Le projet d’extension verticale du centre d’enfouissement de Mare-Chicose suscite de plus en plus d’inquiétudes. Il ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement, avec des préoccupations déjà exprimées par nul autre que le leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo.
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Le ministère de l’Environnement se prépare à attribuer un contrat de plus de Rs 3 milliards à Sotravic Ltée ou à Serveng Ltd pour l’extension verticale du centre d’enfouissement de Mare-Chicose. Cependant, cette décision suscite des préoccupations environnementales. Au sein du gouvernement, un tel projet est loin de faire l’unanimité.
Des voix dans les rangs de la majorité se sont élevées contre cette méthode en raison de ses implications écologiques potentielles, évoquant des répercussions sérieuses sur l’environnement. En sus des inquiétudes exprimées par des écologistes, certains responsables au sein du gouvernement ont fait part de leurs réserves lors de certains forums. Comme cela a été le cas le 18 avril 2023, lors de l’intervention d’Ivan Collendavelloo, leader du Muvman Liberater (ML), sur le Waste Management and Resource Recovery Bill, où il a affirmé : « On va faire de Mare-Chicose un gratte-ciel de déchets. On l’étendra verticalement. Or, nous aurions pu l’utiliser pour produire de l’énergie. C’est le premier gros problème de Mare-Chicose. »
Le leader du ML maintient-il ses préoccupations initiales ? Nos efforts pour le contacter afin de recueillir son avis sur la question n’ont pas abouti. La saturation à long terme du site de Mare-Chicose, une problématique que le gouvernement n’a pas pleinement abordée depuis plusieurs années, est perçue comme une inquiétude substantielle par certains au sein de la majorité. Ces derniers jugent que l’expansion verticale du site ne constitue pas la réponse adéquate, craignant qu’elle n’entraîne éventuellement le pays vers une catastrophe écologique sans précédent, selon des sources au sein du gouvernement.
D’après l’environnementaliste Vassen Kauppaymuthoo, Mare-Chicose est déjà une catastrophe environnementale en soi, avec un mélange de tous les types de déchets.
« Les déchets toxiques pénètrent le sol. Il existe déjà des preuves de contamination des nappes phréatiques. À chaque pluie, la rivière est affectée. Sur une étendue de 500 mètres, des mouches rendent la vie là-bas très difficile. La gestion des déchets n’a pas été une priorité depuis de nombreuses années et le site est déjà saturé », a-t-il expliqué.
Il fait aussi ressortir que le projet de verticalisation de Mare-Chicose est considéré comme une solution temporaire qui risque d’aggraver davantage la situation. « Une approche basée sur l’économie circulaire pourrait être la solution, mais jusqu’à présent, aucun effort concret n’a été entrepris. Des initiatives, telles que le projet zéro déchet, la gestion des déchets compostables à Mare-Chicose, et l’élimination des batteries sur le site, doivent être envisagées pour faire face à cette problématique », dit-il.
Il met aussi en avant le fait que l’accumulation de déchets dans une zone déjà polluée augmente le risque de toxicité du site, sans offrir de solutions à long terme.
« La verticalisation de Mare-Chicose ne contribuera pas à réduire le risque d’incendie. En accumulant des déchets, on génère du méthane par fermentation, augmentant ainsi la présence de ce gaz inflammable. Lorsque la température augmente, cela devient un problème majeur avec la formation de nuages toxiques. Les conséquences se répercuteront sur les villes, représentant un danger toxique », appréhende-t-il.
Selon l’ancien député Sunil Dowarkasing, ancien collaborateur de Greenpeace, l’expansion verticale du centre d’enfouissement de Mare-Chicose représente une solution alternative, vu l’absence de mesures concrètes pour résoudre le problème des déchets :
« C’est la seule option viable, car trouver un second site d’enfouissement pose un défi majeur. L’extension de la durée de vie du site actuel est donc une possibilité. »
Cependant, il souligne que la stabilité du sol est cruciale en raison de la charge supplémentaire. Raison pour laquelle il insiste sur l’importance de déterminer si le terrain peut continuer à supporter cela. De plus, bien que la stabilité soit déjà menacée, des mesures de précaution renforcées contre les incendies sont nécessaires.
En résumé, selon l’ancien député, en l’absence d’une politique concrète en faveur de l’économie circulaire, il semble nécessaire de se tourner vers le projet d’expansion, car la concrétisation d’une économie circulaire pourrait demander jusqu’à 10 ans.
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