L’objectif d’une mère : Annick s’évertue pour que sa fille malentendante soit autonome

Sa maman Annick est son roc, son tout. Malentendante, Milie a des rêves plein la tête à 15 ans. En ce début d’année, elle se rend compte de la chance inouïe qu’elle a d’avoir à ses côtés sa mère, Annick, qui l’aide petit à petit à franchir les obstacles de la vie. Malgré son handicap, Milie est scolarisée comme les autres enfants de son âge. Elle se prépare pour la rentrée scolaire. Rencontre avec une maman en or… 

Un amour maternel sans faille. Un amour inconditionnel. Une belle histoire d’amour. Ce genre d’amour qui donne des ailes. Telle est la relation entre Milie, 15 ans, malentendante, et sa mère Annick. Et c’est justement des ailes qu’Annick a fait pousser à sa fille avec le temps. Son objectif est que Milie puisse être autonome le plus possible. 

Après des débuts difficiles, Annick a finalement appris à accepter le handicap de sa fille, si bien qu’elle en a fait une force. Pourtant, lorsque Milie était encore bébé, ce n’était pas facile pour Annick d’apprendre que sa fille adorée était différente des autres. « Ce fut un moment dur. Le père de Milie et moi nous nous sommes séparés lorsque notre fille n’avait qu’une année.  C’était la responsable de la crèche qui me disait régulièrement d’emmener Milie voir un médecin. Elle avait peur de m’offenser et moi je ne voulais pas entendre que ma fille avait un problème », se souvient encore Annick. 

Le choc de sa vie

Cependant, elle s’est rendue à l’évidence lorsque Milie atteint l’âge de deux ans. Aucune réaction de sa fille, lorsqu’elle l’appelle. « Je l’ai emmenée à l’hôpital, mais ils m’ont dit que l’enfant entend bien. Par la suite, un médecin du privé nous a dit qu’elle n’entendait pas à 60 – 70 %. » Annick ne perd pas de temps. Elle décide de trouver un appareil pour sa fille. « Milie avait presque 3 ans lorsqu’elle a obtenu son appareil. Au début, je ne voulais pas qu’elle aille à l’école des sourds, je me disais qu’elle ne comprendrait que la langue des signes et que ce serait difficile pour communiquer avec elle. D’autres parents ont finalement pu me convaincre et ce fut un bon choix », explique la maman. 

Ainsi, après la maternelle, Milie a fréquenté l’école primaire. Jusque-là tout s’est bien passé pour elle. Elle a même réussi ses examens de CPE à la deuxième tentative, avec 12 unités. Ne voulant pas bousculer sa fille, Annick continue d’envoyer sa fille à l’école des sourds jusqu’à ce que l’enseignant la fait appeler. « Il m’a dit que ma fille avait du potentiel et qu’elle pouvait être admise dans un collège. J’avais un peu peur pour elle et je ne voulais pas prendre de décision sans la consulter. Je savais que le collège c’était un autre univers, mais Milie m’a dit qu’elle voulait y aller. » Annick entame alors des démarches pour que sa fille puisse intégrer un collège au deuxième trimestre. 

Accablée par un cancer 

C’est ainsi qu’en 2018, Milie intègre le Lycée de Beau-Bassin. Sa mère se souvient qu’elle a été très bien accueillie. « J’avais des appréhensions. Elle n’a jamais fréquenté un établissement de 250 élèves. Mais elle y a connu des moments difficiles, voire des moqueries et méchancetés de la part des autres élèves qui l’enfermaient par exemple dans les toilettes », raconte-t-elle. Cependant, elle explique que cela n’a pas empêché Milie de continuer sa scolarité. « Tous les jours, je passais au moins 15 minutes avec elle pour passer en revue sa journée. Je lui expliquais que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Qu’elle y va probablement rencontrer des difficultés et des obstacles et les gens ne sont pas toujours gentils », avertit cette mère.
Tout récemment, la vie de Milie a été malheureusement chamboulée, lorsqu’elle a appris que sa maman est atteinte d’un cancer du sein. « Ces derniers mois ont été difficiles sur tous les plans. De plus, la pandémie n’a pas arrangé les choses. Il y a eu des pertes d’emploi, j’ai appris pour mon cancer et nous avons eu des difficultés financières. Malgré cela, nous avons dû trouver au moins Rs 120,000 pour l’appareil auditif de Milie », confie Annick. Ne pouvant plus travailler, cette mère se concentre sur sa petite entreprise de catering. 

Quant à Milie, amoureuse de sport et passionnée de fabrication de cartes de vœux, elle se dit soulagée depuis qu’elle a eu son appareil auditif. Elle est consciente que cela représente beaucoup de sacrifices pour sa mère. Elle sait aussi combien sa maman a dû frapper à toutes les portes pour avoir cet appareil, mais en vain.

Devant les énormes sacrifices de sa mère, le cœur de Milie dilate d’amour et de reconnaissance. Elle n’hésite pas à le dire tout haut : son plus beau cadeau, c’est bien sa maman !  Si vous souhaitez soutenir Annick au niveau de sa petite entreprise de catering, vous pouvez la contacter au 5741 2329.