«Nous n’agissons pas dans l’indécence et ce n’est pas dans nos habitudes de paniquer », a déclaré sir Anerood Jugnauth (SAJ) mercredi. Il répondait à la Private Notice Question (PNQ) axée sur l’éventuelle mise sur pied de la Prosecution Commission. Paul Bérenger a voulu savoir pourquoi un tel empressement pour amender l’article 72 de la Constitution en cette fin d’année. Le Premier ministre a été catégorique, laissant entendre que le gouvernement viendrait de l’avant avec ces changements le plus tôt possible.
Publicité
Le leader du MMM avait, en fait, demandé au Premier ministre « s’il n’aurait pas été plus décent d’abord d’attendre que la Cour suprême statue sur une demande d’appel du Directeur des poursuites publiques (DPP) dans une affaire le concernant ». Ce à quoi le chef du gouvernement a répondu : « Cela n’a rien à voir avec ces changements annoncés. Nous n’agissons pas dans l’indécence. »
D’entrée de jeu, le Premier ministre a fait l’historique de cette réforme proposée à l’article 72 de la Constitution qui concerne le rôle et les pouvoirs conférés au DPP. « Ces propositions datent de 2003. Après la décision prise par le DPP de l’époque dans l’affaire opposant l’État à Cehl Fakeemeeah, le DPP n’avait pas donné suite. »
Aucune influence
SAJ a poursuivi en confrontant Paul Bérenger aux déclarations que ce dernier avait faites dans la presse du temps où il était Premier ministre dans un cas spécifique. « Il y a unanimité au gouvernement et à la Présidence pour revoir les pouvoirs du DPP, Maurice étant le seul pays au monde où le DPP détient le pouvoir absolu », a cité SAJ.
« Le leader de l’opposition lui-même avait admis qu’il était nécessaire de revoir les pouvoirs du DPP », a ajouté le Premier ministre. « C’est chose du passé », a rétorqué Paul Bérenger, soulignant que « si la police n’a pas fait son travail correctement, il n’est pas question de s’en prendre au DPP ».
SAJ a alors avancé qu’il ne sait pas ce que la police a fait et que « nous discutons d’un cas spécifique ». Paul Bérenger est revenu à la charge avec un autre argument : « Le gouvernement n’a pas de mandat pour amender l’article 72 de la Constitution. Cela ne figure pas à l’agenda du manifeste électoral. » Le chef du gouvernement lui a dit qu’il n’était pas d’accord sur ce point.
À d’autres questions d’Alan Ganoo et de Reza Uteem, SAJ a, à chaque fois, martelé qu’il faudra attendre que le projet de loi soit à l’Assemblée nationale pour en savoir plus. Mais il a aussi laissé entendre que « l’Exécutif n’aura aucune influence sur la Prosecution Commission ».
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !