Toutes les conditions semblent réunies pour que l’économie franchisse un cap de croissance archipromis, mais jamais atteint en 2017. Pour 2018, économistes, regroupements de commerce et agences d’État sont plus confiants que jamais que Maurice progressera à un rythme supérieur.
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Estimée à 7 % en début de 2017, la hausse des activités de construction se chiffre désormais à 7,5 % en 2017, alors qu’en 2016, la performance a été inférieure aux attentes. En 2018, le secteur de la construction atteindra une croissance proche des 10 %, un fait rare si l’on tient compte des données des cinq dernières années.
Quand on y ajoute l’expansion continue dans le tourisme et les services financiers (principal contributeur de la croissance), la barre des 4 % de croissance – estimée par Statistics Mauritius le 22 décembre dernier – serait un obstacle facile à surmonter.
Voyons ce qu’affirment les agences sur cet indicateur. La Banque de Maurice, connue pour être très conservatrice dans ses calculs, mise sur une croissance de 4,2 % en 2018, contre une expansion de 3,8 % en 2017. Dans ses Minutes of the 45th Monetary Policy Committee Meeting, elle explique que la politique monétaire conciliante, des conditions favorables de marchés et un investissement public et privé soutenu doperont la croissance réelle du Produit intérieur brut. Ce serait un prolongement de ce qui a été constaté au premier semestre 2017. Les dépenses augmentent. Les achats d’équipements grimperont.
« Les données économiques pour 2017 sont parlantes. (Elles démontrent) que l’économie mauricienne est sur l’ascendance. Je partage l’avis de la Banque de Maurice et la Chambre de Commerce et de l’Industrie. J’estime que la croissance économique sera au-delà de 4 % en 2018. Le projet de métro léger et les autres projets de construction doperont l’économie en 2018 », indique l’économiste Arvind Nilmadhub.
Le nivellement des salaires de base à compter de janvier signifiera davantage d’argent injecté dans l’économie. La Chambre de Commerce et de l’Industrie et Statistics Mauritius n’hésite pas à souligner les retombées de l’introduction du salaire minimal à Rs 8 000. On s’attend donc à une croissance de la consommation – qui pèse lourdement dans l’économie – supérieure à 3,5 %, contre une expansion qui est restée proche de la barre des 3 %.
« Il existe une double causalité entre la consommation et la croissance. Avec une consommation élevée, la croissance devrait croître. Si l’expansion économique est supérieure, la qualité de vie s’améliorera. Les Mauriciens seront en meilleure position pour dépenser davantage », commente Takesh Luckho, économiste et chercheur chez KMDL Consults Limited.
Selon Takesh Luckho, il faudrait aussi tenir compte que 2018 est la dernière année avant les élections générales. L’humeur dans le pays a quelque peu changé. Les résultats de la partielle de Belle-Rose/Quatre-Bornes pourraient avoir une incidence sur la politique du gouvernement. « La population s’attend à des mesures favorables pour améliorer sa qualité de vie. La confiance du consommateur sera en hausse, menant à davantage de dépenses. »
Cela dit, la période festive passée, la population commencera à ressentir les effets de la hausse du prix de l’essence et du diesel. Les parents seront appelés à débourser davantage pour le transport scolaire des enfants. L’inflation prendra de l’altitude et nous resterons toujours sous l’influence des événements régionaux et mondiaux.
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