Depuis janvier, l'inflation entame une tendance à la baisse. Une situation qui devrait se maintenir jusqu'à décembre et s'accélérer l'année prochaine. Cependant, certains observateurs restent sceptiques quant à l'impact de cette baisse sur les prix.
Publicité
Il a dit
Harvesh Seegolam, Gouverneur de la Banque de Maurice :
"L’inflation devrait diminuer au cours des prochains mois et atteindre 6,8 % en décembre 2023 grâce à l’atténuation des perturbations de l’offre et de la logistique au niveau mondial. Ce qui permettra une normalisation des prix mondiaux des produits de base et un ajustement à la baisse des prix des denrées alimentaires et des carburants. L’assouplissement des exigences en matière d’importation de main-d’œuvre contribuera à réduire les pressions exercées par les coûts sur l’inflation. La normalisation progressive de la politique monétaire devrait se répercuter sur l’économie et maintenir l’inflation de base sous contrôle."
Ce que pensent Des économistes
Après avoir atteint un pic, l’inflation montre des signes de baisse, affirme l’économiste Swadicq Nuthay. « Certainement, on se dirige vers une baisse de l’inflation. Il ne faut pas faire de démagogie dessus. À travers le monde, l’inflation, qui avait atteint des pics grandement en raison de la guerre en Ukraine et des séquelles de la Covid-19, est en train de reculer », avance, de son côté, le Dr Vinaye Ancharaz, économiste. Un observateur économique, indique, pour sa part, que le taux de 6,8 % cette année et celui de 2 % à 5 % sont réalisables s’il n’y a pas d’évènements extraordinaires tels que l’accélération de la guerre en Ukraine ou encore des conditions climatiques extrêmes.
Malheureusement, ce recul ne veut pas forcément dire que les prix vont baisser. « Dans la tête des consommateurs, la baisse de l’inflation est synonyme de recul des prix. Ce n’est pas forcément vrai. C’est une inflation négative qui entraîne une baisse des prix. Le recul de la courbe indique tout simplement qu’on n’aura probablement pas la même hausse dans les prix que nous avons connue jusqu’ici », indique Swadicq Nuthay.
Dr Sudesh Lallchand, économiste, abonde dans le même sens. « Il faut bien comprendre le fonctionnement de l’inflation. Les prix ont fortement grimpé, soit de 50 % voire jusqu’à 200 %-300 % au cours de ces deux dernières années. L’inflation globale, qui était à près de 11 % l’an dernier, va reculer à environ 7 % cette année, d’après les prévisions de la Banque de Maurice. Cette baisse ne veut pas dire que les prix ne vont pas augmenter », prévient-il.
Au contraire, il affirme que les prix vont augmenter sur la base des « anciens prix déjà gonflés. Il n'est pas réaliste de s'attendre à une baisse complète des prix. Même avec un taux d'inflation de 1 %, 2 % ou 3 %, l'inflation reste élevée. En fait, l'inflation aurait dû être en territoire négatif. Le maintien d'un taux positif implique une nouvelle augmentation, même si elle est plus faible, ce qui contrarie les attentes de la population en matière de baisse des prix équivalente à une inflation négative. Ainsi, l'inflation continue d'affecter les consommateurs qui sont déjà éprouvés par la flambée des prix. Une baisse de la courbe inflationniste n’a rien de satisfaisant. Si le Gouverneur de la BoM se frotte les mains que l’inflation va baisser, je pense qu’il ne comprend rien à l’économie », conclut-il.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !