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Nita Deerpalsing sur la réforme électorale : «Une Party List donne un avantage au leader d’un parti»

Nita Deerpalsing.

Pour Nita Deerpalsing, le leadership d’un parti demeure le problème majeur. La raison est qu’un leader peut se permettre de se classer en tête de la liste de la proportionnelle et s’assurer d’être repris en cas de défaite lors d’un scrutin. Cette situation illustre que c’est le chef d’un parti qui décide, pas le peuple et c’est contraire à la démocratie.

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L’émission Au cœur de l’info, le mardi 23 septembre, animée par Mervyn Beetun avait pour invités Nita Deerpalsing et Jack Bizlall sur le plateau et Roshi Badhain, leader du Reform Party, sur Zoom. Le thème de l’émission était une question d’actualité : la réforme électorale.

Le Deputy Prime Minister et leader du Mouvement militant mauricien a proposé deux formules dans le cadre de la réforme électorale. La première est un mélange du First past the post system + la proportionnelle : 60 + 20. La deuxième avec 60 élus au suffrage universel + 20 à la proportionnelle et huit Best Losers.  Les intervenants lors de cette émission ont débattu de ces propositions.

La bouillante Nita Deerpalsing n’y est pas allée de main morte : « Une Party List est sous le contrôle du leader d’un parti et il fera ce qu’il veut. Il se mettra avant tout en premier sur la Party List pour être sûr d’être sauvé. Concernant le nombre de députés qui est 80, la population n’est pas prête à avaler ça ».

Pour l’ex-députée rouge, « on a déjà 25 ministres, dix Junior Ministers qui ne sont là que pour des récompenses. Ce qui coûte de l’argent au public. La réforme électorale ne résoudra en rien les problèmes fondamentaux du pays et si nous passons à 80 députés, ce sera la dérive. Avec notre système, les leaders font ce qu’ils veulent ».

Jack Bizlall du Mouvement 1er Mai : «Que le droit de vote passe à 16 ans»

Le rêve de Jack Bizlall est de passer à une 2ᵉ République afin d’améliorer la démocratie et de se séparer de ce cancan patriarcal et archaïque actuel.

Entre autres suggestions, Jack Bizlall du Mouvement 1er Mai, propose que les jeunes de 16 ans aient le droit de vote. Car, à cet âge, légalement, ils ont le droit de travailler, de percevoir un salaire et d’être indépendants.
« Il est temps d’enlever de notre Constitution la monarchie et de faire de la place aux femmes, pour la parité. Il nous faut une Assemblée nationale paritaire et non plus ostraciser et en finir avec ce matraquage patriarcal. »

Il fait observer que dans un document cosigné par quelques amis de bonne pensée, des propositions avaient été faites. « 40 circonscriptions de deux élus, un homme et une femme, et la liste de proportionnelle de 20, ferait 100 élus. Mais ils devront faire une croix sur leurs avantages actuels. Ce qui ne coûtera pas plus cher au pays. »

Jack Bizlall fait observer que « partout dans le monde, ou presque, l’âge de vote est passé à 16 ans, car les jeunes de cet âge ont le droit légal de travailler, de percevoir un salaire, de se prendre en charge, de vivre leur vie et ils ne peuvent pas voter, c’est absurde ».

Pour le syndicaliste, la notion de leader d’un parti n’existe pas dans notre Constitution, mais le président si, « et c’est lui qui aurait dû avoir la main haute sur le parti qu’il préside et non celui qui se prend pour un leader et qui commande et contrôle tout, de l’entrée d’argent et des contributions à l’octroi des investitures à qui il veut ».

Il demande que le Consitutional Reform Committee soit institué. « Que ce soit Navin Ramgoolam ou Paul Bérenger, il faut qu’ils viennent proposer leurs suggestions et mettre au clair les Terms of Reference de ce comité sur la réforme électorale et constitutionnelle. »

Roshi Badhain du Reform Party : «Un leader pourra-t-il être candidat et en tête de la liste de la proportionnelle ?»

« Est-ce qu’un leader d’un parti politique pourra poser sa candidature à des législatives tout en s’alignant en tête de la liste de la proportionnelle ? S’il se fait battre aux élections, il pourrait très bien être repêché sur la liste de la proportionnelle et devenir Premier ministre si son parti obtient même une courte majorité, est-ce normal ? »

Puis, il fait observer que sur la liste de la proportionnelle, le leader pourra choisir ceux qui lui sont proches et les placer en avant pour s’assurer qu’il ait une majorité.

Le leader du Reform Party se pose une autre question. « Le PM a fait allusion aux recommandations du rapport Banwell et que Sir Seewoosagur Ramgoolam était contre l’introduction de la proportionnelle à Maurice avant l’indépendance, car il y avait des risques que le pays n’obtienne pas son indépendance avec ce système. Est-ce que Navin Ramgoolam est d’accord avec les propositions de Paul Bérenger sur la réforme annoncée ? »

 

 

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