Neelamba Marden, domiciliée à Stanley Rose-Hill, agée de 54 ans, explique qu’elle touchait une pension d'invalidité pendant un an avant que la pension ne soit supprimée l’année dernière pendant le confinement. La quinquagénaire souffre de problèmes au cœur depuis toute jeune.
C’est vers l’âge de 20 ans que les problèmes de santé de Neelamba ont commencé. Son époux, Vassen Marden explique que les problèmes sont survenus pendant son accouchement. « Je me rappelle que le médecin m’avait informé qu’il avait détecté une anomalie au cœur. Mon épouse a eu un accouchement difficile, même si elle a donné naissance à l’un de nos enfants par césarienne. Depuis, elle vit toujours avec cette complication et c’est un véritable combat au quotidien », raconte Vassen. Ce dernier ajoute que Neelamba s’est même rendue en France pour se faire soigner. « À cette époque, il n’y avait pas de traitement pour la dilatation du cœur à l’île Maurice. Nous avons passé trois mois en France et à nos frais. Heureusement, nous avons pu bénéficier du soutien de nos proches », raconte Vassen.
Après une vingtaine d’années
Après cette opération au cœur, Neelamba a mené une vie plus ou moins normale. Jusqu’au moment où la maladie resurgit, 24 ans plus tard. « Mes problèmes de santé ont refait leur apparition en 2014. Je ne savais pas qu’il s’agissait encore des problèmes au cœur. Je faisais de l’hypertension constamment et je ne pouvais rien faire comme activité. Je me suis rendue chez un médecin du privé qui travaillait également dans les hôpitaux. Il m’a conseillé de suivre des traitements à l’unité de cardiologie de l’hôpital Victoria, à Candos. Depuis, c’est un véritable va-et-vient incessant entre l’hôpital et mon domicile », avance Neelamba.
En 2014, Neelamba a obtenu un certificat médical de son médecin traitant pour formuler une demande de pension au ministère de la Sécurité sociale. « Ce certificat médical mentionnait que j’avais une incapacité de 65 % à cause de ma maladie », raconte-t-elle. La pension avait été approuvée pour environ 3 ans, dit-elle.
Confinement
Malgré les traitements, la situation de Neelamba ne s’est pas améliorée. En 2019, son médecin l’a informée qu’elle devait se faire opérer « Deux docteurs russes m’ont opérée et j’ai une nouvelle fois obtenu des certificats médicaux pour une pension d’invalidité. Lors du rendez-vous face au board médical, l’un des deux médecins m’a recommandée pour une pension d’invalidité. L’autre médecin s’est lui prononcé pour une pension d’invalidité d’une année seulement », se souvient-elle.
Vassen indique pour sa part qu’il remue ciel et terre depuis plus d’un an pour que son épouse obtienne à nouveau sa pension d’invalidité. « Durant le confinement l’année dernière, la pension d’invalidité de mon épouse a été supprimée. Le médical board n’a pas approuvé mes nombreuses demandes, et même si j’ai fait appel de la décision, cela n’a rien donné. » Le Tribunal médical également a rejeté ces demandes bien que les certificats médicaux étaient identiques à celui de 2014, faisant état de son incapacité de 65 %. La dernière demande date du 4 septembre 2021 et n’a également pas été approuvée.
Au moins cinq demandes ont été rejetées depuis l’année dernière. « Ce que je ne comprends pas, c’est que ma femme a obtenu des certificats médicaux mentionnant qu’elle est « unfit for duty » à 65 % et qu’elle ne peut pas travailler. La pension d’invalidité ne lui a pas été attribuée alors que les critères exigent une incapacité de 60 % », déplore Vassen, qui n’a pas renoncé pas à faire appel une nouvelle fois.
Depuis que la suppression de sa pension, Neelamba se trouve en difficulté financière, car cet argent servait à acheter ses médicaments et payer les frais de taxi lorsqu’elle se rendait chez les médecins du privé pour ses médicaments additionnels. « Les médicaments de l’hôpital ne sont pas toujours adaptés à mon état de santé », indique-t-elle.
Dharma Ramjunum : « Une différence entre incapacité et incapacité de travailler »
Sollicité pour des explications, le Deputy Commissionner au ministère de la sécurité sociale, Dharma Ramjunum explique qu’une personne doit avoir un degré d’incapacité de 60 % pour bénéficier d’une pension. « Il y a un protocole qui établit le degré d’incapacité. C’est le médecin du board médical qui en est chargé durant le rendez-vous. Il faut présenter un certificat médical où l’incapacité de la personne est mentionnée. Mais être dans l’impossibilité de travailler et avoir une incapacité de 60 % sont deux choses différentes. Le board médical ou le Tribunal Médical sont les seuls capables de déterminer cela », a informé Dharma Ramjunum.
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