Une puéricultrice agaléenne a travaillé pendant quatre ans dans l’école maternelle de l’île en étant rémunérée comme simple general worker. L’OIDC lui a également refusé de participer à une formation que le MIE va bientôt dispenser à Agalega dans le domaine de la petite enfance parce qu’elle n’est pas officiellement puéricultrice.
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Est-il normal qu’un Agaléen doive se contenter du simple poste de general worker ? C’est la question qui revient dans la communauté agaléenne où le ras-le-bol vis-à-vis de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) se fait de plus en plus ressentir.
Le dernier incident en date : une Agaléenne qui a travaillé quatre ans dans l’école maternelle de l’île mais qui a été rémunérée comme general worker. Cette même Agaléenne affirme s’être vu refuser, en raison de son grade, le droit de recevoir une formation destinée aux puéricultrices qui sera dispensée par le Mauritius Institute of Education (MIE) cette année.
La principale concernée a raconté son histoire au Défi Quotidien sous condition que son identité ne soit pas dévoilée pour limiter les risques de représailles. Elle explique avoir travaillé dans l’école maternelle de l’île de 2012 à 2016. « En 2013, l’OIDC m’a employée officiellement, mais comme “general worker », explique-t-elle, j’ai demandé pourquoi je n’étais pas employée comme puéricultrice et on m’a fait savoir que c’était temporaire. »
«mo travay dan bwa»
Sauf que cette situation temporaire perdurera. En 2016, l’OIDC lui fait savoir qu’en fait elle ne pouvait plus occuper ces fonctions car elle n’avait été recrutée que pour remplacer la titulaire qui souhaitait récupérer le poste. « Je ne savais pas du tout que c’était le cas, explique-t-elle ; le pire, c’est que j’ai un certificat et que la personne que je remplaçais n’avait même pas de CPE. » Le certificat en question a été obtenu à Maurice, à l’école Bethléem, juste avant qu’elle ne soit employée à Agalega.
Durant ses quatre ans à l’école maternelle sur Agalega, elle touchera le salaire de general worker, soit Rs 7 000, au lieu des Rs 9 000, d’une puéricultrice. Elle attend toujours que l’OIDC lui paye la différence. « Aster, mo travay dan bwa… », explique notre interlocutrice. Il faut comprendre par là qu’elle s’occupe de la cueillette de noix de cocos.
Mais sa colère envers l’OIDC s’est davantage accentuée ces dernières semaines. La puéricultrice est à Maurice, attendant que son époux convalescent récupère pour rentrer à Agalega. Elle apprend que le MIE se rend à Agalega ce dimanche pour démarrer des consultations afin de former des Agaléens pour enseigner dans les écoles maternelles.
Elle demande à l’OIDC de l’inscrire sur la liste des participants à la future formation. « Ils m’ont dit que je devais être à Agalega pendant les consultations la semaine prochaine, explique-t-elle, ça n’a pas de sens vu que la formation ne démarre pas maintenant.» Quand elle insiste, on finira par lui dire qu’un general worker ne pouvait suivre ce cours.
refus verbaux
Om Varma, directeur du MIE, confirme que le cours est ouvert à toutes les personnes qui ont travaillé dans le secteur. « Les personnes concernées doivent simplement donner une attestation sur leur expérience passée, explique-t-il, pour nous, il n’y a aucun problème. » Il explique que le but principal de cette première visite à Agalega est de faire une évaluation des besoins en termes de formation dans le domaine de la petite enfance, même si des sessions de première formation seront dispensées.
Au niveau de l’OIDC, c’est Nalini Naeck qui a répondu à nos sollicitations à ce sujet : « La formation est à Agalega et elle se trouve à Maurice, comment aurions-nous pu l’empêcher ? C’est le MIE qui va décider. » Sur notre insistance, elle finira par demander une preuve écrite que l’OIDC ait empêché la puéricultrice agaléenne de participer à la formation. Cette dernière explique que les refus étaient verbaux.
Laval Soopramanien, porte-parole de la communauté agaléenne, confirme toutefois être au courant de la situation : « J’ai entendu cela il y a assez longtemps. Pour l’avenir des Agaléens, il faudrait s’asseoir et trouver un consensus. Nous voulons que les Agaléens soient partie prenante du développement. »
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