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Port-Louis: les marchands ambulants prennent leurs quartiers

À la suite d’une réunion avec le ministre Husnoo, les marchands ambulants de Port-Louis ont accepté de poursuivre leurs activités sur les sites aménagés. Les principaux concernés s’y affairaient, le mardi 3 mai, entre contentement, résignation et colère… « Depi sink zour mo pe travay isi. Ki pou fer ? Bizin travay. Pena bel travay me selma omwin isi pa gagn problem ek lapolis. » Tamby, qui est marchand ambulant depuis une vingtaine d’années, est assis sur un tabouret devant une table où sont alignées des casquettes. L’homme, qui opérait à la gare du Nord, s’est désormais installé bon gré mal gré à la place de l’Immigration. Il s’agit de l’un des deux sites de relogement aménagés dans la capitale à l’intention des marchands de rue et sur lesquels ces derniers ont accepté de travailler à l’issue d’une réunion avec le ministre des Administration régionales, lundi. Un peu plus loin, toujours à la place de l’Immigration, Saida Hoozeer et son époux s’affairent à installer leurs produits sur une petite table faite de bois de récupération. « Travay la mwins ki avan », déplore la dame, alors qu’un client potentiel se penche, d’un air curieux, sur son étal de fortune.

Les artères de la capitale libérées

À quelques mètres de là, Iqbal Laloo et ses camarades sont en plein travail, sous un soleil de plomb. Ici, pas de produits, du moins pas encore. « Pou byen difisil isi », affirme notre homme, tout en enfonçant un clou dans un morceau de bois. Plus volubile, un de ses amis qui lui donnent un coup de main, martèle sur un ton agacé : « Nou bizin vinn la », tout en marmonnant quelques mots très durs à l’encontre des autorités. Rue Farquar, rue La Corderie, rue John Kennedy, gare du Nord, gare Victoria… Ces artères, où les marchands ambulants abondaient d’habitude, sont libres de tout colporteur en ce lundi. À la rue Farqhar, par exemple, les policiers sont aux aguets. Çà et là, un marchand, avec un sac à la main, tente fébrilement de vendre un produit aux passants. Il ne perd toutefois pas de vue les hommes en bleu. Plus loin, à la rue Decaen – l’autre site de relogement – qui jouxte la gare Victoria, l’on s’active dans tous les sens. « Mo marsan ambilan lagar (Victoria ; NdlR) depi vintan. Mo pann gagn enn plas. Monn pran isi. Mo ava gete ki sannla pou vinn tir mwa », lance Frances, d’un air pugnace, tout en bichonnant les légumes installés devant elle. Sur le site de relogement, les clients, eux, affluent entre les marchands de babioles diverses, de nourriture et de légumes. Ils essaient de trouver leurs repères entre les odeurs de friture et les effluves des légumes sous une chaleur écrasante. Alors que certains farfouillent dans les produits divers qu’ils proposent, un marchand lancera, lui, furtivement : « Nou pe trase… »
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