Débat

Prisons : grogne autour de la restructuration

L’exercice de restructuration annoncé par le commissaire des prisons Vinod Appadoo, est pour bientôt. Une correspondance adressée aux responsables (prisons, au Correctional Youth Centre, et aux départements Travaux), circule depuis lundi matin.

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Le document aborde 16 points sur le redéploiement du personnel de la Prison Security Squad (PSS). Les mesures entreront en vigueur le 1er juin.

Selon le document, une des raisons principales du redéploiement de cette unité spécialisée est le montant des Bank Allowances mensuelles déboursées annuellement pour le salaire des officiers par l’État.

De 2015 à 2016, l’État avait budgété une somme de Rs 28 millions. Le montant des Bank Allowances avait presque doublé pour 2016 à 2017, atteignant Rs 48 millions. Une raison justifiant le redéploiement du personnel est la « frustration » qui s’est installée chez les officiers de la PSS et ceux de la General Duties. À ce jour, le département pénitencier comprend un millier d’officiers répartis dans les neuf prisons, et autres institutions réformatrices du pays.

Restructuration

Le nombre d’officiers de la PSS (qui avoisine les 150) « sera réduit et certains éléments seront redéployés à l’unité dite General Duties ». Dorénavant, chaque prison sera dotée de sa propre PSS. Dans le passé, les éléments de cette unité opéraient dans toutes les prisons sur une base rotative.

Les éléments de la PSS seront également sous la responsabilité d’un haut gradé qui sera posté dans chaque prison. La cinquantaine d’éléments de la Correctional and Emergency Response Team (CERT), une autre unité spécialisée créée par l’ancien commissaire des prisons, Jean Bruneau, épaulera les éléments de la PSS. Ils opéreront dans les centres pénitenciers, comme la Prison centrale, l’Eastern High Security Prison de Melrose, la New Wing Prison, la GRNW Remand Prison et Petit-Verger Prison.

Hanson Mungrah, le secrétaire général de la Prisons Officers’ Association (POA), est d’avis que la restructuration de la Prison Security Squad est « catastrophique ». « C’est une décision prise au pied levé et que la CERT va échouer dans sa tâche vu le manque d’effectif pour assurer la sécurité des prisons ». Et d’ajouter : « Les Standing Orders de la prison sont clairs en ce qui concerne des responsabilités d’un officier de la PSS.

Cette unité a été créée pour assumer des tâches particulières (intervenir lors des fouilles et mutineries, maintenir de l’ordre lors des bagarres entre détenus et escorter des prisonniers en Cour ou à l’hôpital. Mais comment est-ce qu’une unité composée d’une cinquantaine d’éléments de la CERT pourrait assumer ces tâches ? » se demande le secrétaire général de la POA. il compte loger une injonction en Cour dans le courant de la semaine, car ce redéploiement est contraire aux Standing Orders de la prison.

La prison réagit

Au niveau de l’administration pénitentiaire, les avis sont partagés sur le redéploiement des éléments de la Prison Security Squad. « Le rôle d’un officier de la prison est à l’intérieur de l’institution, et non à l’extérieur sur une tour de contrôle comme c’est le cas actuellement. De plus, le redéploiement des officiers de la PSS diminuera les dépenses de la prison », lâche un haut gradé. Un Welfare Officer, qui a été sollicité par téléphone, livre une autre version. « Les éléments de la Prison Security Squad jouent un rôle important à la prison. Ce sont des hommes surentraînés qui interviennent en cas de mutinerie, entre autres », dit-il.

Vinod Appadoo, le commissaire des prisons, n’a pas voulu commenter la restructuration qui aura bientôt lieu dans le milieu carcéral. « Je ne tiens pas à divulguer à la presse ce que j’envisage de faire à l’avenir (...) », a-t-il déclaré.

Sollicité au téléphone, le Deputy Commissionner of Prisons (DCP) Vishnu Hanumanthadu s’est également abstenu de tout commentaire. « Je ne vous dirai rien. Veuillez vous adresser au commissaire », a-t-il dit.


Prison Security Squad

La Prison Security Squad (PSS) est une unité mise sur pied en octobre 1999 au lendemain de l’évasion survenue à la prison de haute sécurité de Phœnix (La Bastille). Les détenus qui avaient pris la fuite ce jour-là étaient Rajen Sabapathee, Dan Ramessur, Talat Jugessur, Alex Antoine Lionel (alias Dalon) et Clifford Kersley Rioux.

L’objectif de cette unité est d’intervenir en cas d’évasion, de mutinerie, de bagarre, de prise d’otage et d’incendie. Les officiers de la PSS ont aussi la tâche d’assurer une présence sur les tours de contrôle, dans des ‘search rooms’ et dans la salle de surveillance CCTV.

  • LDMG

 

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