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Malaise au sein du gouvernement : les yeux rivés sur le conseil des ministres de vendredi

Dans un climat de tension contenue au sein de l’Alliance du Changement, deux événements marquants ont rythmé ce lundi sur la scène politique mauricienne. Ils ont illustré le malaise au sein du gouvernement. Tous les regards se tournent désormais vers le conseil des ministres prévu ce vendredi, qui devrait constituer un moment décisif pour l’avenir de la coalition.

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Le premier épisode s’est déroulé à 15 heures au Bâtiment du Trésor, siège de la réunion du comité parlementaire. Contrairement à l’habitude, où ces sessions durent souvent plus d’une heure sous l’impulsion active de Paul Bérenger, celle-ci n’a duré qu’une douzaine de minutes. Le Premier ministre adjoint s’est limité à une intervention minimale : il s’est contenté de demander si le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, interviendrait lors des débats sur le Police (Amendment) Bill prévus mardi à l’Assemblée nationale.

À 17 heures, la réunion du bureau politique (BP) du MMM, tenue à la rue Ambrose à Rose-Hill, a offert un contraste apparent. Les membres ont passé en revue l’actualité politique dans une atmosphère décrite comme apaisée. Paul Bérenger y a tenu un discours mesuré, affirmant explicitement que « personne ne souhaite la rupture ». Il a toutefois insisté sur la nécessité de surveiller de près le conseil des ministres de vendredi. « On verra comment la situation évoluera », a-t-il ajouté.

Les prochains jours s’annoncent chargés et symboliques pour les deux figures centrales de la coalition gouvernementale. Mardi, à l’Assemblée nationale, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger siégeront côte à côte, comme de coutume. Mercredi, ils partageront la même table lors de la réunion du comité interministériel sur les Chagos, aux côtés du ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramful, et de l’Attorney-General, Gavin Glover. Selon des sources, l’un des principaux points de mécontentement de Paul Bérenger porte sur ce dossier sensible : des concessions jugées excessives seraient faites aux Britanniques dans la dernière ligne droite de la souveraineté de l’archipel.

Un autre sujet brûlant alimente les frictions : la réforme électorale. Abordée vendredi dernier au conseil des ministres, elle devrait faire l’objet d’un suivi ce vendredi. Pour rappel, c’était un point clé du programme gouvernemental 2025-2029, et un aspect important de l’accord entre mauve et rouge dans le cadre de la formation de l’Alliance du Changement.

L’incertitude plane sur les suites immédiates. La tenue d’un bureau politique spécial du MMM vendredi soir n’est pas exclue, tout comme l’organisation d’un comité central exceptionnel samedi. Ces éventualités dépendront largement du déroulement de la réunion du conseil des ministres de vendredi matin.

Du côté du Parti travailliste (PTr), parti majoritaire de l’alliance avec 35 députés, contre 18 pour le MMM, trois pour Nouveaux Démocrates et trois pour Rezistans ek Alternativ, un regain d’optimisme se dessine. Dans l’entourage du Premier ministre, on affirme qu’une cassure reste « peu probable » et que les points soulevés par Paul Bérenger sont pris très au sérieux. Navin Ramgoolam est décrit comme serein, focalisé sur la stabilité gouvernementale, un an après la victoire électorale du 10 novembre 2024
 

 

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