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PTr-MMM-PMSD versus le MSM dans les villes : quels rapports de force ?

Lors des prochaines élections municipales, le Parti travailliste (PTr), le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) et Mouvement militant mauricien (MMM) tentera de ravir les mairies à la majorité gouvernementale. 

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Vingt élus de l’opposition sont issus des villes, tandis que le gouvernement en compte huit dans les régions urbaines. 

La force du Parti travailliste (PTr), du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) et du Mouvement militant mauricien (MMM) dans les régions urbaines lors des élections générales de 2019 a été un élément clef pour précipiter une alliance, en vue des prochaines élections municipales. 

« Nous connaissons la force de l’opposition dans les villes et il sera important de la consolider, lors des prochaines élections municipales. C’est la raison pour laquelle un accord a été conclu. C’est pour démarrer au plus vite notre travail sur le terrain », explique un dirigeant du PMSD. 

C’est à Port-Louis que le PTr, le MMM et le PMSD ont brassé large, lors des dernières élections générales. Le PTr, le PMSD et le MMM ont fait élire neuf candidats dans les circonscriptions de Port-Louis, alors que le gouvernement a dû se contenter de cinq élus. Ce rapport de force a cependant connu un léger bouleversement avec le départ de Salim Abbas Mamode, élu de la circonscription n° 3 (Port-Louis Maritime/Port-Louis Est). Il a quitté le PMSD pour rejoindre le MSM. 

Le PTr, le PMSD et le MMM ont également réalisé de bonnes performances au n° 15 (La-Caverne/Phoenix). Un candidat du PTr et un du PMSD ont été élus. Le rapport de force a également connu un léger bouleversement au n° 16 (Vacoas/Floréal) en faveur de l’opposition avec la démission de Nando Bodha du MSM. Le gouvernement peut actuellement uniquement compter sur Ashely Ittoo dans cette circonscription. La circonscription n° 17 (Curepipe/Midlands) est à ce jour la seule circonscription urbaine où le gouvernement peut se targuer d’avoir une certaine force avec ses deux élus : Steven Obeegadoo et Kenny Dhunnoo. Concernant le n° 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes), n° 19 (Stanley/Rose Hill) et n° 20 (Beau-Bassin/Petite-Rivière), l’opposition a fait élire sept candidats et le gouvernement trois.

La concrétisation de cette accord est ainsi considérée comme un « développement très important », par l’observateur politique, Lindsay Rivière. Il voit en cet accord PTr-PMSD-MMM une « opposition parlementaire plus percutante et qui se donne les chances de constituer une alternative crédible au gouvernement ». 

Il lance même un appel à ces trois formations politiques pour qu’elles aillent plus loin. « Un accord uniquement pour les municipales est un peu limitatif. Les trois partis ont tort de ne pas déjà formaliser une alliance dans la perspective des élections générales. Ils devraient pousser la réflexion », estime-t-il. 

Ram Seegobin, du parti Lalit, voit les choses différemment. Pour lui, la performance de l’opposition dans les régions urbaines, lors des élections générales de 2019, n’est pas une garantie de succès. Car le point le plus important est de développer et de présenter un programme auquel les citadins pourront adhérer.

« Si elle ne parvient pas à fédérer les électeurs à un programme, l’impact de cet accord sera très faible », avance-t-il. Il est également d’avis que la performance de l’opposition dans les villes, lors des dernières élections générales, n’aura aucune incidence lors des prochaines élections municipales. « Les citadins préfèrent en général opter pour un candidat de proximité qui aura à cœur de développer sa région », soutient-il.

Élections municipales de 2012

Le Mouvement socialiste militant (MSM) et le Mouvement militant mauricien (MMM) avaient enregistré une victoire contre l’alliance Parti travailliste (PTr) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), lors des élections municipales de 2012. Ils avaient recueilli 241 964 voix contre 213 022 pour le PTr/PMSD. 

Ils avaient obtenu la majorité à Quatre-Bornes, Rose Hill et Port-Louis, alors que le PTr et le PMSD avaient obtenu le contrôle de Vacoas. À Curepipe, en revanche, les deux alliances avaient fait élire sept candidats chacune. Le Mouvement mauricien social-démocrate d’Éric Guimbeau avait fait élire un seul candidat et avait accepté le soutien de l’alliance gouvernementale.

Élections municipales de 2015

Fort de son succès lors des élections générales de 2014, l’Alliance Lepep avait remporté les 120 sièges des cinq mairies, lors des élections municipales de 2015. Du côté de l’opposition parlementaire, seul le MMM avait pris part à ces élections municipales.

Réactions des partis extraparlementaires

devDev Sunnasy : « Le passé veut sauver le futur ! »

« Je suis surpris. Car alors que la population cherche un renouveau et un changement de notre système, je constate que le passé veut, en quelque sorte, sauver le futur ! La population aura donc un choix à faire entre ce passé-là et l’avenir représenté par Linion Pep Morisien (LPM). Nous sommes pour l’autonomie des collectivités locales. Les prochaines municipales représentent une bonne plateforme pour le LPM, né il y a cinq mois à peine, pour affronter l’alliance du passé. »


bruneauxBruneau Laurette : « La marche du 3 septembre est un attrape-nigaud »

« Est-ce que la population va adhérer à cette alliance ? C’est une autre histoire. Je pense que les autres partis vont désormais aussi se mettre en avant. Cela dit, on pourrait être surpris de la tournure des évènements. Avec une pétition électorale en cours dans la circonscription du Premier ministre, au numéro 8, il se pourrait qu’on aille directement aux élections générales. En ce qui concerne la marche du 3 septembre, annoncée par Arvin Boolell, je considère que c’est un attrape-nigaud pour lancer la campagne de cette alliance. Je ne compte pas y participer.


ashokAshok Subron : « ReA n’est pas intéressé par des dynamiques électoralistes »

Des membres de Rezistans ek Alternativ (ReA) se rencontreront prochainement. Nous allons prendre connaissance des dernières turbulences politiques et nous communiquerons par la suite. Nous ne sommes pas intéressés par des dynamiques électoralistes. Au niveau de ReA, nous sommes plutôt dans une dynamique en faveur de changements structurels et systémiques. D’ailleurs, samedi dernier, ReA a formulé une série de propositions en ce sens. »  


 

Business as usual pour le MSM

Malgré le fait que le PTr, le MMM et le PMSD se soient unis afin de briquer les élections municipales, c’est du ‘business as usual’ pour le Mouvement socialiste militant (MSM). Dans le camp gouvernemental, on souligne que le maître mot du Premier ministre Pravind Jugnauth est respecté, notamment de rester concentré sur le travail. « Au sein du MSM, on ne prend pas en considération ce que l’opposition fait. D’ailleurs, elle n’a aucun principe », indique-t-on au bureau du Premier ministre. Ainsi, le mot d’ordre, c’est de continuer le travail sur le terrain et c’est ce que les députés sont en train de faire. « Le peuple pourra nous juger dans deux ans », fait-on savoir.

 

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