
Dix ans après le dernier scrutin municipal, quelque 407 candidats sont en lice pour les 120 sièges à pourvoir dans les cinq villes du pays. Les élections municipales se tiendront le dimanche 4 mai 2025, marquant une étape démocratique importante pour environ 400 000 électeurs urbains.
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Ces élections concernent les conseils municipaux de Port-Louis, Curepipe, Quatre-Bornes, Beau-Bassin/Rose-Hill, Vacoas-Phoenix. Le Nomination Day, qui s’est tenu samedi dernier, a révélé une participation politique plutôt timide avec une moyenne de 3,4 candidats pour chaque siège disponible. En juin 2015, il y avait 539 candidats, soit 24,5 % de plus que cette fois-ci.
La ville de Beau-Bassin/Rose-Hill arrive en tête avec 115 candidatures enregistrées, dont 107 issues de partis politiques et 8 indépendants. Ce chiffre représente 28,3 % du total national des candidatures. La ville est suivie de Port-Louis avec 93 candidats, soit 22,8 % de l’ensemble.
À Vacoas-Phoenix, 68 candidats ont été enregistrés (50 partisans et 18 indépendants), soit 16,7 % du total. Quatre-Bornes compte 66 candidatures, tandis que Curepipe en affiche 65, réparties entre 44 candidats affiliés à des partis et 21 indépendants.
La ville enregistrant le moins de candidatures est Curepipe, avec 65 candidats pour 20 sièges, soit un ratio de 3,25 candidats par siège, contre 4,79 à Port-Louis.
Poids des partis et diversité politique
Sur les 407 candidats, 316 sont affiliés à des partis politiques ou alliances, soit 77,6 %, contre 91 indépendants (22,4 %). Parmi les formations les plus représentées, l’Alliance du Changement se distingue avec une présence dans toutes les municipalités. Elle aligne un total de 120 candidats, ce qui représente 29,5 % des candidats déclarés.
Le Reform Party engage plus de 80 candidats à l’échelle nationale, tandis que de nouvelles formations comme Repiblik Sitwayen Popiler, de l’ex-députée Tania Diolle, en alignent 19 rien qu’à Quatre-Bornes. En Avant Moris, de Patrick Belcourt, aligne 24 candidats se concentrant sur Beau-Bassin/Rose-Hill, alors qu’Ideal Démocrate, menée par Géraldine Hennequin-Joulia, en aligne 11 à Curepipe uniquement.
À noter cependant que le MSM et le PMSD, affectés par le 60-0 en faveur de l’Alliance du Changement aux dernières élections générales, ont décidé de ne pas aligner de candidats.
La question de la parité
Sur les 407 candidats, 134 sont des femmes, soit 32,9 % du total. Cette proportion reste inférieure à la parité, bien que certains conseils municipaux affichent une répartition plus équilibrée. À Quatre-Bornes, 28 femmes figurent parmi les 66 candidats (42,4 %), contre 30 hommes. À Port-Louis, la proportion féminine est de 29,0 % (27 femmes sur 93 candidats). À noter que la Local Government Act impose au moins un tiers de candidates femmes aux alliances et partis politiques. La parité légale est donc respectée de justesse.
En revanche, certaines municipalités comme Curepipe et Vacoas-Phoenix présentent des ratios plus déséquilibrés : respectivement 18 femmes sur 65 candidats et 20 femmes sur 68. Ces chiffres révèlent une progression lente vers une représentativité équitable, malgré les appels récurrents à une plus grande inclusion des femmes en politique.
Une campagne à enjeux multiples
Les 400 000 électeurs urbains inscrits seront appelés à voter le 4 mai entre 6 h et 18 h. Ces élections serviront de baromètre politique presque sept mois jour pour jour après les élections générales du 7 novembre dernier. La mobilisation des électeurs sera donc scrutée de près.
Les résultats sont attendus le jour du scrutin. Le Bureau du Commissaire électoral engage pour cela entre 7 000 et 7 300 personnes.
La date butoir pour tout retrait de candidature est fixée au mardi 8 avril à 15 h. Toute modification du paysage des candidats après cette date sera exclue.
Une démocratie locale relancée après une longue pause
Ce scrutin est le premier du genre depuis juin 2015, soit près de 10 ans sans renouvellement démocratique des conseils municipaux. La durée exceptionnelle du mandat précédent, étendue à plusieurs reprises, d’abord sous prétexte de Covid-19 et ensuite de réforme des administrations régionales, a suscité critiques et débats sur la légitimité des instances municipales actuelles. L’échéance du 4 mai peut donc être perçue comme une forme de rattrapage démocratique.

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