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Nawsheen Chady tuée par son époux - Sa mère Roziffa : «Mo’nn dir li kit li, li dir non»

Le couple Safwaan et Nawsheen au temps des jours heureux. Roziffa, la mère de Nawsheen, dénonce l’inaction de la police.

Alertes ignorées, plainte déposée le matin même… Nawsheen Chady est morte sous les coups de son mari. Un crime qui aurait pu être empêché, selon sa mère.

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Elle a succombé sous une pluie de coups, sans aucune chance de s’en sortir. Nawsheen Chady, 37 ans, a été battue à mort par son époux, Safwaan, 38 ans, dans un accès de violence insoutenable, le jeudi 10 juillet. Armé de barres de fer et de métal, ce marchand de légumes n’a montré aucune pitié envers la mère de ses deux enfants : un garçon de 12 ans et une fille de 11 ans.

Installé à Circonstance, Saint-Pierre, le couple, marié depuis 14 ans, était connu dans le voisinage pour sa dépendance à la drogue. Tous deux avaient sombré dans l’univers de la toxicomanie : lui était déjà fiché pour des vols, elle, une ancienne diplômée universitaire en informatique, avait été arrêtée pour possession d’héroïne et collecte illégale d’argent. Leur nom n’était pas inconnu des services de police. Il y a quelques années, leur maison avait été ravagée par les flammes, et ils sollicitaient depuis de l’aide financière dans diverses localités de l’Est.

Les tensions au sein du couple se sont intensifiées trois jours avant le drame. Roziffa, 62 ans, la mère de Nawsheen, confie que cette dernière ne lui parlait pas des violences qu’elle subissait. « Depi Lindi li pe revolte, avan zame li ti tap mo tifi enn kalot. Mo tifi kasiet, li pa dir nou, sak kou mo dir li kit li, li dir mwa non li pa pou kite », regrette la sexagénaire dans Le Dimanche/L’Hebdo. Pour elle, si sa fille avait suivi ses conseils et quitté son mari, elle serait encore en vie.

Roziffa est révoltée. Elle dénonce fermement l’inaction de la police. La veille du drame, dans la nuit de mercredi à jeudi, Safwaan, en proie à une crise de violence, avait proféré des menaces de mort à l’encontre de Nawsheen et sa propre mère. Jeudi matin, vers 11 h 30, Roziffa s’est rendue au poste de police de Saint-Pierre pour déposer une plainte : « Li’nn pran feray li pe marse, li pe dir li pou touy nou… » raconte-t-elle. Selon elle, une intervention policière rapide aurait pu empêcher le pire : « Lapolis dir fode so mama ou so madam met deklarasion lerla ki zot pou kapav ramas li… depi sa inn tro tar, li’nn fini touy mo tifi. »

Même au moment du drame, Roziffa aurait appelé les autorités. « Mo zan so frer inn sone inn dir Safwaan pe bat Nawsheen, li pou touy li. Kan nou pe ale, la osi mo’nn telefon stasion. Mem si gramatin zot ti aret li, pa ti pou ariv tou sa la », martèle-t-elle.

Farhaan, le frère de Nawsheen, appuie ces accusations : « Depi gramatin nou dans stasion. Lapolis pe dir fode mo ser ou garson-la so mama vinn met lantre. Zot dir de kout zo’nn sorti zot pa’nn trouv li… Ti kav evit sa. » Il souligne aussi que malgré les tensions, sa sœur restait aux côtés de son mari : « Ena fwa mem zot gagn problem, apre enn timama ou trouv zot pe sorti ansam. »

Le drame s’est produit en début d’après-midi, jeudi vers 13 h 30. Dans la cour arrière de leur domicile à Cemetery Road, Safwaan Chady a roué son épouse de coups à l’aide de trois barres de métal. À l’arrivée des secours et de la police, Nawsheen gisait dans une mare de sang, inerte. Son corps portait de nombreuses blessures au visage, à la tête et sur diverses parties du corps. L’autopsie, menée par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a conclu à une « comminuted fracture of skull with brain laceration » (fracture complexe du crâne avec lacération du cerveau), cause directe de son décès.

Safwaan a été arrêté sur les lieux par la police de Saint-Pierre et confié à la Criminal Investigation Division de Moka. Lors de son interrogatoire, il a avoué sans détour : « Mo’nn bat li boukou kout feray ziska li’nn mor, lor so latet ek so lekor. Ti ena trwa feray. » Selon ses dires, une dispute conjugale aurait dégénéré ce jour-là. 

Les enquêteurs de la CID disposent d’un élément crucial : l’ensemble de la scène du meurtre a été filmé par des caméras de surveillance installées dans la cour familiale des Chady. L’enquête suit son cours.

 

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