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Que du bonheur

Geneviève Dardanne, Megha Venketasamy, Rima Hitié, Namita Jagarnath-Hardowar, Nalini Aubeeluck, Charlotte Common, António Ferreira, General Manager de l’hôtel Sofitel Mauritius l’Impérial Resort & Spa, Daniella Bastien, Bipasha Kowlessur et Martine Fong posent pour une photo.
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C’est à l’hôtel Sofitel Mauritius l'Impérial Resort & Spa, à Flic-en-Flac, que huit Mauriciennes se sont réunies autour d’un « me time » sur le thème : « Que du bonheur », le vendredi 15 mars. La rencontre cadrait avec les journées de la Femme et du Bonheur.

Aussi éphémère soit-il le bonheur se cultive et se vit dans l'instant. Chaque personne a une notion différente du bonheur.

Charlotte Common, 69 ans, respire la joie de vivre et croque la vie à pleines dents. Radieuse, c’est à Maurice qu’elle a trouvé son eldorado il y a sept ans. Cette coach de vie et Happiness Designer met aujourd’hui son savoir-faire au service des Mauriciens.

Au premier abord, rien ne laisse deviner que la belle sexagénaire a vécu des moments difficiles durant de nombreuses années. Un calvaire qu’elle a transformé en force. « J’ai été victime d’attouchements sexuels à l’âge de 4 ans. J’ai longtemps été bizutée à l’école à cause de mon teint et de mon poids. J’ai été mariée à un homme pendant trois ans qui n’arrêtait pas de me dire que j’étais grosse. Lorsque je me suis remariée, j’ai été malheureuse pendant 23 ans. J’étais tellement stressée que j’ai commencé à perdre mes cheveux », raconte cette Allemande qui est née à la fin de la Seconde Guerre mondiale. 

Son père qui souhaitait un fils, l’a alors élevée comme tel. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait pas s’habiller et se pomponner comme sa sœur aînée. 

C’est à la mi-cinquantaine qu'elle se met à étudier la théologie dans une université anglaise et obtient son diplôme. « J'ai commencé comme pasteur et j'ai été ordonné. Après cinq ans, j'ai démissionné. Pour moi, l'évangile représente l'évolution de l'humanité à travers la libération. J'étais très déçue par l'église traditionnelle. »

Après sa démission, elle confie avoir eu besoin d’une pause pour récupérer. « Par la suite, durant les cinq premiers mois, j'ai de plus en plus réfléchi sur l'évolution de l'humanité, qui est devenue ma passion », explique-t-elle. C’est d’ailleurs à travers sa vie et celle des autres qu'elle prend conscience du nombre de personnes qui souffrent sur le plan psychologique, souvent en silence.

« J'ai vu tellement de gens survivre, au lieu de vivre. C'est pour cela que j'ai décidé de devenir designer de bonheur », ajoute-t-elle. Elle a trouvé sa voie dans le chaos de sa vie dans un monastère à Londres : « J’ai eu une vision, je me suis vue à Maurice. »

Trois ans plus tard, elle abandonne tout pour s’installer à Maurice. Elle a mis dans sa valise les photos de ses trois fils. Elle est également l’auteure de The Magic Frangipane and the Shy Coconut.


Geneviève Dardanne, Managing Director de Kreola Ltd : «J’ai été heureuse toute ma vie…»

Geneviève Dardanne
Geneviève Dardanne

Pour Genevieve Dardanne, 59 ans, « le bonheur c’est être en harmonie avec soi-même ». Cela fait huit ans qu’elle a fondé Kreola Ltd et elle occupe le poste de Managing Director. Les valeurs, l’amitié, la famille, le partage, le beau temps sont autant d’éléments qui contribuent à la rendre heureuse.

Elle ajoute que l’événement Que du Bonheur lui a permis de se connecter aux femmes de divers horizons. « Chacune de ces femmes a un parcours différent de celles que je rencontre au quotidien. Elles ont beaucoup à partager. Elles sont jeunes et remplies de peps et d’énergie », dit cette mère d’une fille de 20 ans et d’un garçon de 16 ans. 

Cette habitante d’Albion fait comprendre qu’il ne faut pas attendre d’avoir une carrière florissante et que les enfants soient grands pour vivre le bonheur. « J’ai été heureuse toute ma vie surtout pendant que j’étais aux côtés de mon époux, occupé à construire ma carrière, à faire grandir mes enfants et à prendre soin de moi. Je fais de mon mieux pour passer du temps avec la famille. Il suffit d’avoir une bonne organisation. Il faut trouver l’équilibre », conseille-t-elle.

