Propos jugés discriminatoires dans un cours universitaire : «C’est fait avec l’intention de me nuire», déplore Davina Ittoo

Les initiales de Davina Ittoo ont circulé sur les réseaux sociaux durant le week-end, à la suite de publications affirmant qu’elle aurait tenu des propos jugés discriminatoires envers des étudiants d’une appartenance ethnique particulière. Un extrait audio de son cours a été partagé, suscitant de vifs commentaires, notamment sur le fait que certains étudiants auraient obtenu la note « U » (Ungraded) sans comprendre la raison.

Face à cette polémique, Dr Davina Ittoo, chargée de cours à l’Open University of Mauritius et également écrivaine primée, donne sa version des faits. « J’ai eu un choc en prenant connaissance de ces publications et des commentaires qui les accompagnaient. Mais à ce jour, personne n’est venu déposer une plainte formelle », affirme-t-elle.

Selon elle, ses cours sont enregistrés afin de convenir aux étudiants à temps partiel. Et certains sont des professionnels. Ces enregistrements, précise-t-elle, sont accessibles uniquement aux étudiants inscrits et au département concerné. « Un montage a été fait et a mis en avant uniquement certains passages de mes échanges interactifs avec les étudiants. Nous analysons souvent des extraits de l’histoire postcoloniale de Maurice, la condition des femmes, entre autres. Mais sortir des phrases de leur contexte donne l’impression que je suis raciste. C’est fait avec l’intention de me nuire », avance-t-elle.

Dr Davina Ittoo compte dix ans d’expérience dans l’enseignement. « Ce n’est pas la première fois que mes étudiants sont poussés à faire certaines choses. Un collègue me harcèle et j’en ai déjà fait part à la direction », confie-t-elle. 

Sur la question des notes, elle rappelle que les copies sont corrigées puis revérifiées par un modérateur afin d’éviter tout « undermarking » ou « overmarking ». « Pour les étudiants de troisième année, il y a même une deuxième modération. Ceux qui souhaitent des explications sur leurs résultats savent que ma porte leur est toujours ouverte », précise-t-elle.

Davina Ittoo dit vivre un traumatisme. « Mais je dois me battre. Mon père était receveur de bus, ma mère femme au foyer. J’ai eu la chance d’étudier en France, mais j’ai fait le choix de revenir pour servir mon pays. Aujourd’hui, je ressens une profonde blessure. C’est une cicatrice qui va rester et je dois travailler sur moi pour surmonter ce choc », dit-elle.