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Opération crackdown sur les gares routières : forte présence policière pour épingler les fauteurs de troubles

gares routières La présence de policiers en grand nombre a dissuadé bien de collégiens.
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Diverses unités de la force policière ont mené des opérations crackdown sur les gares routières à travers l’île, dans l’après-midi du mardi 19 février. Leur objectif était de dissuader les fauteurs de troubles, écoliers ou adultes. Cela, en collaboration avec la Brigade pour la protection des Mineurs, la National Transport Authority et l’Anti-Robbery Squad.

À la gare du Nord, la présence des forces de l’ordre n’est pas passée inaperçue auprès des élèves de divers établissements scolaires, après les heures de classe.

Cette initiative découle des récentes altercations entre élèves et policiers qui ont eu lieu la semaine dernière à la place de l’Immigration, à Port-Louis. Face à cette forte présence policière, les élèves ont préféré prendre leur autobus, au lieu de squatter la gare routière. Aucun incident n’a été déploré, selon la police.

Au quotidien, Karim est en poste à la gare du Nord de 14 heures à 19 heures. Cela fait une dizaine d’années qu’il exerce en tant que technicien de surface. Il salue la présence des forces de l’ordre. « Kan ban zelev lor la gar, tou le zour ena enn kalite sinema. Parfwa nou bizin aret balie. Bizin atane zott ale pou kontinye. Gagn bokou problem. Kan ena lapoliss, ena bokou sanzman », dit-il.

Mamad travaille à la gare du Nord depuis plus de trente ans. Ce chauffeur d’autobus dit souhaiter que la police marque une présence régulière sur les lieux. Une des solutions, selon lui, est le déplacement des « discipline masters » des écoles sur place pour noter qui sont les écoliers fauteurs de troubles.

« Zott bizin vinn gete ki deroule ek raportt ban ka ek rekter. Bizin ena edukasyon paran-elev. Si fer sa, tou problem fini lor la gar. Fode ena dezord pou ki ou trouv la poliss lor la gar. Zott bizin la an permananss. Pas ziss apre klass, me avan oussi parski ena bann zanfan ki pa al lekol ek sanz linz gramatin. »

Pour sa part, Jean Yves, un chef de gare depuis dix-neuf ans, est d’avis que, s’il y avait plus d’autobus, les élèves ne passeraient pas leur temps à la gare. « Lotorite osi an tor. La poliss fer zanfan lekol rant dan bis ale, me si pena biss, banla gagn letan fer group. Tan ki pena bis pou ena problem. »

Un collégien de Port-Louis estime que la présence policière ne change rien à son quotidien. « Zott pena manyer koze. Enn fwa zott inn fer moi fer letour Plenn Vertt dan van ek zott inn batt mwa kout matrak. Mo demane zott kifer zot pe batt mwa. Zot dir mwa akoz mo pe eksite. Mo pa konpran. Zott ti pe force mwa pou rant dan bis alor ki bisla ti plin. Zott la zott pa la, sa pa pou sanz nanien. »

Quant à la majorité des personnes utilisant le transport en commun à la gare du Nord, elles partagent quasiment le même avis : c’est le manque d’autobus qui est à l’origine des bagarres des collégiens sur cette gare routière.


Gare de Rose-Hill : aucun regroupement majeur

gare rose hill
Les étudiants se comportent mieux ici et ne s’attardent pas à la gare routière.

À la gare de Rose-Hill, il n’y a pas eu de grands regroupements. Dès 14h20, les premiers policiers étaient en patrouille sur les lieux. Ils se sont postés à des endroits stratégiques. Ils ont aidé les étudiants à traverser, guidé les chauffeurs d’autobus et se sont assurés que les voitures circulent convenablement pour éviter des embouteillages. Ils étaient présents également près des arrêts d’autobus, relocalisés dans le cadre des travaux du Metro Express. Ils étaient près des travaux en cours pour éviter tout accident. Mises à part les ruées vers les autobus bondés, il n’y a pas eu de regroupements sur la gare de Rose-Hill. Interrogés, certains étudiants avancent : « Nou presse. Pe bizin al lesson akoz sa nou pa ress lontan lor lagar ». D’autres avancent en riant : « Sa bann travo ek lapoussier ki ena lor sa lagar akoz Metro Express pa fer nou anvi ress la lontan ». Et avec une pointe d’ironie, un autre groupe lance : « Dan ti sime ki nou fer sinema, pa lor lagar kot tou dimoun pou trouv nou ».