Elle raconte qu’elle voyageait et que son époux s’occupait des enfants. Quand son époux était en déplacement, elle prenait soin des enfants. « Il faut compter sur la communication et une entente dans la famille. De plus, mes enfants sont compréhensifs », confie-t-elle. 

Elle trouve qu’à chaque étape de la vie, le bonheur se vit différemment. « Quand j’avais 15 ans, le bonheur c’était les copines et les sorties. À 25 ans, je voulais voyager et être indépendante. À 30 ans, mon bonheur résidait dans mon envie de fonder une famille et de faire carrière. » Elle a été commerciale chez Beachcomber, Manager chez White Sand Tours et Business Development Manager pour Hilton Maurice et Seychelles avant de fonder Kreola Ltd.


Charlotte Common, Happiness Designer : «I live by design»

Charlotte Common« Le bonheur signifie pour moi la liberté d’évoluer et de mûrir pour devenir la personne pour laquelle j’ai été créée. Nous avons reçu tant de dons, de talents et un but à atteindre. Nous sommes tous des âmes uniques et rayonnantes. Le voyage apporte le bonheur, car lorsque nous brillons, nous illuminons le monde qui nous entoure.

Aujourd’hui je me sens heureuse. Je prends l’entière responsabilité de la qualité de ma vie. « I live by design ». Ce qui me rend heureuse, ce sont mes explorations et mes études continuelles sur l’évolution de l’humanité. Nous, les êtres humains, pouvons faire beaucoup pour que notre monde soit meilleur.

La puissante citation d’Albert Einstein. « Je ne peux pas résoudre un problème avec un esprit qui l’a créé », m’inspire toujours pour regarder la vie sous un angle différent. Ce qui me rend heureuse, c’est de voir quelqu’un faire des choix et des changements qui donnent la vie. J’aime aussi écrire des citations de motivation, qui inspirent ou encouragent les gens à aller de l’avant. »

Bipasha Kowlessur, Head of Brand Activation : «Il suffit d’apprécier la vie pour être heureux» 

Bipasha Kowlessur
Bipasha Kowlessur

« Enfants, nous doutions parfois du vent, jamais de nos ailes... » J’affectionne ces mots d’Anne Brunterc’h. C’est tout moi et je pense que c’est la clef du bonheur : croire d’une façon utopique à notre propre force au point de ne même plus se rendre compte qu’on a déjà surmonté plusieurs obstacles. C’est aussi avoir la sagesse de se dire que finalement, si on ne réussit pas quelque chose, c’est ne pas faute d’avoir essayé. Même si je suis épicurienne, j’aime les choses simples de la vie : un repas préparé avec attention, une balade rando, un coucher du soleil avec des personnes proches, voyager pour aller à la rencontre d’autres cultures... Finalement il suffit d’apprécier la vie pour être heureux... »

Namita Jagarnath-Hardowar, Managing Director d’Institutional Expert Services : «On est le seul responsable de notre bonheur»

L’événement a beaucoup plu à Namita Jagarnath-Hardowar. « C’était un moment de détente et de partage dans un cadre idyllique. L’ambiance était très zen et l’énergie positive en émanait », dit la Managing Director d’Institutional Expert Services. Elle a surtout été captivée par l’histoire et le parcours de Charlotte Common. « Son vécu fait réfléchir : on est le seul responsable de notre bonheur », dit-elle. Cette mère de deux enfants conseille de s’arrêter et de prendre conscience de certaines choses de la vie. 

Namita Jagarnath-Hardowar
Namita Jagarnath-Hardowar

« Dans mon cas, le bonheur, c’est un état d’âme. C’est être bien dans sa peau et avoir un regard positif sur la vie. C’est d’être heureux pendant qu’on assume les différents rôles qu’on est appelé à jouer tous les jours. »

Elle indique que sa famille contribue à son bonheur. Le bien-être physique, moral et spirituel joue aussi un rôle important. « Le bonheur, c’est être en contact permanent avec la nature et avoir la possibilité de contribuer à rendre le monde meilleur. »

Elle pense que les femmes doivent pouvoir être heureuses tout au long de leur vie. « Certes, à certaines étapes de notre vie, on peut faire face à différents challenges. Concilier la vie familiale et professionnelle tout en étant heureuse peut paraître impossible. Mais, il est essentiel qu’on arrive à trouver un peu de temps pour soi - le fameux me time pour s’occuper de soi-même, savourer le bonheur et être heureuse. » 

Megha Venketasamy, coach de vie et Women Circle Facilitator : «Je m’apprends à ne pas attacher mon bonheur à des choses»

