Le leader adjoint du Mouvement militant mauricien et le ministre des Infrastructures publiques se sont livrés à une confrontation sur le Metro Express. Voici l’essentiel de leur intervention.
Publicité
Pour Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques, le Mouvement socialiste militant (MSM) a toujours été en faveur du projet de metro. Il a fait comprendre que, pendant la dernière campagne électorale, l’Alliance Lepep avait combattu le projet comme présenté par l’alliance Parti travailliste-Mouvement militant mauricien (PTr-MMM), qui allait coûter Rs 24 milliards, en sus d’un emprunt de Rs 30 milliards, et Rs 25 milliards pour le projet de décongestion, d’où un endettement au départ de près de Rs 50 milliards. Il avance que le gouvernement Jugnauth a tiré du frigo le projet du metro, après que des experts du Singapour ont estimé qu’il coûterait Rs 17 à Rs 18 milliards.
Le ministre Nando Bodha parle d’une offre indienne de Rs 9 à Rs 10 milliards. Ce qui ramènera à 50 % la somme que le gouvernement mauricien devra investir dans ce projet, soit Rs 7 à Rs 8 milliards. « C’est dans ces conditions que nous avons accepté de relancer le Metro Express. » Où trouver cet argent ? Pour lui, le gouvernement pourrait avoir recours à une ligne de crédit, ce qui aura un impact sur la dette nationale, ou puiser Rs 2 milliards dans le Capital Budget chaque année sur une période de quatre ans.
L’autre solution, c’est de créer un consortium avec, comme actionnaires, des compagnies comme la State Insurance Company of Mauritius, la State Investment Corporation et des banques commerciales. Nandho Bodha a donné l’assurance à tous les employés des compagnies d’autobus que ce secteur du transport en commun sera parfaitement intégré avec le Metro Express à travers un système de feeders.
Il a confirmé que le coût du ticket du Metro Express sera calqué sur le prix du ticket d’autobus. Le ministre attire l’attention sur le fait que le gouvernement accorde déjà des subsides de Rs 2 milliards pour le transport gratuit. Il a donné l’assurance que les étudiants et les personnes âgées continueraient à voyager gratuitement.
De son côté, Pradeep Jeeha, leader adjoint du MMM, a exprimé des doutes quant au coût de Rs 17 milliards annoncé pour le projet Metro Express. Il estime que celui-ci sera plus élevé, si on inclut les dépenses liées à l’expropriation des terres et les matériaux qui seront utilisés. « Il ne faut pas être économiste pour dire qu’il y aura du cost overrun. » D’ailleurs, il avance que le contrat fixe n’existe pas dans les contrats à long terme.
Selon le ministre Bodha, la profitabilité sera « breakeven » et les subsides feront l’objet d’une étude. Affirmations que conteste Pradeep Jeeha.
Les 100 jours de Pravind Jugnauth
Pour Nando Bodha, Pravind Jugnauth n’a bénéficié d’aucune période de grâce pendant ses 100 premiers jours comme Premier ministre. Il avance que celui-ci a un style différent. « C’est un quiet achiever. »
Parlant de son bilan, Nando Bodha fait état de la retransmission en direct des travaux parlementaires, la Nine-Year Schooling, le Metro Express, le combat contre la drogue et un redressement de l’économie. Il cite notamment une croissance de 5 à 7 % dans le secteur de la construction. Il estime que Pravind Jugnauth a jeté des bases solides pour 2018.
Pour Pradeep Jeeha, les 100 premiers jours de Pravind Jugnauth ont été entachés, notamment, par l’affaire Sobrinho, l’affaire des biscuits, les salaires mirobolants de Gérard Sanspeur et de Vijaya Sumputh, et d’autres affaires liées au trafic de drogue. Il a également parlé de népotisme.
Nando Bodha a reconnu qu’il y avait une telle perception. Il a ajouté que Pravind Jugnauth devra prendre des mesures pour la faire disparaître parmi la population.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !