De nombreux cas d’infections par la Covid-19 à l’hôpital ont été rapportés ces dernières semaines. Le manque de rigueur dans le port du masque sanitaire et le non-respect de la distanciation physique font partie des causes probables.
Les infections nosocomiales en milieu hospitalier, ou infections hospitalières, ne sont pas aussi rares qu’on le pense. Elles sont d’autant plus fréquentes depuis la pandémie de Covid-19, affirme le secrétaire de la Nurses Union (NU), Bholanath Jeewuth.
Définie comme une contamination à l’hôpital d’un patient admis pour une autre maladie, l’infection nosocomiale peut survenir à l’issue d’une intervention chirurgicale ou à travers le contact humain. Cela, lors du passage des malades dans les différents services de soins à l’hôpital ou encore à l’heure des visites, explique notre interlocuteur.
« Le personnel de santé est conscient de ces infections et prend des précautions. Tel n’est pas le cas des membres du public qui se bousculent dans les salles et dans les ascenseurs, entre autres. C’est ainsi que les infections peuvent se propager d’un visiteur à l’autre », avance-t-il. Selon lui, une centaine de cas sont répertoriés chaque année et le nombre peut être plus élevé en raison de la pandémie de Covid-19, soutient-il.
Tout est mis en œuvre dans les hôpitaux pour garder un bon niveau d’hygiène, avec le nettoyage qui est effectué régulièrement, souligne le secrétaire de la NU. Dans le cadre de la Covid-19, le manque de rigueur dans le port du masque sanitaire et l’absence de distanciation physique sont décriés. C’est ce qui pourrait expliquer la propagation du virus, mais aussi le fait que des personnes initialement négatives se retrouvent positives au coronavirus à l’issue de leur passage à l’hôpital. Si la plupart des infections nosocomiales peuvent être traitées, il est encore difficile de maîtriser la situation en ce qu’il s’agit de la Covid-19, indique-t-il.
Si le masque sanitaire est porté convenablement, il y a 80 % moins de risques d’attraper la Covid-19, que ce soit en milieu hospitalier ou ailleurs, ajoute le Dr Sameer Edun. Ce dernier explique que le virus se transmet par goulettes qui peuvent émaner de la bouche quand on parle ou quand on éternue. En flottant dans l’air, elles peuvent ainsi être inhalées et infecter d’autres personnes.
Le virus peut aussi se poser sur des surfaces et ainsi les infecter. « En les touchant et, par la suite, en portant sa main à sa bouche, son nez ou ses yeux, il est possible d’être contaminé par le virus, car ces derniers vont servir de portes d’entrée », avance-t-il.
Le médecin généraliste, qui exerce dans le privé, recommande ainsi une bonne hygiène des mains pour plus de sécurité. « Malgré la bonne volonté des personnes chargées du nettoyage dans les hôpitaux, une surface ne va pas tout le temps rester propre avec la quantité de personnes qui fréquentent les établissements hospitaliers », fait-il comprendre.
Dans un article publié en mai 2021, l’OMS fait ressortir que l’enquête mondiale qu’elle a effectuée sur la mise en œuvre des programmes nationaux de lutte anti-infectieuse souligne un point : « il est urgent de réduire les inégalités entre pays à haut et à bas revenu, quant aux moyens dont ils disposent pour assurer une bonne hygiène des mains et les autres mesures de lutte anti-infectieuse ».
Selon l’organisme onusien, les infections nosocomiales sont déjà un sérieux défi en temps normal. La pandémie de Covid-19 a montré l’importance des bonnes pratiques d’hygiène des mains pour réduire les risques de transmission dans le cadre d’un ensemble complet de mesures préventives. « Une bonne hygiène des mains est essentielle pour éviter les infections nosocomiales, la propagation de la résistance aux antimicrobiens et les autres risques émergents pour la santé », souligne l’OMS.
L’organisation onusienne souligne aussi que les infections contractées au moment de la prestation des soins représentent un problème de santé mondial majeur. Les patients sont deux fois plus exposés à ce risque dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que dans les pays à revenu élevé (respectivement 15 % et 7 % des patients y étant exposés). Le risque dans les premiers pays est entre 2 et 20 fois plus élevé en ce qu’il s’agit des unités de soins intensifs, surtout pour les nouveau-nés, selon l’OMS.
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