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Patrimoine national - Sainte-Anne: lieu de mémoire des indocatholiques

L’ancienne chapelle de Sainte-Anne, à Stanley, figure désormais sur la liste des sites du patrimoine national. Une requête de l’Indo Mauritian Catholic Association (Imca) à la Truth and Justice Commission qui a été avalisée par le gouvernement. C’est avec fierté que cette nouvelle a été accueillie, il y a quelques semaines. Pour Jean Joseph Davasgaium, c’est aussi une juste récompense pour les « militants » de la première heure : feux Gaëtan Mariapa, Camille Moutou et George Arokium. C’est aussi une grande reconnaissance pour ceux qui font de leur mieux, aujourd’hui encore, pour garder intact ce lieu érigé à la sueur du front de leurs ancêtres venus de l’Inde.

Héritage vivant

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15641","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-26301","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"533","alt":"Sainte-Anne"}}]]Pierre par pierre, c’est à partir des restes du bâtiment de l’ancienne sucrerie de Stanley que les travailleurs engagés de l’époque ont construit ce qui allait être un lieu de culte et de rassemblement pour eux. C’est ce qui fait que cette chapelle est un lieu hautement symbolique pour les indocatholiques de la région. Pour eux, ce bâtiment est l’œuvre de leurs ancêtres et il est de leur devoir de l’honorer. Jean Joseph Davasgaium, secrétaire générale de l’Indo Mauritian Catholic Association (Imca), explique qu’il est important pour eux de préserver cette chapelle, qui leur rappelle la genèse de leur histoire. « Cela fait partie de notre identité. Nous sommes des Mauriciens à part entière, mais nous avons aussi un passé et des valeurs ancestrales que nous tenons à sauvegarder », souligne-t-il. Pour lui, c’est dans l’intérêt de tout un chacun de garder cet héritage vivant.

Préservation

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/div> C’est après avoir constaté que l’ancienne chapelle était en décrépitude et subissait des transformations que les membres de l’Imca ont décidé de présenter un dossier à la Truth and Justice Commission, afin que le bâtiment soit inscrit au patrimoine national. L’inscription officielle a été avalisée par le Conseil des ministres le 25 mars dernier. À ce titre et aux termes de la convention de l’Unesco, le bâtiment sera préservé. Son entretien sera cogéré par le diocèse de Port-Louis, l’Imca et le National Heritage Fund. Une plaque commémorative sera bientôt installée, confie Jean Joseph Davasgaium.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15642","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-26302","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Sainte-Anne"}}]] Le bâtiment est utilisé pour les activités paroissiales.

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Pour la petite histoire…

La chapelle Sainte-Anne (Stanley) est le plus ancien lieu de culte de Beau-Bassin/Rose-Hill. Elle a été construite en 1872 sur un terrain cédé par sir Célicourt Antelme, propriétaire de la sucrerie de Stanley, au diocèse de Port-Louis. La chapelle d’origine n’était qu’une modeste salle au sol en terre battue, aux murs enduits de boue et crépis de bouse de vache et au toit recouvert de feuilles séchées de cannes. Sa structure a été inspirée par les chaumières avoisinantes des Tamouls catholiques qui travaillaient sur l’établissement sucrier de la localité. De 1861 à 1872, le père Puccinelli, un missionnaire jésuite qui parlait couramment le tamoul, les réunissait pour la prière et l’instruction religieuse. De 1890 à 1901, le père François Guilhen, de la Résidence Saint-Ignace, incita la communauté catholique de Stanley à ériger une nouvelle chapelle. Elle a alors été construite en pierre à partir des vestiges de l’ancienne usine sucrière et a été couverte de bardeaux. Le père Charles Neyroles a agrandi l’édifice en y ajoutant un transept et une sacristie. Le bâtiment final vu du ciel forme une croix.
Source : Survol historique – Sainte-Anne (Stanley) – Plaisance par Mgr Amédée Nagapen.
 

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