Reprise virtuelle des classes : ces défis réels qu’entrevoient les élèves

Le troisième trimestre scolaire 2021-22 démarre le lundi 10 janvier, toujours à distance. À compter du 2 février, seuls les élèves des Grades 9, 9+, 11 et 13 se rendront en classe. Ce trimestre est essentiel puisqu’il prendra fin avec des examens permettant d’accéder aux classes supérieures. 

Mathieu Dacruz, élève du collège du Saint-Esprit : «Il faut évaluer où se situent les élèves»

Pour Mathieu Dacruz, « cette rentrée 2022 s’annonce particulièrement difficile en raison de plusieurs facteurs ». Premièrement, fait remarquer l’élève du collège du Saint-Esprit, « tout comme en 2021, cette rentrée ne symbolise pas le début d’une année scolaire, mais d’un trimestre. Nous nous préparons donc à entamer ce troisième trimestre virtuellement, une situation qui n’est pas la meilleure mais la moins pire ».

Le principal défi à relever, poursuit le collégien, est d’évaluer où se situent les élèves afin de mieux les guider. « C’est un travail que doivent effectuer les enseignants avec l’aide des administrations scolaires. Viennent ensuite les efforts supplémentaires requis pour faciliter l’apprentissage en ligne. »

Aliyah Meeajan, élève du collège Lorette de Curepipe : «On espère retrouver nos salles de classe le plus tôt possible»

« La reprise des classes pourrait être mieux abordée s’il y avait plus d’échanges entre élèves et enseignants. Cela assurerait que l’élève suive la classe. » Propos d’Aliyah Meeajan, élève du collège Lorette de Curepipe. 

Elle suggère que les cours soient préparés sur des plateformes telles que « PowerPoint ». « Ils peuvent être envoyés aux élèves à la fin des classes pour qu’ils puissent s’y référer. »

D’autre part, la collégienne estime que les enseignants ne devraient pas donner trop de devoirs d’un coup. « Cela ne fait que nous stresser et augmenter la fatigue causée par le fait d’être devant nos écrans six heures par jour ! » 

Pour elle, il est important que du temps soit consacré à l’aspect psychique. « Durant ces derniers mois, un grand nombre de jeunes ont connu un ‘burnout’. Ce n’est pas normal. Ce système ne devrait pas porter atteinte à notre santé. » Aliyah Meeajan dit espérer, « comme tous les jeunes, qu’on retrouve le bonheur de nos vraies salles de classe le plus tôt possible ». Elle est d’avis que cela évitera plus de chamboulements au niveau du programme scolaire et du calendrier.

Anais Bhullan, élève du Gaëtan Raynal State College : «Assurer un retour en toute sécurité dans les écoles»

Anais Bhullan avance que « la pandémie a plongé l’humanité dans l’une des pires récessions de son histoire, dont les effets se feront sentir pendant longtemps. L’une des principales conditions à satisfaire est de pouvoir assurer un retour en toute sécurité dans les écoles ». 

Un retour qui doit s’effectuer dans le respect des mesures de distanciation physique et des règles sanitaires, précise l’élève du collège Gaëtan Raynal. Elle concède toutefois que le respect de toutes ces règles peut s’avérer difficile dans certains cas comme des classes trop nombreuses ou des infrastructures qui font défaut. 

Les plans de réouverture devraient prendre en compte les besoins des enfants marginalisés en procédant à l’évaluation des lacunes scolaires et en mettant en place des programmes de remise à niveau, poursuit Anais Bhullan. « Les chefs d’établissements, enseignants, parents et aidants ont tous joué un rôle essentiel dans la crise de la Covid-19 et ont été amenés à assumer des responsabilités nouvelles. Entretenir un dialogue avec eux peut également contribuer à renforcer la résilience du système éducatif pour cette rentrée 2022. »

Conseils pour mieux entamer le troisième trimestre

Ashvin Dwarka, chef du département de français du collège Modern, à Flacq, souligne que ce troisième trimestre est important pour les élèves puisqu’ils prendront part aux examens à partir de mars – avril 2022. L’enseignant leur conseille de mettre les bouchées doubles pour être prêts au moment voulu. 

« Ils doivent, par exemple, travailler les questionnaires d’examens des années précédentes. Ils peuvent consulter les réponses détaillées / ‘mark schemes’ et les rapports des examinateurs qui sont facilement téléchargeables sur internet, ou ils peuvent demander de l’aide à leurs enseignants », dit-il. 

Ashvin Dwarka propose également qu’ils aient des échanges avec leurs enseignants et d’autres apprenants s’ils n’arrivent pas à maîtriser des concepts spécifiques. « YouTube offre une grande panoplie de tutoriels très pointus et précis pour presque toutes les matières. » Qui plus est, forts de leurs expérience et connaissances, les enseignants pourront guider leurs élèves vers l’excellence.

L’enseignant de français met l’accent sur un bon planning afin de maximiser les chances de réussite. « Les élèves doivent s’imposer un emploi du temps détaillé, comprenant des temps de pause pour se ressourcer. Finalement, il faudrait essayer de trouver des moyens pour évacuer le stress, notamment en faisant du sport ou en pratiquant des jeux de société. » 

Aux parents, il demande de s’impliquer dans l’apprentissage de leurs enfants et soutenir les enseignants. Des recherches démontrent que les enfants obtiennent de meilleures notes à l’école lorsque leurs parents participent à leur éducation académique, rappelle-t-il. « Durant cette période de crise sanitaire, le rôle des parents dans l’éducation des enfants devient primordial. La communication reste le maître mot. »

Et le rôle des parents ne s’arrête pas là, maintient Ashvin Dwarka. « Ils doivent aussi offrir un soutien mental, psychosocial et émotionnel à leurs enfants pour que ces derniers ne décrochent pas et ne se sentent pas isolés. »