Le protocole de traitement des patients contre la Covid-19 doit être revu en urgence. Tel est le constat du Dr Keyvoobalan Pauvaday, directeur général des services de santé jusqu’en 2016. Cela en fonction des avancées médicales récentes. Il plaide aussi pour une analyse de l’efficacité des différents vaccins utilisés ici.
«Les autorités doivent revoir leur protocole de traitement et faire une étude sur l’efficacité des différents vaccins utilisés », plaide le Dr Keyvoobalan Pauvaday. Il semble que ce n’est que maintenant que le Ronapreve a été approuvé pour être utilisé à Maurice, ainsi que le Fabiflu (Favipiravir). Il va falloir se le procurer, selon lui. Ce médicament est disponible dans beaucoup de pays, depuis août 2021, pour soigner les patients atteints de la Covid-19, dit-il. La disponibilité de ce médicament aurait permis de sauver des vies, selon lui. Une récente publication indique que le Fabliflu ne montre pas d’effets bénéfiques significatifs concernant le risque de mortalité, selon l’étude effectuée chez des patients avec des symptômes légers à modérés de la Covid-19.
Ajouté à cela, il y a deux autres médicaments qui vont être mis sur le marché. L’un a déjà été approuvé par le Royaume Uni. Il s’agit du Molnupiravir. L’autre, c’est le Paxlovid, qui attend d’être approuvé par les autorités régulatrices aux États-Unis. Il s’agit là de comprimés et non pas d’injections, qui peuvent probablement être utilisés même à domicile. Ces nouvelles molécules peuvent réduire le risque de mortalité, l’une par 60-70 % et l’autre jusqu’à 80 %. Selon lui, de nombreux pays ont commencé à placer leurs commandes pour ces médicaments.
L’ancien directeur général des services de santé est d’avis que, si Maurice tarde à placer ses commandes, on n’aura pas ces nouveaux médicaments de sitôt. « Si le Ronapreve était disponible, il y aurait peut-être moins de décès à Maurice. En Inde, au Japon, en France et au Royaume Uni, ce médicament est déjà utilisé pour les patients à risque », affirme l’intervenant. Une fois que ces médicaments seront disponibles, il faudra avoir un protocole très transparent concernant leur utilisation. Pour lui, il ne faudrait pas que les ordres pour leur utilisation viennent « d’en-haut ».
Le Dr K. Pauvaday souhaite qu’on analyse en profondeur les données sur les patients vaccinés qui sont décédés de la Covid-19 pour avoir une idée de l’efficacité des différents vaccins utilisés à Maurice et, en particulier, le Sinopharm. Cela, car il y a une perception dans la population que ce vaccin est moins efficace. « Cette analyse aurait aidé à prendre une décision plus scientifique concernant la booster dose », dit-il.
Pour un petit pays comme Maurice, deux types de vaccin auraient suffi : Pfizer et AstraZeneca, dit-il. Un meilleur choix de vaccin aurait possiblement aussi sauvé des vies. « Il faut mettre de côté la géopolitique ou autres considérations, quand la santé de la population est concernée », estime le Dr K Pauvaday.
Médicaments : Pfizer annonce une efficacité à 89 % pour Paxlovid
L’instance régulatrice des médicaments du Royaume Uni a approuvé, en août dernier, l’utilisation du Ronapreve, développé par Regeneron Pharmaceuticals. Ce médicament a été utilisé pour la première fois par l’ancien Président des États-Unis, Donald Trump, en octobre 2020, alors qu’il avait été infecté par la Covid-19. Le produit est approuvé dans une vingtaine de pays, dont le Japon et l’Inde.
Le Molnupiravir a, lui, été approuvé, il y a quelques jours. Il est destiné aux patients vulnérables et qui viennent d’être infectés par le virus. Selon les études, ce médicament peut réduire de moitié l’hospitalisation et la mortalité.
Le laboratoire américain Pfizer vient d’annoncer que son médicament antiviral Paxlovid est efficace à 89 % chez les personnes à haut risque lors d’une infection à la Covid-19 et peut sauver des vies, selon le président et Chief Executive de la compagnie, Albert Bourla. Des études sont encore en cours pour ce produit.
Ronapreve en deux mots
Le traitement Ronapreve a été développé par la biotech américaine Regeneron, en partenariat avec le laboratoire Roche, pour prévenir les contaminations et réduire la probabilité d’être admis à l’hôpital. Administré par perfusion ou injection, il empêche ainsi la pénétration du virus dans les cellules.
Le Ronapreve utilise des anticorps artificiels pour prévenir et combattre le coronavirus. Il associe deux anticorps monoclonaux (casirivimab et imdevimab), dirigés spécifiquement contre la protéine S (spike ou spicule) du Sars-CoV-2. Ils agissent en empêchant la pénétration du virus dans les cellules, luttant ainsi contre sa réplication.
Source : la.Depeche.fr
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