Maya Sewnath, vice-présidente de SME Chambers, estime qu’il existe une discrimination à l’égard des petites et moyennes entreprises (PME) en ce qui concerne certaines lois relatives à la rémunération et aux soutiens financiers de l’État. Elle s’attend à ce que toutes les entreprises soient mises sur un pied d’égalité.
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Quels amendements récents ont été apportés aux lois concernant les entreprises axées sur l’exportation et quelles sont leurs implications ?
Tous les employés ont désormais droit à un salaire minimum de Rs 16 500. Alors que tous les employeurs, y compris les petites et moyennes entreprises (PME), ont l’obligation de respecter cette loi, exception faite pour les entreprises orientées vers l’exportation. Les entreprises dans la zone franche peuvent déduire le coût de transport et d’hébergement d’un expatrié dans le salaire minimum à un montant maximum de Rs 3 000. Ce qui fait que le salaire minimum d’un employé dans ce secteur revient à Rs 13 500. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2024, les heures supplémentaires de tous les employés sont calculées sur le salaire minimum, soit à Rs 16 500. Cependant, dans les entreprises orientées vers l’exportation, les heures supplémentaires sont calculées sur un salaire de base de Rs 10 258. En sus de cela, les entreprises engagées dans l’exportation bénéficient de Rs 3 500 par tête pour le paiement du salaire minimum et de la compensation salariale alors que les PME obtiennent Rs 2 500 à cet effet.
Dans quelle mesure ces amendements pourraient-ils être perçus comme discriminatoires envers PME ?
Seules les PME détenant un certificat EPZ peuvent bénéficier des mesures concernant les soutiens financiers et d’un allégement pour le paiement des salaires des employés. Mais il est bon de savoir que très peu de PME sont dans l’exportation. Du coup, ce sont principalement les grandes entreprises de la zone franche qui en profitent. Alors que ce sont les PME qui ont besoin de ces aides plus que les autres. En excluant la majorité des PME, la survie de ce secteur est davantage menacée. Les grandes entreprises sont en mesure de diminuer leurs coûts et d’augmenter davantage leur compétitivité tandis que les PME peinent toujours à sortir la tête de l’eau. Nous avons déjà exprimé nos préoccupations auprès du ministère des Finances lors de l’exercice de consultation pré-budgétaire. On s’attend à ce que des mesures soient prises dans l’intérêt des PME.
Quelles solutions proposez-vous pour atténuer toute forme de discrimination envers les PME ?
Je ne dis pas qu’il faut baisser les salaires. Bien au contraire, les employés méritent une augmentation. Mais il est impératif de mettre toutes les entreprises sur un pied d’égalité. Comme les grandes entreprises, nous contribuons également à l’économie mauricienne. D’ailleurs, les PME auraient dû bénéficier d’un soutien particulier par rapport aux autres, car elles sont les plus vulnérables. Nous faisons un appel au gouvernement pour que nous puissions bénéficier des mêmes avantages que les entreprises orientées vers l’exportation. C’est-à-dire, un soutien financier de Rs 3 500 par tête pour le paiement des salaires, la possibilité de calculer les heures supplémentaires sur un salaire de base de Rs 10 258 et aussi de déduire le coût d’hébergement du salaire minimum. Par ailleurs, il faut revoir les procédures permettant d’importer de la main-d’œuvre. La pénurie de travailleurs demeure toujours un véritable défi pour les PME.
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