Megha Venketasamy
Megha Venketasamy

Elle se sent privilégier d’avoir été invitée à Que du Bonheur. Être entourée des femmes et accompagnée les femmes fait partie de son métier. « Lors de l’événement, j’ai eu le sentiment que la vie m’a fait un cadeau, déjà d’avoir rencontré Charlotte Common, mais aussi d’autres femmes. Entendre les histoires qui se ressemblent, les non-dits, ce besoin d’être vu et entendu sont des besoins de toutes les personnes. Cet événement ne fait que renforcer ce message : les femmes ont un réel besoin de se reconnecter entre femmes. Une fois les masques tombés, beaucoup de choses sont possibles. » 

Les petites choses de la vie contribuent à son bonheur : pouvoir respirer, se reposer, marcher, manger et lire. « Mon cheminement interne est mon focus et tous les éléments de ce cheminement contribuent à mon bonheur. Mon bonheur est épuré, j’ai besoin de peu et de presque de rien pour être heureuse. Donc, je m’apprends à ne pas attacher mon bonheur à des choses, car rien ne dure. » 

« Ma définition du bonheur n’exclut pas la tristesse et encore moins le mal-être, tout y est et tout contribue à mon bonheur. Donc mon bonheur est présent dans ces instants quand je fais entièrement confiance à la vie, même si l’inconnu est présent. Mon bonheur m’apprend la confiance de soi et de la vie. Vivre l’instant et se poser. Rien que de partager mes sentiments avec vous, m’apporte une bouffée de bonheur », fait-elle ressortir. 

Pour elle, lier le bonheur des femmes aux enfants est péjoratif, voire phallocratique. « Avec ou sans enfant, une femme peut être heureuse, il suffit de faire des choix consciemment, chose que bon nombre de femmes ne font pas et choisissent de subir les pressions de la société. Et malheureusement, la pression sur l’émancipation féminine freine le désir et le besoin de beaucoup de femmes à s’engager et à avoir des enfants. Bon nombre de femmes feront un choix en cours de route : freiner le “career growth” pour enfanter ou rester focaliser sur leur carrière et reporter la conception. » 

« Mais aussi comprendre que le système n’apporte pas l’encadrement adéquat pour accompagner les femmes dans leurs rôles en tant que mère, épouse et employée. Cette triple charge voire plus, fait que de plus en plus de femmes choisissent de se focaliser sur leur carrière et les enfants viennent plus tard », estime-t-elle. 

Daniella Bastien, Happiness Manager : «Le bonheur est un état»

Daniella Bastien
Daniella Bastien

« Ma définition du bonheur : me réveiller et pouvoir respirer un nouveau jour. Le bonheur est un état. Je suis heureuse de la vie que je mène, avec ses joies et aussi ses peines. Mes moments d’intense bonheur : me promener dans les gorges avec ma fille, écouter le bruit du vent dans les arbres, marcher pieds nus dans l’herbe, manger un repas cuisiné par ma mère. Et enfin, quand j’ai la ravanne entre mes mains, j’y dépose toute ma sensibilité. »


La recette du bonheur

Bonheur

Respect de soi

Le respect de soi est un élément essentiel d’une vie heureuse et réussie. Il est essentiel de s’aimer, de se nourrir, d’être son meilleur ami, partenaire ou parent, d’avancer et de devenir la personne que l’on aspire à être. 

« Nous sommes tous des êtres spirituels dans un corps humain. Vivre une vie heureuse signifie que nous nous respectons et que nous nous aimons nous-mêmes. Dans le passé, on nous avait appris à ne pas parler et à ne pas penser à nous-mêmes. » La coach de vie recommande ainsi d’accepter de se libérer des idées reçues transmises au fil des générations, « Ces idées n’appartiennent pas à 2019. »

Relations intimes de qualité

Nombreux sont ceux qui souffrent dans leur couple. « Nous devons nous rappeler que lorsqu’on est malheureux dans notre vie et que les problèmes ne sont pas résolus, les enfants souffrent. Pire encore, on leur apprend à être malheureux dans leurs relations intimes futures, car ils copient leurs parents. » Pour trouver le bonheur, il est utile de faire face à la vérité et de faire des choix vitaux en conséquence.

Image corporelle saine

La souffrance se doit d’être transformée en beauté. « J’ai entendu d’innombrables histoires tristes d’enfants et d’adolescents qui ont été victimes d’intimidation parce qu’ils étaient différents. Les messages négatifs qu’ils ont reçus restent comme une graine plantée dans l’esprit d’un enfant innocent. »

Selon elle, trop souvent, les gens détestent leur corps, parfois toute leur vie. « Pourquoi ? La souffrance survient lorsque nous nous comparons aux autres. Tout comme les étoiles dans le ciel, nous pouvons briller, peu importe notre apparence. »

 

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