Paiement des salaires : un casse-tête pour les entreprises qui n’ont pas de WAP

Les entreprises s’organisent ces jours-ci pour le paiement des salaires. Dans certains cas, les responsables des ressources humaines remplissent les formalités électroniquement comme lors du premier confinement. Dans d’autres cas, l’on est forcé de se déplacer au bureau. D’où leur demande pour avoir rapidement le Work Access Permit.

Rezah Emamdhully est préoccupé. Outre le fait de ne pouvoir travailler pendant le confinement, ce gérant de Rezah Hairway, qui compte huit employés, s’inquiète sur la manière d’effectuer le paiement des salaires dans les jours qui viennent. « L’an dernier, j’avais reçu le Work Access Permit (WAP. Cette année, tout est flou sur ce point. L’idéal serait qu’on accorde le WAP aux entreprises pour qu’elles puissent faire le nécessaire pour les salaires », recommande-t-il.

Au niveau de la SME Chambers, on déplore qu’un bon nombre de Petites et moyennes entreprises (PME) attendent toujours le WAP. « Il y a un gros souci à ce niveau. Ces entrepreneurs se demandent comment ils vont effectuer le paiement des salaires alors qu’ils n’ont pas le droit de circuler », déplore Maya Sewnath, la présidente de la Chambre. D’ailleurs, elle a envoyé un courriel à cet effet au ministre des PME, au ministre des Finances ainsi qu’au Commissaire de police.

Toutefois, certaines entreprises ont déjà pris les dispositions nécessaires. C’est le cas de l’agence Immobilier 23. Ehsaan Rumjauny, le directeur de la compagnie, qui compte neuf salariés, procédera par voie électronique comme il l’a fait l’an dernier. « Nous sommes basés dans la zone rouge et nous ne pouvons donc pas circuler. Par ailleurs, les banques sont fermées dans les circonscriptions à risque. Cependant, je vais envoyer un mail au chargé des comptes de ma banque qui s’assurera que le transfert pour les salaires se fait électroniquement », indique Ehsaan Rumjauny. Il rappelle que l’an dernier pendant le confinement, il avait procédé de cette façon. « Au lieu de se déplacer physiquement, nous procéderons virtuellement. Toutefois, le chargé de comptes m’appellera pour confirmer les transactions. Ainsi, nos employés ne sont pas pénalisés », avance-t-il.

Au niveau de Business Mauritius, on estime qu’avec l’expérience du premier confinement, beaucoup d’entreprises sont mieux préparées aujourd’hui pour assurer le back-office work.

« Certaines entreprises préparent déjà les salaires. Elles ont fait l’application pour le WAP. D’autres compagnies en ont fait la demande. Plusieurs vont assurer de faire le salaire avec un ‘skeleton staff’ comme l’an dernier », indique Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius.

Cependant, ce dernier souhaite que les autorités « soient plus flexibles » au niveau du WAP surtout envers les employeurs qui n’ont pas encore enclenché les procédures pour le paiement des salaires. « Cela dit, les entreprises qui ont des soucis à ce niveau peuvent remonter les informations aux autorités compétentes. Au niveau de Business Mauritius, nous sommes également disposés à aider nos membres s’ils ont des difficultés », ajoute-t-il. Dans la même foulée, Pradeep Dursun lance un appel aux employeurs d’être responsables et d’utiliser le WAP qui leur sera délivré judicieusement.

Abondant dans le même sens, Areff Salauroo, président de l’Association of Human Resource Professionals of Mauritius (MAHRP), rappelle qu’à l’exception d’un certain nombre de PME, la grande majorité des entreprises ont pris les dispositions nécessaires. « Depuis le dernier confinement, les entreprises ont élaboré un ‘business continuity plan’ pour ce genre de situation. Tous les aspects administratifs de l’entreprise, tels que l’application pour le Work Access Permit, les demandes pour la vaccination ou encore le paiement des salaires peuvent se faire non seulement à domicile, mais aussi où que vous soyez », a conclu Areff Salauroo.