ne sera pas pour cette fin d’année. Pour sa part, Rezah Emamdhully ne cache pas son pessimisme quant à l’évolution de la situation. « Avec le variant qui continue de progresser, les mariages et les fêtes de fin d’année ne seront pas au rendez-vous. Donc, c’est une clientèle en moins », soutient-il. Et Fayyaad Dilhossain, gérant du magasin Teck d’or d’ajouter : « On s’attend à une amélioration que l’an prochain. »
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