Le gouvernement renforce la protection des consommateurs avec deux nouveaux règlements. L’un encadre la vente des produits essentiels lors des périodes d’urgence, afin d’éviter spéculation et abus. L’autre impose un affichage uniforme des prix, garantissant transparence et sécurité pour tous.
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Face aux abus possibles en période de crise et au manque de transparence dans l’affichage des prix, le gouvernement renforce le cadre législatif. Deux nouveaux règlements, le Consumer Protection (Sale of Essential Goods During Emergency Period) Regulations 2025 et le Consumer Protection (Price Label) Regulations 2025 viennent d’être approuvés par le Conseil des ministres.
Le premier texte, le Consumer Protection (Sale of Essential Goods During Emergency Period) Regulations 2025, instaure un dispositif spécifique pour encadrer la vente de produits essentiels pendant les périodes d’urgence officiellement déclarées. L’objectif est clair : prévenir toute forme d’abus envers les consommateurs lorsque la demande explose et que l’offre se raréfie. Ces dispositions viennent renforcer les obligations déjà prévues par le Fair Trading Act et la législation existante sur la protection des consommateurs.
Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (Apec), accueille favorablement ces règlements. « Ils viennent combler des lacunes longtemps dénoncées par les consommateurs : la spéculation en temps de crise et l’opacité dans l’affichage des prix. Leur objectif commun est de renforcer la transparence et de protéger le pouvoir d’achat, surtout des ménages les plus vulnérables », explique-t-il.
Concernant le règlement sur la vente de produits essentiels, Suttyhudeo Tengur estime qu’il s’agit d’une mesure louable en période d’urgence. « Il empêche les commerçants de gonfler artificiellement les prix des produits de base, d’accumuler les stocks ou de limiter abusivement la vente. En d’autres mots, il combat la spéculation et garantit que chaque citoyen puisse accéder, à un coût raisonnable, aux biens indispensables à sa survie. »
Même son de cloche du côté de Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), qui qualifie la mesure d’un pas dans la bonne direction pour la protection des consommateurs mauriciens. « Dans le passé, il y a eu beaucoup d’abus en période de crise, notamment pendant la pandémie de COVID-19, les intempéries ou encore lors des pénuries de certains produits. Les commerçants profitaient souvent de ces situations pour gonfler les prix. Avec cette nouvelle loi, la situation sera désormais mieux encadrée », affirme-t-il. Jayen Chellum précise que cette réglementation concernera principalement les produits essentiels dont les prix sont déjà contrôlés ou soumis à un mark-up fixé par les autorités.
Des étiquettes de prix plus claires et uniformes
Le second texte, le Consumer Protection (Price Label) Regulations 2025, vise à moderniser l’affichage des prix dans les points de vente. Les nouvelles normes imposeront aux commerçants des standards précis concernant la présentation, la taille et la visibilité des prix, afin de faciliter les comparaisons et d’assurer une transparence accrue.
Pour Suttyhudeo Tengur, cette réforme constitue un pas vers une consommation plus juste et informée. « Ce règlement impose un affichage clair, visible et uniforme des prix. Il réduit les pratiques trompeuses, évite les mauvaises surprises à la caisse et permet au consommateur de comparer, anticiper et décider en toute transparence. Au final, il sécurise le consommateur et responsabilise les commerçants », souligne-t-il.
Jayen Chellum rappelle qu’une première loi sur l’affichage des prix a été introduite en février dernier, prévoyant déjà des amendes pour les contrevenants. « Plus le nombre de produits sans prix affiché est élevé, plus l’amende est lourde. Désormais, la loi sera encore renforcée pour imposer une standardisation dans toutes les grandes surfaces », précise-t-il.
Le responsable de l’Acim cite un exemple concret : « Un supermarché peut afficher le prix au gramme ou au demi-kilo, alors qu’un autre le fait au kilo. Avec les nouvelles règles, tous devront adopter la même unité d’affichage – par kilo, par exemple. Cela permettra aux consommateurs de mieux comparer les prix et d’éviter toute confusion. »
Pour les représentants des associations de consommateurs, ces réformes marquent une avancée significative. Toutefois, ils insistent sur un point essentiel : l’application effective des lois. « On peut avoir de très bonnes lois, mais si elles ne sont pas appliquées rigoureusement, elles ne serviront à rien », dit Jayen Chellum.
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