Le port du masque est encore obligatoire et reste d’actualité, selon le Dr Zouberr Joomaye. Mais, en dépit des Prevention of Resurgence and Further Spread of Epidemic Disease (Covid-19) Regulations 2020, ils sont nombreux à ne pas respecter les règlements.
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«Nous avons toujours dit dans nos ‘press briefing’ qu’il faut porter le masque et respecter les gestes barrières. La loi est là et nous allons vers son renforcement afin qu’elle soit respectée », soutient le Dr Zouberr Joomaye, porte-parole du National Communication Committee sur la Covid-19. Mais un « relâchement » est néanmoins noté au sein de la population où nombreux sont ceux qui ne portent pas de masque sanitaire dans les lieux publics, ou encore, dans le transport en commun. Selon lui, les gestes barrières sont toujours d’actualité et sont assez bien respectés par « l’ensemble de la population ».
Il a aussi affirmé que des spots publicitaires passent régulièrement sur les chaînes de la radio et de la télévision nationale pour sensibiliser la population sur l’importance de respecter ces mesures barrières.
Le Dr Catherine Gaud, Senior Advisor au ministère de la Santé, ajoute que le maintien des gestes barrières est indispensable si jamais il y a des cas atypiques de Covid-19 qui sortent des centres de quarantaine. « Tant que les autorités maintiennent une quatorzaine stricte, le risque est minime. Il est nul si tout est respecté », avance-t-elle. L’immunologiste déplore que, de par la nature humaine, le respect de toutes les consignes n’est jamais de 100 %. « C’est un petit effort individuel pour un énorme résultat de santé publique », souligne la doctoresse.
Cet effort individuel a été suivi par plus de 50 % de la population, estime le Dr Vasantrao Gujadhur. L’ancien directeur des services de santé publique au ministère de la Santé dit avoir noté que certains centres commerciaux, supermarchés, institutions bancaires maintiennent les gestes barrières. « Ces organisations font un contrôle de la température de tout visiteur et s’assurent que tout le monde porte un masque. Ceux qui n’en ont pas n’y sont pas autorisés », poursuit-il.
Cela peut représenter un danger, selon lui, de ne pas porter le masque, car le pays accueille des passagers qui sont en contact avec des personnes qui s’avèrent être positives à la Covid-19 par la suite. « Il est urgent et important de protéger le personnel de première ligne en leur administrant un vaccin rapidement. Si le pays est ‘Covid-safe’, il n’est pas ‘Covid-free’ », fait-il ressortir.
Il soutient que si le pays est confronté aux nouvelles souches de la Covid-19 qui sont asymptomatiques et plus contagieuses, le pays risque de faire face à une nouvelle situation difficile. Le Dr Gujadhur ajoute que le port du masque est encore une obligation et que les autorités devraient prendre le taureau par les cornes pour faire respecter cette mesure sanitaire. « Pour l’instant, nous n’avons pas de cas local, mais s’il y en a un qui se manifeste, il faudrait que cette mesure soit suivie dans toute sa rigueur », recommande-t-il.
Il faut un vaccin adapté au système local
Un « expression of interest » a été lancé pour quatre types de vaccins, selon le Dr Zouberr Joomaye, et il y a des négociations qui ont été entamées avec la Chine et l’Inde. « Nous avons un programme de vaccination qui est déjà prêt. Nous attendons les vaccins qui auront passé l’étape de la reconnaissance internationale ». Il a aussi affirmé qu’à terme, ce sont 60 % de la population qui seront vaccinées. Quant au choix du vaccin, il faut voir s’il sera efficace contre tous les types de la Covid-19. Le Dr Vasantrao Gujadhur est, lui, d’avis qu’il faut un vaccin qui soit à la fois efficace, mais aussi qui puisse intégrer la chaîne du froid de notre système de vaccination locale, qui comprend des vaccins qui peuvent être conservés entre -4 et 0-8 degrés. Le prix doit aussi être abordable. Il est à noter que parmi les vaccins qui sont déjà administrés dans certains pays, il y a celui d’Astra Zeneca qui peut être stocké à une température de -2 à -8 degrés, alors que celui de Pfizer/BioNTech et Moderna se conservent à une température de -40 et -70 degrés respectivement.
Mesures de quarantaine différentes
Le modèle de quarantaine de Maurice est différent de celui des Seychelles, selon le Dr Laurent Musango, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Maurice, et le Dr Zouberr Joomaye. « Les Seychelles ont toujours considéré le ‘self-isolation’, alors que Maurice a privilégié les deux méthodes de quarantaine (self-isolation et quatorzaine). Le pays a aussi été très strict sur les 14 jours, avec trois tests », explique le Dr Musango. Il ajoute que le principe du « do it all » doit aussi être de rigueur avec le port du masque, la distanciation physique, et l’hygiène des mains.
Pour le Dr Joomaye, Maurice est encore à l’abri car le mode choisi pour accueillir les passagers n’est pas le même. « Nous n’avons pas ouvert les frontières, mais placé les passagers dans des centres de quarantaine. C’est pour cela que nous n’avons pas connu de deuxième vague et que le pays est ‘Covid safe’, précise-t-il. Il affirme que le ministère de la Santé a déjà un « preparedness plan » en cas d’une éventuelle résurgence de la pandémie dans l’île. Le porte-parole du National Communication Committee sur la Covid-19 souligne également que Maurice a été parmi les 10 premiers pays à fermer ses frontières à la Grande-Bretagne et l’Afrique-du-Sud.
Les Seychelles enregistrent leur premier décès
L’archipel des Seychelles a enregistré son premier cas de décès lié à la Covid-19, le dimanche 3 janvier. Il s’agit de l’ancien footballeur, Vincent Pillay, âgé de 57 ans, a annoncé aux médias le président de la République, Wavel Ramkalawan, le lundi 4 janvier. Il l’a présenté comme « un ami personnel » et a affirmé avoir obtenu la permission de la famille pour divulguer son nom. Depuis le 4 décembre 2020, le pays a enregistré 130 nouveaux cas de la Covid-19, dont 12 uniquement dans la matinée du 4 janvier 2021. De ce nombre, il y a des cas importés, mais aussi des cas locaux. Ce qui a nécessité de nouvelles mesures sanitaires. Cela ramène à 297, le nombre de cas positifs de Covid-19 que l’archipel a enregistré depuis le début de la pandémie, le 14 mars 2020, selon le ministère de la Santé des Seychelles. Avec la résurgence des cas locaux, différentes mesures ont été prises pour essayer d’endiguer la propagation de l’épidémie. Parmi, une vaste opération de traçage de cas, la fermeture des restaurants, à l’exception de ceux qui se trouvent dans un hôtel, les vans mobiles pour la vente de nourriture. Les activités ont aussi été suspendues et les boutiques ne peuvent opérer que de 8 heures à midi. En plus de ces nouvelles mesures, les visiteurs étrangers n’ont pas le droit de changer d’établissement pendant une période de 10 jours.
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