Selon un habitant de Roche-Terre, son père de 76 ans, qui est non-voyant, aurait été victime de maltraitance à l’hôpital SSRN. Le ministère promet des sanctions si jamais cela s’avère.
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«Ramène moi à la maison. Ils vont me tuer ici… » C’est, allègue Raj B., ce que lui aurait dit son père Doleshwar, 76 ans, qui était admis à l’hôpital SSRN. Le trentenaire dénonce la maltraitance dont ce dernier, qui est non-voyant, aurait été victime. Du côté du ministère de la Santé, on affirme qu’une enquête interne a été instituée.
Raj B., un habitant de Roche-Terre, raconte que c’est le 29 août dernier, à 2 heures du matin, que son père a été admis à l’hôpital du Nord, pour une complication liée au diabète. Jusqu’au 4 septembre, dit-il, il s’est rendu à l’hôpital tous les jours, matin et après-midi, pour lui rendre visite.
Le 6 septembre, l’hôpital informe la famille que le septuagénaire a été testé positif à la Covid-19. Doleshwar est transféré dans la salle 2-5, qui est réservée aux patients positifs. Impossible, dès lors, pour Raj B. de lui rendre visite. Néanmoins, le trentenaire soutient qu’il a pris des nouvelles de son père tous les jours et qu’à chaque fois, on lui répondait que son état de santé était stable.
Le 16 septembre, Doleshwar est testé négatif et est transféré dans la salle 2-3. Ce jour-là, Raj B. va voir son père à l’hôpital. Il dit avoir eu un choc. « Je ne pouvais croire qu’il avait autant maigri. Il était un homme portant. Il avait incroyablement dépéri au cours de ces dix jours », s’insurge-t-il. « Je lui ai demandé s’il allait bien. Il m’a répondu en bhojpuri. J’ai trouvé étrange qu’il me parle en bhojpuri. Il a toujours conversé avec moi en kreol. J’ai alors compris que mon père était profondément perturbé par quelque chose qui lui était arrivé », poursuit Raj B.
Il déplore aussi le fait que les repas et les fruits envoyés à son père pendant qu’il se trouvait dans la salle des patients de la Covid-19 ne lui avaient pas été remis. Tout était entassé dans un sac en plastique poubelle, avec gobelets, assiettes et autres. S’y trouvaient également des vêtements sales, y compris ceux tachés d’urine. Ledit sac était posé sur le sol tout près du lit.
Pas de repas pendant la journée
Une fois rentré, Doleshwar aurait confié qu’on ne lui aurait pas donné à manger dans la journée. Le matin, il avait droit à des céréales et à un repas le soir, mais rien pendant la journée.
Le 19 septembre, Raj B. a décidé de ramener son père à l’hôpital SSRN à cause d’une infection à la joue droite. Mais ce dernier a refusé, préférant se rendre dans une clinique. Faute de moyens, il l’a emmené à l’hôpital ENT.
Alerté, Geerish Soodhoo, responsable de communication auprès du ministère de la Santé, a fait savoir que le ministre Kailash Jagutpal a reçu Raj B. et sa mère à son bureau, le jeudi 23 septembre. À la suite de quoi une enquête interne a été initiée le même jour. Un rapport devait être obtenu de l’hôpital dans les plus brefs délais. « Ensuite, le ministère décidera de la marche à suivre. Si des sanctions doivent être prises, elles le seront. Je peux le confirmer. »
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