Le moratoire contre le licenciement a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. Une décision qui a pour objectif de protéger des employés, mais qui peut toutefois affecter les entreprises dont l’activité peine à décoller.
La mesure prendra effet à compter du 1er juillet. Selon Soodesh Callichurn, le ministre du Travail, la décision prise l’an dernier d’étendre le moratoire contre le licenciement jusqu’en décembre 2020 dans un premier temps, puis à juin de cette année, a été efficace. « Cela nous a permis d’éviter le spectre des 100 000 chômeurs annoncé par le ministre des Finances l’année dernière. Le taux de chômage a été contenu à 9,2 %. Nous étendons le moratoire une nouvelle fois jusqu’au 31 décembre 2021 », fait-il ressortir. Le ministère du Travail affirme d’ailleurs qu’il n’y a pas eu de contravention pour licenciement injustifié depuis l’année dernière.
Toutefois, Radhakrishna Sadien, président de le State Employees’ Federation, est d’avis qu’une équipe composée des membres du ministère du Travail et celui des Finances, doit être mise en place pour s’assurer qu’il n’y a pas d’abus. « Il est clair que ce moratoire a permis d’éviter un bouleversement sur le plan social alors que le coût de la vie a grimpé. Cependant, c’est de l’argent public et il est important de vérifier son efficience pour empêcher les abus », souligne-t-il. Le ministre du Travail précise du reste que des sanctions seront prises contre les contrevenants.
Or, Maya Sewnath, présidente de la Small and Medium Enterprise Chamber, affirme que la situation est compliquée pour certaines PME. En cause, quelques secteurs n’ont pas vraiment repris depuis le déconfinement partiel. Par conséquent, le maintien de l’intégralité de l’effectif est un vrai casse-tête.
« C’est difficile pour certaines PME de garder tout leur personnel alors que leurs activités ont chuté. Les dépenses courantes sont toujours présentes. Bien que le prolongement du moratoire soit positif, nous sentons que nous avons les mains liées dans un certain sens », explique Maya Sewnath.
Pour la présidente de la Small and Medium Enterprise Chamber, le ministère du Travail aurait dû entamer des discussions en amont d’une telle décision (extension du moratoire), pour explorer les différents moyens qui peuvent être appropriés et adaptés à la situation actuelle.
Que risquent les entreprises contrevenantes ?
La Workers’ Right Act a été amendée l’année dernière. Ainsi, les entreprises n’ont pas le droit d’avoir recours au licenciement sans chercher de l’assistance financière auprès de la Mauritius Investment Corporation (MIC), la Development Bank of Mauritius Ltd (DBM) ou la State Investment Corporation Limited (SIC). Dans l’éventualité qu’un employeur ne se conforme pas à la procédure et a recours au licenciement, ce sera un renvoi injustifié en vertu de l’article 72 (7).
Radhakrishna Sadien : « Encourager les gens à se faire vacciner sans pour autant les forcer »
L’entrée en vigueur des Covid-19 (Restriction Access to Specified Institutions) Regulations 2021 donnerait des idées à certaines entreprises, selon Radhakrishna Sadien. Le président de le State Employees’ Federation affirme que quelques entreprises tentent d’emboîter le pas à l’État concernant la restriction. « Il y a pas mal de spéculations concernant le variant. Il faut souligner que la vaccination ne va pas empêcher de contracter la Covid-19. D’où la raison d’encourager les gens à se faire vacciner sans pour autant les forcer », soutient Radhakrishna Sadien.
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