Michael Armstrong: «Maurice perçue comme un leader dans le secteur des services»

Le directeur de la région de l’Institute of Chartered Accountants in England and Wales estime que Maurice doit s’armer pour affronter divers défis. Parmi, l’intégration des femmes dans le monde des affaires. Quel est votre constat concernant la conjoncture économique actuelle de Maurice ? Maurice reste l’une des économies les plus performantes en Afrique. Elle est la mieux classée dans le continent pour le ‘Ease of Doing Business Index’ de la Banque mondiale. Elle a même un meilleur classement que certaines économies avancées telles le Japon et l’Espagne. Autre signe encourageant : le progrès considérable de Maurice vers la diversification. Après avoir compté sur l’industrie sucrière pour sa croissance pendant des décennies, Maurice est désormais perçue comme un leader dans le secteur des services, tels le tourisme et la finance. Vous êtes invité à discuter sur l’Economic Outlook 2016 avec des acteurs dans le secteur financier à Maurice. Quels sont les points forts que vous avez fait ressortir ? Un atout majeur du secteur financier à Maurice est la situation géographique du pays, stratégiquement située entre l’Afrique et deux des plus grandes et plus prometteuses économies du monde : l’Inde et la Chine. Ce qui permet à Maurice de se positionner en tant que plaque tournante financière entre les continents africain et asiatique. Les fonds d’investissements étrangers poursuivent leur retrait massif, selon la Bourse de Maurice. Qu’est ce qui explique cette incertitude auprès des investisseurs étrangers ? C’est quelque chose qui remonte essentiellement aux discours de la Réserve fédérale et aux attentes d’une hausse du taux d’intérêt aux États-Unis. Cela a incité les investisseurs à retirer des fonds des marchés émergents pour les placer aux États-Unis, ce qui fait que des marchés comme Maurice ont été frappés de plein fouet. Quels sont les défis que l’économie mauricienne doit relever dans un avenir proche ? Les fluctuations mondiales des taux de change, en particulier les changements concernant la conversion dollar/euro, devraient être parmi les défis auxquels fera face Maurice dans un futur proche, compte tenu de leur impact sur la roupie. Une devise plus faible devrait booster les exportations de Maurice, y compris le tourisme, mais dans le même temps cela rendrait les importations moins abordables. Un autre défi, plus important sur le long terme, c’est éventuellement le faible niveau de participation des femmes dans la population active. Maurice occupe un rang plutôt bas dans ce classement par rapport aux autres économies à un stade de développement semblable.