Effectivement, sortant d’une impasse, un jeune collégien enlève rapidement sa chemise d’école, enfile son T-shirt puis allume une cigarette. Lorsque nous l’accostons, il avance : « Ou trouv mwa inn met iniform la ? Mo pa zanfan lekol mwa ». Bref, les ruses ne manquent pas pour échapper aux mailles des filets des autorités.


Le Conseil des Religions s’invite au débat

Le Conseil des Religions s’invite au débat concernant la violence au sein de la jeunesse d’aujourd’hui. Une position publique, après qu’une vidéo ait fait le buzz sur les réseaux sociaux et montrant des collégiens se bagarrant avec les forces de l’ordre.

Dans un communiqué signé par le président du Conseil des Religions, le révérend Philippe Goupille, officialisé le mardi 19 février 2019, il est rappelé que la drogue et le stress des examens ne sont pas les seuls facteurs qui contribuent à la recrudescence de la violence chez les jeunes.

Le Conseil des Religions est d’avis que le changement des mœurs et l’absence des parents est une des causes de cette violence actuelle de la jeunesse et appelle toutes les parties concernées à se concerter et s’écouter. Dans cette optique, les écoles sont invitées à mettre en place au sein de leur établissement une « morning assembly » tous les matins du temps scolaire et faire plus de place aux activités extra-scolaires.

Des patrouilles régulières opérées par la Special Support Unit (SSU) et la Dog’s Unit seraient aussi les bienvenues, selon les propositions émanant du Conseil des Religions.


Violence à l’école - Dookun-Luchoomun : «Il faut savoir comment réagir»

Les différents cas de violence parmi les collégiens ont poussé la ministre de l’Éducation à réagir.

« Nous avons introduit des cours dès le primaire sur la gestion des émotions. Les jeunes apprennent qu’il n’y a pas de faute à être en colère, être tristes ou joyeux, mais il faut savoir comment réagir en fonction de chacun des cas », insiste Leela Devi Dookun-Luchoomun

Elle explique que cela n’existe pas seulement à Maurice. « Nous sommes tous concernés par certains événements qui se sont produits. Certains élèves ont agi de manière choquante. Il est important de dire que c’est un phénomène qui n’existe pas seulement à Maurice, mais aussi à travers le monde », dit-elle. Leela Devi Dookun-Luchoomun précise que son ministère propose aux jeunes le Social and Emotional Wellbeing Program. Il y a aussi un département de ‘health and wellness’ qui fonctionne, en collaboration avec le Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC).

La ministre de l’Éducation soutient que les changements ne viennent pas du jour au lendemain. Évoquant la Student Behaviour Policy, elle affirme que ce qui se passe à l’intérieur d’une salle de classe concerne l’enseignant et les apprenants. Les recteurs et les enseignants doivent s’assurer que tout se passe selon les règles de comportement à l’école. La ministre est convaincue que les jeunes ont beaucoup de potentiel. « Il ne faut pas souligner seulement les dégâts que nous voyons à droite et à gauche, quoiqu’il faille trouver un moyen pour éviter que des choses de la sorte ne se produisent. Nous avons des difficultés, mais il y a des programmes que nous avons mis en place et il faut attendre pour obtenir des résultats. »

Par ailleurs, le board de la Special Education Needs Authority s’est réuni pour la première fois mardi. La rencontre s’est tenue en présence de la ministre de l’Éducation, au MITD House à Phoenix. L’organisme doit assurer la coordination, les actions des organisations non-gouvernementales et des écoles spécialisées.


L’UPSEE appel au dialogue

La violence parmi les élèves à l’intérieur et à l’extérieur des collèges interpelle plus d’un. Lors d’un point de presse, mardi à l’hôtel St-Georges, l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) propose que le dialogue soit privilégié. Le président de l’union, Bhojeparsad Jhugdamby, précise « qu’il faut revoir la façon de gérer l’indiscipline à l’intérieur et à l’extérieur des écoles. Il y a de moins en moins de dialogue avec les élèves. Je propose qu’il y ait un dialogue ouvert avec les élèves, en collaboration avec les partenaires de l’Éducation pour qu’on puisse trouver ensemble des solutions. La loi est toujours là mais n’a pas changé depuis des années, mais la violence a augmenté et a changé de forme. » 

Dans le cadre du bien-être de ses membres, l’UPSEE lance un projet d’assurance médicale pour eux. Bhojeparsad Jhugdamby souligne que dès que la barre des 500 membres sera franchie, elle sera opérationnelle. Cette assurance nécessite une contribution à partir de Rs 600 à monter et de Rs 200 pour une couverture-catastrophe de Rs 500 000.

 

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